Session pyrénéenne dans la haute vallée du Lis en juillet 2023

Title

Session in the Pyrenees in the « haute vallée du Lis » in July 2023

Résumé

Nous présentons ici un aperçu de notre séjour botanique et lichénologique en vallée du Lis en juillet 2023.

Abstract

We present here an overview of our botanical and lichenological excursion in “vallée du Lis” in July 2023.

1. Notre séjour botanique (Lionel Belhacène)

Comme tous les ans depuis déjà quelques années, nous voici, un petit groupe de copains (de plus en plus mixte), partis à la découverte d’un coin des Pyrénées luchonnaises pour une herborisation intensive, et surtout pour de bons moments partagés, loin de la civilisation, au milieu des rochers et des pâtures de nos belles montagnes. Cette année 2023, nous sommes huit : Gabrielle (notre enseignante et nouvelle participante), Cathy (notre ornithologue, fidèle au poste depuis l’année dernière), Christelle (notre lichénologue escaladeuse qui va nous gratifier de son savoir pendant tout le séjour et qui va vous en faire profiter dans cet article), Rémy (notre fidèle ami sans qui les Pyrénées perdraient beaucoup de leur humour), Philippe (notre encore plus fidèle compagnon qui cache toujours dans son ombre sa fidèle Mysti), Daniel (notre accompagnateur moyenne montagne à la retraite, crapahutant toujours aussi aisément), Jérôme (notre « isard » de service qui nous raconte comment c’est « là-haut », au-dessus de nos derniers pas) et Lionel (votre serviteur, qui se régale toujours autant à rechercher les plantes les plus improbables).

Nous nous regroupons ce mercredi 26 juillet, en début de matinée, au parking de la vallée du Lis pour une première journée qui sera de toute évidence un peu fatigante pour bon nombre d’entre nous. Les sacs sont lourds, le soleil chauffe déjà, et il faut compter presque 1 400 m de dénivelé pour accéder au camp que nous avons choisi, sur les abords du lac Célinda. Autant dire que cette montée va nous prendre une bonne partie de la journée et que les arrêts pour regarder les petites fleurs de près ne seront pas nombreux. On se rattrapera plus tard !

Nous empruntons le chemin classique qui mène les randonneurs vers le lac Vert (nous nous y retrouverons d’ailleurs dans quelques jours). Nous faisons une première pause rafraîchissement au niveau de la bifurcation juste au-dessus de la cascade de la Coume. En attendant les moins pressés, cela nous donne l’occasion de croiser l’orchis grenouille (Dactylorhiza viridis) et quelques autres plantes classiques de bords de ruisseau. La montée continue sous un soleil et une bonne chaleur jusqu’à la pause casse-croûte au niveau du col de Pinata vers 2 150 m d’altitude. Les sacs à dos à terre, nous en profitons pour nous restaurer et pour admirer quelques plantes communes du coin. On commence à parler des Helictochloa qui nous entourent (H. marginata entre autres). J’essaie bien d’amener les compères sur le terrain des Taraxacum et autres Hieracium, mais je sens bien que je ne serai pas suivi dans ces recoins de la botanique… L’estomac repu, mais pas trop lourd non plus, les discussions politico-environnementales terminées, il faut repartir et surtout remettre les 15-16 kg du sac à dos sur les épaules. Peu de temps après, une bonne petite pente bien raide, où les mains ne sont pas inutiles, nous amène sur le chemin de crêtes menant au lac Célinda. Nous savons que l’arrivée n’est plus très loin et qu’il est encore assez tôt. Malgré les cuisses qui se raidissent, certains commencent à regarder un peu plus la flore d’altitude qui apparaît. C’est l’occasion de croiser quelques plantes intéressantes des Pyrénées comme Veronica bellidioides ou encore Phyllodoce caerulea que nous verrons maintes et maintes fois lors de ce séjour.

 Vers 16 h nous arrivons enfin au lac. Le temps est un peu plus frais et quelques brumes de nuages arpentent aussi les lieux. Il est temps de trouver et de choisir le meilleur spot pour planter les tentes, faire le coin « cuisine » et chercher les sources d’eau (planche 1). Du repos, à boire, un peu à manger, un dernier effort pour monter la tente et nous voici avec encore quelque temps devant nous pour commencer véritablement notre herborisation pyrénéenne.

Si beaucoup d’entre nous envisagent une prospection là, pas loin, juste autour du lac, histoire de ne pas se faire plus mal aux jambes, nos deux montagnards (Daniel et Jérôme) décident, eux, d’entreprendre quelques montées sur les crêtes et les sommets alentour. Chacun à son rythme donc se plonge dans ses recherches floristiques ou lichénologiques.

Les abords du lac ne sont pas des plus intéressants pour la flore, mais il est toujours agréable de voir ou de revoir ces plantes d’altitude (car nous sommes quand même à plus de 2 400 m), aussi communes soient-elles. Les petites crucifères blanches comme Murbeckiella pinnatifida, Hornungia alpina, Cardamine alpina et C. resedifolia sont vite repérées. Le beau Phyteuma hemisphericum ou encore Linaria alpina sont aussi de la partie. Très vite, une fétuque intéressante est aussi repérée. C’est Festuca borderei, une endémique des Pyrénées pas très commune, mais qui semble ici être en nombre assez important. Elle se reconnaît aisément in situ par ses anciennes gaines qui forment un manchon à la base des innovations. La coupe des feuilles permettra de confirmer bien évidemment cette donnée.

Suite à ces diverses pérégrinations, les coups de marteau spécial lichens ayant cessés, nous voici de nouveau tous ensemble au campement à partager les découvertes des uns et des autres. Voici d’ailleurs ce que vous rapporte Daniel

Planche 1. Le lac Célinda et notre campement ; L. Belhacène, CC-BY-NC-ND.

Petite escapade en solitaire au cours de cette session botanique auprès du lac Célinda (Daniel Cailhol ; planche 2)

Contre le lac Célinda, au sud, une falaise siliceuse attire les regards. Elle est rayée de bancs de calcaire étroits. Pour y accéder, il faut contourner le lac par l’ouest, par des sentiers de pêcheurs ou de baigneurs, puis longer des pierriers parfois croulants. Sur les éboulis se trouvent Oxyria digyna, Saxifraga praetermissa, Hornungia alpina subsp. alpina et Veronica bellidioides. Sur la falaise tantôt suintante, tantôt sèche, je note Saxifraga iratiana, Coincya monensis subsp. cheiranthos, Valeriana apula et Saxifraga aizoides.

L’est du lac est occupé par un énorme cône de déjection provenant de la lente destruction des parois du pic d’Estauas. En haut de cet éboulis, sur des zones en voie de stabilisation, se trouve en abondance Crepis pygmaea. Un couloir étroit et plus raide, encombré de blocs, permet de rejoindre la crête. Il faut parfois s’aider des mains. Sur la rive gauche rocheuse, j’observe plusieurs pieds fleuris de Ranunculus glacialis. Enfin sur la maigre pelouse sommitale poussent quelques poacées comme Festuca borderei, Poa laxa et P. alpina subsp. alpina.

Planche 2. Oxyria digyna, Festuca borderei et ses gaines, Ranunculus glacialis ; L. Belhacène, CC-BY-NC-ND.

Après une bonne première nuit sous la tente, c’est le soleil qui nous accueille au réveil. Nous partons en direction du lac du Port Vieil (planche 3). Nous allons inspecter tous les rochers et pentes herbeuses de cette montée pour dénicher un maximum de plantes à observer. Nous naviguons entre barres siliceuses et calcaires. Cela nous procure de belles rencontres. Dès la première barre calcaire, c’est un tichodrome échelette, ce magnifique oiseau papillon rouge, noir et blanc qui vient nous présenter ses hommages matinaux. De belles plantes s’offrent aussi à nous. Notons par exemple Campanula scheuchzeri, Dryas octopetala, Myosotis alpestris ou encore Phyllodoce caerulea (encore). Arrivés à la petite crête qui redescend vers le lac du Port Vieil, on rencontre Pulsatilla vernalis (que nous reverrons aussi autour du campement et qui nous avait échappé la veille), Botrychium lunaria ou encore Sedum candollei en début de floraison. Les landes rases à Ericacées sont aussi bien présentes dans ce coin, tout comme les combes à neige, fleuries à cette période. C’est l’occasion de voir Cerastium cerastoides, Sibbaldia procumbens, Kalmia procumbens, Salix herbacea ou encore Sedum atratum. Les Poacées ne sont pas en reste avec toujours Festuca borderei, Poa laxa, P. cenisia, Oreochloa disticha subsp. blanka et même Bellardiochloa variegata.

Planche 3. Botrychium lunaria, Carduus carlinoides, Draba siliquosa et Oxytropis neglecta ; L. Belhacène, CC-BY-NC-ND. 

La journée se poursuit après le repas de midi sur les rives du lac du Port Vieil par la descente au lac Charles. Nous suivons le ruisseau du Port Vieil en inspectant les rives de part et d’autre. C’est l’occasion de voir de nouvelles fleurs (en plus de toutes celles déjà rencontrées ce matin). Nous pouvons ajouter à notre liste déjà assez longue de plantes Oxytropis neglecta, Dryopteris expansa ou Doronicum grandiflorum.

L’arrivée au lac Charles se fait sous le regard d’un beau gypaète barbu. En fait, nous allons vite nous rendre compte qu’une curée a eu lieu la veille, juste en contrebas de ce lac. Plusieurs dizaines de vautours fauves et un couple de gypaètes barbus sont encore à la noce. Nous pouvons les admirer de par-dessus. Ils volent donc en dessous de nous, et ça, c’est toujours assez magique !

Il est temps de prendre le chemin classique du tour de ces lacs pour rejoindre notre campement. Sur ce chemin si impressionnant pour quelques-uns d’entre nous il y a quelques années (dont je fais partie) et qui nous paraît si anodin aujourd’hui, on va encore trouver de nouvelles plantes comme Pyrola minor, Gymnocarpium robertianum, Cerastium fontanum subsp. lucorum ou Pedicularis kerneri. 

Si le soleil a marqué cette journée, la grosse cellule orageuse provenant d’Espagne prévue depuis une semaine arrive. Le ciel se couvre. À 18 h 00, nous décidons de manger ensemble hors des tentes. Quelques gouttes commencent à tomber, le ciel devient de plus en plus noir. Les premiers grondements vrombissent. Chacun range vite ses affaires à l’abri (là où on peut…). Chacun rejoint sa tente, et c’est parti pour neuf heures de gros orages. Dans la nuit, des rafales à plus de cent kilomètres par heure, de la grêle, du tonnerre… Une expérience riche en sensations qui heureusement se finira plutôt bien pour tout le monde, sauf peut-être pour Christelle avec sa tente légère et monocouche, qui va écoper une bonne partie de la nuit.

Le lendemain matin, il est temps de faire le point sur cette nuit agitée. Dès l’aube, les affaires sont en train de sécher au soleil. Christelle, les yeux un peu marqués par sa folle nuit, semble avoir le moral au beau fixe. La décision est quand même prise de migrer cet après-midi un peu plus bas vers le lac Vert, ou plus exactement vers le petit lac de Grauès. Nous avons bien prospecté les parties hautes de cet endroit. Cette petite descente en altitude nous permettra de passer une meilleure nuit et de visiter d’autres milieux montagnards très intéressants.

En attendant, nous décidons quand même de passer la matinée à prospecter la partie inférieure du Célinda (chemin que nous avions emprunté lors de la montée, mais que la fatigue ne nous avait pas permis de bien prospecter). C’est donc entre le lac Célinda et la crête de Pinata que nous passons la matinée. Cathy est restée près du campement pour observer le tichodrome. Elle aura la chance de le revoir beaucoup moins furtivement que la veille. Du côté botanique, rien de neuf si ce n’est quelques populations disséminées de Phyllodoce et de Festuca borderei.

Casse-croûte au campement, rangement des affaires et des tentes et départ pour Grauès. Dans la descente, avec les gros sacs à dos, l’herborisation est au ralenti. Nous noterons juste un joli petit passage un peu plus humide avec Dactylorhiza maculata en nombre, Carex frigida, Tofieldia calyculata et toujours Phyllodoce caerulea.

L’arrivée au nouveau campement se fait donc en douceur. La grande pelouse plate où coule le ruisseau de la Coume nous accueille avec quelques compagnons équins. Un petit relevé sera fait sur cette prairie, un autre sur un petit plan d’eau envahi par Juncus filiformis et bordé par Viola palustris, Carex nigra, C. pallescens et C. curta.

Cette fin d’après-midi se déroulera le long sur chemin classique pour le lac Vert, en aval de Grauès. Nous savons que Carex pauciflora se trouve dans les microtourbières qui bordent ce chemin. Allons lui rendre visite. C’est quand même une rareté pour les Pyrénées ! Nous en profitons pour trouver Allium victorialis, Carex macrostylos, Luzula sudetica ou encore Streptopus amplexifolius (planche 4).

Planche 4. Phyllodoce caerulea, Carex macrostylos et Streptopus amplexifolius ; L. Belhacène, CC-BY-NC-ND.

De retour aux tentes, nous décidons que, demain matin, nous prendrons le temps de visiter la partie aval du lac de Grauès, le long du ruisseau du même nom. C’est un endroit qui nous semble bien sympathique, souvent regardé de haut (du chemin), mais que personne d’entre nous n’a prospecté. Comme à l’accoutumée (sauf la veille), nous mangeons paisiblement ensemble avant d’aller voir le coucher de soleil : notre feuilleton quotidien lors de ces sessions.

Pour cette dernière journée, qui à l’origine ne devait être qu’une longue descente, nous avons décidé de visiter les bords du ruisseau en aval du lac de Grauès pour la matinée. La forêt de pins à crochets et les pelouses d’apparence tourbeuse nous attirent. Ce coin est rarement prospecté même s’il est facile d’accès et bordé par les chemins touristiques. L’ambiance avec ce magnifique ruisseau souvent encaissé en cascades et parfois un peu plus calme, bordé par ces pins à crochets, est très agréable. Les plantes des mégaphorbiaies classiques sont présentes : Lactuca plumieri, Angelica razulii, Hypericum richeri subsp. burseri ou encore Prenanthes purpurea. Dans les zones tourbeuses, des bas-marais et des flaques, les choses semblent moins riches que prévu. Cela ne nous a pas empêchés de trouver deux nouvelles stations de Carex pauciflora, présent juste en amont (planche 5).

Planche 5. Carex pauciflora, Euphrasia hirtella et Thalictrum minus subsp. saxatile ; L. Belhacène, CC-BY-NC-ND.

La matinée s’étant écoulée paisiblement, le temps de la descente se fait sentir. Les tentes pliées, les sacs à dos remplis, nous décidons de faire une bonne partie du retour un peu à la va-vite. Nous l’avions fait si lentement à l’aller… Cela nous permettra de faire un petit détour par le gouffre d’Enfer pour essayer de voir quelques orchidées et autres plantes rares ou peu communes. Les coins sont connus, mais le partage de ces stations est toujours un bon moment.

Il ne reste plus qu’à remettre une dernière fois les gros fardeaux sur le dos et descendre à la voiture. Nous le savions, mais la déception a quand même été très grande de voir les deux anciennes auberges fermées une fois arrivés au parking. La bière attendra encore quelques minutes, le temps d’arriver à Luchon pour le dernier débriefing et surtout pour déjà projeter la session de l’année prochaine. Mais où ? Vous verrez cela l’année prochaine dans le prochain compte-rendu…

Planche 6. Epipogium aphyllum, Goodyera repens et Polystichum braunii ; L. Belhacène, CC-BY-NC-ND.

2. Inventaire de la flore vasculaire (Lionel Belhacène)

Suite à la liste complète des plantes recensées lors de cette session, je vous présenterai quelques-unes d’entre elles qui méritent un petit commentaire.

Noms valides Familles
Adenostyles alpina subsp. pyrenaica (Lange) Dillenb. & Kadereit, 2012 Asteraceae
Agrostis alpina Scop., 1771 Poaceae
Agrostis capillaris L., 1753 Poaceae
Agrostis rupestris All., 1785 Poaceae
Ajuga pyramidalis L., 1753 Lamiaceae
Alchemilla alpigena Buser, 1894 Rosaceae
Alchemilla alpina L., 1753 Rosaceae
Alchemilla fallax Buser, 1894 Rosaceae
Alchemilla flabellata Buser, 1891 Rosaceae
Alchemilla glabra Neygenf., 1821 Rosaceae
Alchemilla saxatilis Buser, 1891 Rosaceae
Allium schoenoprasum L., 1753 Amaryllidaceae
Allium victorialis L., 1753 Amaryllidaceae
Androsace laggeri A. Huet, 1853 Primulaceae
Anemonastrum narcissiflorum subsp. narcissiflorum (L.) Holub, 1973 Ranunculaceae
Angelica razulii Gouan, 1773 Apiaceae
Antennaria carpatica subsp. helvetica (Chrtek & Pouzar) Chrtek & Pouzar, 1985 Asteraceae
Anthoxanthum odoratum L., 1753 Poaceae
Arabis alpina L., 1753 Brassicaceae
Arabis hirsuta (L.) Scop., 1772 Brassicaceae
Arenaria multicaulis L., 1759 Caryophyllaceae
Aria edulis (Willd.) M. Roem., 1847 Rosaceae
Armeria alpina Willd., 1809 Plumbaginaceae
Arnica montana L., 1753 Asteraceae
Asplenium viride Huds., 1762 Aspleniaceae
Astragalus alpinus subsp. alpinus L., 1753 Fabaceae
Athyrium distentifolium Tausch ex Opiz, 1820 Athyriaceae
Atocion rupestre (L.) Oxelman, 2001 Caryophyllaceae
Avenella flexuosa subsp. flexuosa (L.) Drejer, 1838 Poaceae
Bartsia alpina L., 1753 Orobanchaceae
Bellardiochloa variegata (Lam.) Kerguelen, 1983 Poaceae
Betonica officinalis subsp. officinalis L., 1753 Lamiaceae
Bistorta vivipara (L.) Delarbre, 1800 Polygonaceae
Botrychium lunaria (L.) Sw., 1801 Ophioglossaceae
Briza media subsp. media L., 1753 Poaceae
Calamagrostis arundinacea (L.) Roth, 1788 Poaceae
Callitriche stagnalis Scop., 1772 Plantaginaceae
Calluna vulgaris (L.) Hull, 1808 Ericaceae
Caltha palustris L., 1753 Ranunculaceae
Campanula latifolia L., 1753 Campanulaceae
Campanula scheuchzeri subsp. lanceolata (Lapeyr.) J.M.Tison, 2010 Campanulaceae
Campanula scheuchzeri subsp. scheuchzeri Vill., 1779 Campanulaceae
Cardamine alpina Willd., 1800 Brassicaceae
Cardamine resedifolia L., 1753 Brassicaceae
Carduus carlinoides subsp. carlinoides Gouan, 1773 Asteraceae
Carex canescens L., 1753 Cyperaceae
Carex curvula All., 1785 Cyperaceae
Carex demissa Hornem., 1806 Cyperaceae
Carex echinata subsp. echinata Murray, 1770 Cyperaceae
Carex frigida All., 1785 Cyperaceae
Carex leporina L., 1753 Cyperaceae
Carex macrostylos Lapeyr., 1813 Cyperaceae
Carex myosuroides Vill., 1779 Cyperaceae
Carex nigra (L.) Reichard, 1778 Cyperaceae
Carex pallescens L., 1753 Cyperaceae
Carex parviflora Host, 1801 Cyperaceae
Carex pauciflora Lightf., 1777 Cyperaceae
Carex pilulifera subsp. pilulifera L., 1753 Cyperaceae
Carex pyrenaica Wahlenb., 1803 Cyperaceae
Carex sempervirens subsp. pseudotristis (Domin) Pawł‚., 1937 Cyperaceae
Carlina acaulis subsp. caulescens (Lam.) Schübl. & G. Martens, 1834 Asteraceae
Cerastium fontanum subsp. lucorum (Schur) Soó, 1970 Caryophyllaceae
Cerastium fontanum subsp. vulgare (Hartm.) Greuter & Burdet, 1982 Caryophyllaceae
Chamaemespilus alpina (Mill.) K.R. Robertson & J.B. Phipps, 1991 Rosaceae
Coincya monensis subsp. cheiranthos (Vill.) Aedo, Leadlay & Munoz Garm., 1993 Brassicaceae
Conopodium majus subsp. majus (Gouan) Loret, 1886 Apiaceae
Crepis pygmaea L., 1753 Asteraceae
Cruciata glabra (L.) Ehrend., 1958 Rubiaceae
Cruciata laevipes Opiz, 1852 Rubiaceae
Cryptogramma crispa (L.) R. Br. ex Hook., 1842 Pteridaceae
Cystopteris alpina (Lam.) Desv., 1827 Cystopteridaceae
Cystopteris fragilis (L.) Bernh., 1805 Cystopteridaceae
Dactylis glomerata subsp. glomerata L., 1753 Poaceae
Dactylorhiza maculata (L.) Soo, 1962 Orchidaceae
Dianthus barbatus L., 1753 Caryophyllaceae
Dichodon cerastoides (L.) Bartl. ex Rchb., 1841 Caryophyllaceae
Doronicum grandiflorum Lam., 1786 Asteraceae
Draba siliquosa M. Bieb., 1808 Brassicaceae
Drosera rotundifolia L., 1753 Droseraceae
Dryas octopetala L., 1753 Rosaceae
Dryopteris expansa (C. Presl) Fraser-Jenk. & Jermy, 1977 Dryopteridaceae
Dryopteris filix-mas (L.) Schott, 1834 Dryopteridaceae
Empetrum nigrum subsp. hermaphroditum (Hagerup) Bächer, 1952 Ericaceae
Epikeros pyrenaeus (L.) Raf., 1840 Apiaceae
Epilobium alsinifolium Vill., 1779 Onagraceae
Epilobium anagallidifolium Lam., 1786 Onagraceae
Epipogium aphyllum Sw., 1814 Orchidaceae
Erigeron uniflorus L., 1753 Asteraceae
Eriophorum angustifolium subsp. angustifolium Honck., 1782 Cyperaceae
Euphorbia hyberna L., 1753 Euphorbiaceae
Euphrasia hirtella Jord. ex Reut., 1856 Orobanchaceae
Euphrasia minima Jacq. ex DC., 1805 Orobanchaceae
Euphrasia stricta D. Wolff ex J.F. Lehm., 1809 Orobanchaceae
Festuca borderei (Hack.) K. Richt., 1890 Poaceae
Festuca eskia Ramond ex DC., 1805 Poaceae
Festuca glacialis Miégev., 1874 Poaceae
Festuca trichophylla subsp. asperifolia (St.-Yves) Al-Bermani, 1992 Poaceae
Festuca trichophylla subsp. trichophylla (Ducros ex Gaudin) K. Richt., 1890 Poaceae
Galium pumilum Murray, 1770 Rubiaceae
Gentiana acaulis L., 1753 Gentianaceae
Gentiana alpina Vill., 1779 Gentianaceae
Gentiana burseri subsp. burseri Lapeyr., 1813 Gentianaceae
Gentiana nivalis L., 1753 Gentianaceae
Gentiana verna L., 1753 Gentianaceae
Gentianella campestris (L.) DC, 1912 Gentianaceae
Geranium sylvaticum L., 1753 Geraniaceae
Geum montanum L., 1753 Rosaceae
Gymnocarpium dryopteris (L.) Newman, 1851 Cystopteridaceae
Gymnocarpium robertianum (Hoffm.) Newman, 1851 Cystopteridaceae
Helictochloa versicolor subsp. versicolor (Vill.) Romero Zarco, 2011 Poaceae
Hieracium rupivivum Sudre Asteraceae
Hieracium platycerinthe Arv.-Touv. & Gaut., 1908 Asteraceae
Homogyne alpina (L.) Cass., 1821 Asteraceae
Hornungia alpina subsp. alpina (L.) O. Appel, 1997 Brassicaceae
Huperzia selago subsp. selago (L.) Bernh. ex Schrank & Mart., 1829 Lycopodiaceae
Hypericum montanum L., 1755 Hypericaceae
Hypericum richeri subsp. burseri (DC.) Nyman, 1878 Hypericaceae
Imperatoria ostruthium L., 1753 Apiaceae
Jacobaea adonidifolia (Loisel.) Mérat, 1812 Asteraceae
Juncus alpinoarticulatus subsp. alpinoarticulatus Chaix, 1785 Juncaceae
Juncus effusus L., 1753 Juncaceae
Juncus filiformis L., 1753 Juncaceae
Juncus trifidus L., 1753 Juncaceae
Juniperus communis subsp. nana (Hook.) Syme, 1868 Cupressaceae
Kalmia procumbens (L.) Gift, Kron & P.F. Stevens ex Galasso, Banfi & F. Conti, 2005 Ericaceae
Knautia arvernensis (Briq.) Szabó, 1934 Caprifoliaceae
Lactuca plumieri (L.) Gren. & Godr., 1850 Asteraceae
Leucanthemopsis alpina subsp. alpina (L.) Heywood, 1975 Asteraceae
Linaria alpina subsp. alpina (L.) Mill., 1768 Plantaginaceae
Lotus corniculatus subsp. alpinus (DC.) Rothm., 1963 Fabaceae
Lotus corniculatus subsp. corniculatus L., 1753 Fabaceae
Luzula alpinopilosa subsp. alpinopilosa (Chaix) Breistr., 1947 Juncaceae
Luzula pediformis (Chaix) DC., 1805 Juncaceae
Luzula spicata (L.) DC., 1805 Juncaceae
Luzula sudetica (Willd.) Schult., 1814 Juncaceae
Melampyrum pratense L., 1753 Orobanchaceae
Meum athamanticum Jacq., 1776 Apiaceae
Micranthes clusii (Gouan) B. Bock, 2012 Saxifragaceae
Micranthes stellaris (L.) Galasso, Banfi & Soldano, 2005 Saxifragaceae
Molinia caerulea (L.) Moench, 1794 Poaceae
Murbeckiella pinnatifida (Lam.) Rothm., 1939 Brassicaceae
Myosotis alpestris F.W. Schmidt, 1794 Boraginaceae
Nardus stricta L., 1753 Poaceae
Narthecium ossifragum (L.) Huds., 1762 Nartheciaceae
Oenanthe oenanthe L., 1758 Muscicapidae
Omalotheca supina (L.) DC., 1838 Asteraceae
Omalotheca sylvatica (L.) Sch. Bip. & F.W. Schultz, 1861 Asteraceae
Oreochloa disticha subsp. blanka (Deyl) P. Küpfer, 1974 Poaceae
Oreopteris limbosperma (All.) Holub, 1969 Thelypteridaceae
Oxalis acetosella L., 1753 Oxalidaceae
Oxyria digyna (L.) Hill, 1768 Polygonaceae
Oxytropis campestris subsp. campestris (L.) DC., 1802 Fabaceae
Oxytropis neglecta Ten., 1831 Fabaceae
Parnassia palustris L., 1753 Celastraceae
Pedicularis kerneri Dalla Torre, 1882 Orobanchaceae
Pedicularis pyrenaica J.Gay, 1832 Orobanchaceae
Phegopteris connectilis (Michx.) Watt, 1867 Thelypteridaceae
Phleum alpinum L., 1753 Poaceae
Phyllodoce caerulea (L.) Bab., 1843 Ericaceae
Phyteuma hemisphaericum L., 1753 Campanulaceae
Pinguicula grandiflora Lam., 1789 Lentibulariaceae
Pinus mugo subsp. uncinata (Ramond ex DC.) Domin, 1936 Pinaceae
Plantago alpina L., 1753 Plantaginaceae
Poa alpina subsp. alpina L., 1753 Poaceae
Poa annua subsp. annua L., 1753 Poaceae
Poa cenisia All., 1789 Poaceae
Poa laxa Haenke, 1791 Poaceae
Poa nemoralis subsp. nemoralis L., 1753 Poaceae
Polygala serpyllifolia Hose, 1797 Polygalaceae
Polygonatum verticillatum (L.) All., 1785 Asparagaceae
Polystichum braunii (Spenn.) Fée, 1852 Dryopteridaceae
Polystichum lonchitis (L.) Roth, 1799 Dryopteridaceae
Potentilla crantzii (Crantz) Beck ex Fritsch, 1897 Rosaceae
Potentilla erecta (L.) Raeusch., 1797 Rosaceae
Potentilla nivalis subsp. nivalis Lapeyr., 1782 Rosaceae
Potentilla pyrenaica Ramond ex DC., 1805 Rosaceae
Prenanthes purpurea L., 1753 Asteraceae
Primula integrifolia L., 1753 Primulaceae
Pseudorchis albida subsp. albida (L.) Á. Löve & D. Löve, 1969 Orchidaceae
Pulsatilla vernalis (L.) Mill., 1768 Ranunculaceae
Pyrola minor L., 1753 Ericaceae
Ranunculus alpestris L., 1753 Ranunculaceae
Ranunculus glacialis L., 1753 Ranunculaceae
Ranunculus gouanii Willd., 1799 Ranunculaceae
Rhinanthus pumilus (Sterneck) Soldano, 1986 Orobanchaceae
Rhodiola rosea L., 1753 Crassulaceae
Rhododendron ferrugineum L., 1753 Ericaceae
Rosa pendulina L., 1753 Rosaceae
Rumex arifolius All., 1773 Polygonaceae
Rumex scutatus L., 1753 Polygonaceae
Sagina saginoides (L.) H. Karst., 1882 Caryophyllaceae
Salix herbacea L., 1753 Salicaceae
Salix pyrenaica Gouan, 1773 Salicaceae
Salix reticulata L., 1753 Salicaceae
Sanguisorba officinalis L., 1753 Rosaceae
Saxifraga aizoides L., 1753 Saxifragaceae
Saxifraga bryoides L., 1753 Saxifragaceae
Saxifraga moschata Wulfen, 1781 Saxifragaceae
Saxifraga oppositifolia L., 1753 Saxifragaceae
Saxifraga paniculata Mill., 1768 Saxifragaceae
Saxifraga praetermissa D.A. Webb, 1963 Saxifragaceae
Saxifraga umbrosa L., 1762 Saxifragaceae
Scorzoneroides pyrenaica (Gouan) Holub, 1977 Asteraceae
Sedum anglicum Huds., 1778 Crassulaceae
Sedum atratum subsp. atratum L., 1763 Crassulaceae
Sedum brevifolium DC., 1808 Crassulaceae
Sedum candollei Raym.-Hamet, 1929 Crassulaceae
Selaginella selaginoides (L.) P. Beauv. ex Schrank & Mart., 1829 Selaginellaceae
Sempervivum montanum subsp. montanum L., 1753 Crassulaceae
Senecio pyrenaicus subsp. pyrenaicus L., 1758 Asteraceae
Sibbaldia procumbens L., 1753 Rosaceae
Silene acaulis subsp. bryoides (Jord.) Nyman, 1878 Caryophyllaceae
Silene vulgaris (Moench) Garcke, 1869 Caryophyllaceae
Soldanella alpina subsp. alpina L., 1753 Primulaceae
Solidago virgaurea L., 1753 Asteraceae
Sorbus aucuparia subsp. aucuparia L., 1753 Rosaceae
Streptopus amplexifolius (L.) DC., 1805 Liliaceae
Struthiopteris spicant (L.) Weiss, 1770 Blechnaceae
Succisa pratensis Moench, 1794 Caprifoliaceae
Thalictrum minus subsp. saxatile (Schleich. ex DC.) Ces., 1844 Ranunculaceae
Thesium alpinum L., 1753 Santalaceae
Thesium pyrenaicum subsp. pyrenaicum Pourr., 1788 Santalaceae
Thymus nervosus J. Gay ex Willk., 1893 Lamiaceae
Thymus polytrichus A. Kern. ex Borbas, 1890 Lamiaceae
Tofieldia calyculata (L.) Wahlenb., 1812 Tofieldiaceae
Tractema umbellata (Ramond) Speta, 1998 Asparagaceae
Trichophorum cespitosum subsp. cespitosum (L.) Hartm., 1849 Cyperaceae
Trifolium alpinum L., 1753 Fabaceae
Trifolium pratense L., 1753 Fabaceae
Trifolium repens L., 1753 Fabaceae
Vaccinium myrtillus L., 1753 Ericaceae
Vaccinium uliginosum subsp. microphyllum (Lange) Tolm., 1936 Ericaceae
Veratrum album L., 1753 Melanthiaceae
Veronica alpina L., 1753 Plantaginaceae
Veronica aphylla L., 1753 Plantaginaceae
Veronica fruticans Jacq., 1762 Plantaginaceae
Veronica ponae Gouan, 1773 Plantaginaceae
Viola biflora L., 1753 Violaceae
Viola cornuta L., 1763 Violaceae
Viola palustris L., 1753 Violaceae
Viola riviniana Rchb., 1823 Violaceae

 

Notons qu’un grand nombre de plantes se trouvant en aval du lac de Grauès (au moins autant que celles citées ici) n’ont pas été notées lors de cette expédition. Ce coin de Pyrénées est déjà bien arpenté par les botanistes locaux et la quasi-totalité de ces plantes sont déjà répertoriées dans les bases de données.

 

Alchemilla alpigena Buser

Cette alchémille (comme beaucoup d’autres dans les Pyrénées) est notée ici au sens large. Si cette plante est bien présente dans les Pyrénées luchonnaises, un grand nombre de ses populations sont très certainement à rapprocher d’A. catalaunica Rothm. Ce dernier taxon est souvent inclus dans alpigena. Des études supplémentaires sont nécessaires pour mieux appréhender ce complexe.

 

Alchemilla flabellata Buser (photo 1)

Voici une alchémille assez facile à identifier. Elle est poilue de partout : pétioles, limbes des feuilles, hypanthium, etc. Elle possède aussi généralement ses trois teintes bien distinctes : le vert des feuilles, le jaune des inflorescences et le rouge des tiges florales et des pétioles.

Photo 1. Alchemilla flabellata ; L. Belhacène, CC-BY-NC-ND.

Carex curvula All. (planche 7)

Cette laîche a été notée au rang d’espèce car je ne connais pas encore de mentions de la sous-espèce rosea pour la Haute-Garonne. De retour à la maison, des coupes de feuilles ont pu être effectuées. Je pressentais déjà cette sous-espèce car nous avons trouvé ce Carex sur des zones calcaires. Mais dans ce coin de Pyrénées, les mélanges de natures de sols sont tels qu’il est presque impossible de se baser sur les impressions de terrain. Les feuilles ayant un rapport largeur/épaisseur autour de 4 nous amène à pouvoir confirmer Carex curvula All. subsp. rosea Gilomen. Il restera donc à rechercher systématiquement les sous-espèces de cette laîche pour mieux connaître leur répartition dans les Pyrénées.

Planche 7. Carex curvula subsp. rosea ; L. Belhacène, CC-BY-NC-ND.

Draba siliquosa M. Bieb. (planche 8)

Cette petite brassicacée des rochers calcaires montagnards est assez peu recensée dans les Pyrénées luchonnaises. Nous avons pu l’observer à deux reprises, toujours en très faibles effectifs, sur les rochers entourant le lac Célinda. Ses pédicelles et son axe de l’inflorescence glabre ainsi que la petitesse de ses fruits (nous ne l’avons pas vu en fleur) sont caractéristiques de cette drave. Draba dubia est beaucoup plus commune dans ce coin des Pyrénées.

Planche 8. Draba siliquosa ; L. Belhacène, CC-BY-NC-ND.

Hieracium rupivivum Sudre et H. platycerinthe Arv.-Touv. & Gaut. (planche 9)

Les Hieracium de la section Cerinthoidea ne sont pas encore très bien étudiés dans les Pyrénées. Cela devrait évoluer car, dès l’année 2024, un projet d’analyses génétique doit avoir lieu sur les épervières de cette section. Espérons que cela amène aux botanistes de terrain des éléments pour pouvoir identifier un peu mieux ces plantes. Les deux taxons proposés ici m’ont paru être les plus proches des individus récoltés lors de notre séjour. Ils restent cependant à prendre avec des pincettes vu les lacunes dans les identifications des Hieracium.

Planche 9. Hieracium platycerinthe ; L. Belhacène, CC-BY-NC-ND.

3. Inventaire des lichens et champignons lichénicoles des environs du lac Célinda (Christelle Bourdon)

3.1. Méthodes

Les lichens et champignons lichénicoles ont été étudiés dans les environs du lac Célinda durant les quatre jours du séjour. Nous étions principalement dans une zone située vers 2 400 m d’altitude, les lichens rencontrés étaient donc uniquement présents sur le sol et sur la roche qui était principalement acide, mais nous avons rencontré quelques affleurements calcaires. La neige est présente une bonne partie de l’année autour des lacs. Les lichens rencontrés sont donc spécifiques de cet environnement particulier de haute montagne. Sur la redescente, des lichens ont été récoltés sur des troncs d’arbres vers 2 000 m, puis vers 1 500 m d’altitude.

Certaines déterminations ont pu se faire directement sur le terrain pour certaines espèces en fonction de critères morphologiques visibles à l’œil nu ou avec une loupe de terrain, mais également de critères chimiques, révélés par l’application de réactifs (potasse K, chlore C et paraphénylènediamine P). Pour les autres espèces, des prélèvements ont été effectués et ont été redescendus afin d’être analysés en laboratoire (loupe binoculaire grossissement × 40 et microscope grossissement jusqu’à 1 000).

 

Lieux de prélèvements

  • Jour 1 : environs du lac Célinda (vers 2 400 m d’altitude).
  • Jour 2 : autour du chemin entre le lac Célinda et le lac de Port Vieil, le col de Port Vieil, le lac Charles et le chemin entre le lac Charles et le lac Célinda (entre 2 400 m et 2 600 m d’altitude).
  • Jour 3 : entre le lac Célinda et le lac Vert en passant par le lac Charles (entre 2 000 et 2 400 m d’altitude).
  • Jour 4 : environs du lac Vert, tourbière sous le lac Vert et bois en redescendant dans la vallée du Lis (entre 1 500 m et 2 000 m d’altitude).

 

3.2. Liste des lichens et champignons lichénicoles déterminés

201 espèces ont été déterminées lors de cet inventaire, dont 37 nouvelles pour le département de la Haute-Garonne, 15 confirmations pour le département de la Haute-Garonne, 3 nouvelles pour les Pyrénées et 1 nouveauté pour la France. Parmi ces espèces, 43 sont classées fragiles dont 3 sont en danger critique d’extinction [CR], 4 sont en danger d’extinction [EN], 9 sont vulnérables [VU] et 27 sont quasi menacées [NT]. Les 158 autres espèces ne sont actuellement pas menacées [LC]. Cet endroit est donc très riche en lichens, dont presque un quart sont des lichens fragiles.

Liste alphabétique des lichens et champignons lichénicoles recensés.

*Nouveauté ou confirmation pour le département, la région ou la France. Statut de menace (d’après Roux et al.) Nouveauté ou confirmation pour la Haute-Garonne
*Acarospora adscendens C. Roux & S. Pouramat VU N 31
*Acarospora modenensis H. Magn. VU N 31, N PYR
Acarospora sinopica (Wahlenb.) Korb. LC
*Aspicilia aquatica Körb. NT C 31
Aspicilia caesiocinerea (Nyl. ex Malbr.) Arn LC
*Aspicilia candida (Anzi) Hue LC N 31
*Aspicilia simoensis Räsänen NT N 31
*Aspilidea myrinii (Fr.) Haffelner EN N 31
Baeomyces rufus (Huds.) Rebent. LC
Bellemerea alpina (Sommerf.) Clauzade & C. Roux LC
Bellemerea diamarta (Ach.) Hafellner & C. Roux VU
Bellemerea subcandida (Arnold) Hafellner & C. Roux LC
Biatora vernalis (L.) Fr. NT
*Blastenia ammiospila (Wahlenb.) Arup, Sochting & Frödén LC N 31
Blastenia hungarica (H. Magn.) Arup, Sochting & Frödén LC
*Brodoa atrofusca (Schaer.) Goward LC N 31
Brodoa intestiniformis (Vill.) Goward LC
*Bryobilimbia hypnorum (Lib.) Fryday LC N 31
Bryoria fuscescens (Gyeln.) Brodo & D. Hawksw. LC
Buellia aethalea (Ach.) Th. Fr. LC
*Buellia disciformis (Fr.) Mudd. f. disciformis LC C 31
Caloplaca stillicidiorum (Vahl.) Lynge LC
Calvitimela armeniaca (DC.) Hafellner LC
Candelariella coralliza (Nyl.) H. Magn. LC
Candelariella vitellina (Hoffm.) Mull. Arg. LC
Carbonea vitellinaria (Nyl.) Hertel LC
Catapyrenium cinereum (Pers.) Körb. LC
*Catolechia wahlenbergii Flot. EN C 31
Cetraria aculeata (Schreb.) Fr. LC
Cetraria ericetorum Opiz. NT
Cetraria islandica (L.) Ach. LC
Cetraria juniperina (L.) Ach. LC
Cetraria sepincola (Ehrht.) Ach. VU
Chaenotheca trichialis (Ach.) Th. Fr. LC
Chrysothrix candelaris (L.) Laundon LC
Chrysothrix chlorina (Ach.) Laundon LC
Cladonia arbuscula (Wallr.) Flot. chémo. squarrosa LC
Cladonia bellidiflora (Ach.) Schaer. NT
Cladonia chlorophaea (Florke ex Sommerf.) Spreng. LC
*Cladonia coccifera (L.) Willd. var. coccifera LC N 31
Cladonia coniocraea (Flörke) Spreng. LC
Cladonia digitata (L.) Hoffm. LC
*Cladonia diversa Asperges nom. inval. LC N 31
*Cladonia furcata subsp. furcata (Huds.) Schrad morpho. pinnata LC C 31
Cladonia gracilis (L.) Willd. LC
Cladonia macroceras (Delise) Have LC
Cladonia macrophyllodes Nyl. NT
*Cladonia mitis Sandst. LC N 31
Cladonia pocillum (Ach.) Grognot LC
*Cladonia polydactyla (Flörke) Spreng. LC N 31
Cladonia portentosa (Dufour) Coem. LC
Cladonia rangiferina (L.) Weber ex Wigg. LC
Cladonia squamosa var. squamosa (Scop.) Hoffm. LC
Cladonia squamosa var. subsquamosa (Nyl.) Th. Fr. LC
*Cladonia stygia (Fr.) Ruoss CR N 31
*Cladonia sulphurina (Michx.) Fr. EN N 31
Cladonia symphycarpa (Flörke) Fr. LC
Cladonia uncialis subsp. biuncialis (Hoffm.) M. Choisy NT
Collema flaccidum (Ach.) Ach. LC
Cornicularia normoerica (Gunn.) Du Rietz LC
Dermatocarpon arnoldianum Degel. EN
Dermatocarpon complicatum (Lightf.) W. Mann LC
Dibaeis baeomyces (L. fil.) Rambold & Hertel LC
*Diploschistes gypsaceus (Ach.) Zahlbr. morpho. ochrophanes DD N 31
Diploschistes muscorum (Scop.) R. Sant. LC
Diploschistes scruposus (Schreber) Norman morpho. scruposus LC
*Endococcus sardous (Arnold) Nyl. DD N 31
Evernia prunastri (L.) Ach. chémo. prunastri LC
*Fuscidea kochiana (Hepp.) V. Wirth & Vĕzda LC C 31
*Fuscopannaria praetermissa (Nyl.) P.M. Jörg. LC N 31
Hypogymnia farinacea Zopf LC
Hypogymnia physodes (L.) Nyl. LC
Hypogymnia tubulosa (Schaer.) Hav. LC
Imshaugia aleurites S.L.F. Meyer LC
Koerberiella wimmeriana (Körb.) B. Stein NT
Lecanora biformis (Ramond) Clauzade & C.Roux LC
*Lecanora cenisia Ach. morpho. atrynea LC N 31
Lecanora cenisia Ach. morpho. melacarpa LC
Lecanora chlarotera Nyl. subsp. chlarotera f. chlarotera LC
Lecanora concolor Ramond LC
*Lecanora dispersosquamulata Roux & Bertrand chémo. P+orange-rouge NT N 31 N PYR
Lecanora epanora (Ach.) Ach. NT
*Lecanora intumescens (Rebent.) Rabenh. LC C 31
*Lecanora leptyrodes (Nyl.) Degel. LC N 31
Lecanora polytropa (Ehrh. ex Hoffm.) Rabenh. LC
Lecanora rupicola (L.) Zahlbr. LC
Lecidea atrobrunnea Ramond ex Lam. & DC. LC
*Lecidea atrobrunnea subsp. prophyrilica Hertel & Leuckert DD N 31
*Lecidea berengeriana (A. Massal.) Th. Fr. LC N 31
Lecidea confluens (Web.) Ach. LC
Lecidea lapicida (Ach.) Ach. var. pantherina LC
Lecidea silacea (Ach.) Ach LC
*Lecidea swartzioidea Nyl. var. swartzioidea LC N 31
*Lecidea umbonata (Hepp) Mudd LC N 31
Lecidella carpathica Körb. LC
*Lecidella stigmatea (Ach.) Hertel & Leuckert chémomorpho. micacea LC N 31
Lepra albescens (Huds.) Haffelner morpho. albescens LC
Lepra amara (Ach.) Hafellner var. amara LC
Lepraria alpina (Boul de Lesd.) Tret. & Baruffo LC
Leptogium saturninum (Dicks.) Nyl. LC
Lobaria pulmonaria (L.) Hoffm. NT
Lobothallia melanaspis (Ach.) Hafellner VU
Lobothallia radiosa (Hoffm.) Hafellner chémo. radiosa LC
Melanelia stygia (L.) Essl. LC
Melanelixia glabratula (Lamy) Sandler & Arup. LC
Melanohalea exasperata (De Not.) Blanco et al. LC
Melanohalea exasperatula (De Not.) Blanco et al. LC
Micarea lignaria (Ach.) Hedl. var. lignaria LC
Miriquidica garovaglioi (Schaer.) Hertel & Rambold LC
*Myriolecis invadens (H. Magn.) Sliwa, Zhao Xin & Lumbsch LC N 31
*Myriolecis semipallida (H. Magn.) Sliwa, Zhao Xin & Lumbsch LC N 31
*Myriospora tangerina (M. Welt. & Wedin) K. Knudsen & L. Arcadia CR N 31
Nephroma resupinatum (L.) Ach. LC
Nephromopsis cucullata (Bell.) Divakar, Crespo & Lumbsch. LC
Nephromopsis nivalis (L.) Divakar, Crespo & Lumbsch. LC
Ochrolechia androgyna (Hoffm.) Arnold LC
*Ochrolechia microstictoides Räsänen NT N 31
*Ochrolechia szatalaensis Verseghy VU N 31
*Ochrolechia upsaliensis (L.) A. Massal. NT C 31
Ophioparma ventosa (L.) Norman LC
Pannaria conoplea (Ach.) Bory NT
Parmelia saxatilis (L.) Ach. LC
Parmelia sulcata Taylor LC
Parmelina pastillifera (Harm.) Hale LC
Parmeliopsis ambigua (Wulf.) Nyl. LC
Parmotrema perlatum (Huds) M. Choisy LC
Peltigera aphthosa (L.) Willd. LC
Peltigera leucophlebia (Nyl.) Gyeln NT
Peltigera membranacea (Ach.) Nyl. LC
Peltigera polydactylon (Neck.) Hoffm. LC
Peltigera ponojensis Gyeln NT
Peltigera rufescens (Weiss) Humb. LC
Peltigera venosa (L.) Hoffm. NT
Pertusaria oculata (Dicks.) Th. Fr. NT
Pertusaria pseudocorallina (Liljeblad) Arnold morpho. pseudocorallina LC
Physcia dubia (Hoffm.) Lettau morpho. dubia LC
Physconia distorta (With.) J.R. Laundon LC
*Physconia distorta var. subvenusta Cromb. LC C 31
*Placynthium pannariellum (Nyl.) H. Magn. VU C 31
Platismatia glauca (L.) W.L. Culb. & C.F. Culb. LC
Pleopsidium chlorophanum (Wahlenb.) Zopf LC
*Polysporina simplex (Davies) Vezda LC C 31
Porpidia soredizodes (Lamy) R.J. Laundon NT
Porpidia speirea (Ach.) Kremp. var. speirea LC
*Porpidia tuberculosa (Sm.) Hertel & Knoph LC N 31
*Porpidia turgida (Ach.) Cl. Roux & P. Clerc NT C 31
Protopannaria pezizoides (Weber) M. Jorg NT
Protoparmelia badia (Hoffm.) Haffelner LC
Protoparmeliopsis muralis (Schreb.) Choisy LC
Pseudephebe pubescens (L.) M. Choisy LC
Pseudevernia furfuracea (L.) Zopf chémo. furfuracea LC
Psilolechia lucida (Ach.) Choisy LC
Psora decipiens (Hedw.) Hoffm. LC
Psoroma hypnorum (Vahl) Gray LC
Pycnothelia papillaria (Ehrh.) L.M. Dufour NT
Ramalina farinacea (Hoffm.) Fürnrohr chémomorpho. farinacea LC
Ramalina fastigiata (Pers.) Ach. LC
*Rhizocarpon badioatrum (Spreng.) Th. Fr. LC C 31
Rhizocarpon geminatum Körb. LC
*Rhizocarpon geographicum subsp. diabasicus (Räsänen) Poelt & Vĕzda LC C 31
Rhizocarpon lavatum (Fr.) Hazsl. LC
Rhizocarpon lecanorinum Anders LC
Rhizocarpon umbilicatum (Ramond) Flagey chémo. umbilicatum LC
*Rhizoplaca melanophtalma (DC.) Leuckert & Poelt LC N 31
Ricasolia amplissima (Scop.) De Not. phycotype amplissima NT
*Rinodina egedeana (Linds.) Alstrup & D. Hawksw. CR N FR N PYR N 31
Rusavskia elegans (Link.) S.Y. Kondr. & Karnefelt subsp. elegans LC
Schaereria fuscocinerea (Nyl.) Clauzade & C. Roux LC
Solorina bispora Nyl. subsp. bispora phyco. bispora NT
Solorina crocea (L.) Ach. LC
*Solorina saccata (L.) Ach. LC C 31
Sphaerophorus fragilis (L.) Pers. LC
Sphaerophorus globosus (Huds.) Vain LC
Sporastatia polyspora (Nyl.) Grummann LC
Sporastatia testudinea (Ach.) A. Massal. LC
*Staurothele clopimoides (Arnold) Steiner NT N 31
*Staurothele fissa (Taylor) Zwackh LC C 31
Stereocaulon alpinum Laurer LC
Stereocaulon evolutum Graewe LC
Stereocaulon vesuvianum Pers. var. vesuvianum LC
Sticta sylvatica (Huds.) Ach. VU
*Tetramelas insignis (Nägeli ex Hepp.) Kalb VU N 31
Thalloidima rosulatum Anzi DD
Thamnolia vermicularis (Sw.) Schaer. chémo. 1 vermicularis NT
*Thelidium ungeri (Flot.) Korb LC N 31
Tremolecia atrata (Ach.) Hertel LC
Umbilicaria cylindrica var. cylindrica (L.) Delise ex Duby LC
Umbilicaria cylindrica var. nudiuscula (L.) Delise ex Duby NT
Umbilicaria cylindrica var. tornata (Ach.) Nyl. LC
Umbilicaria decussata (Vill.) Zahlbr. LC
Umbilicaria deusta (L.) Baumg. LC
Umbilicaria nylanderiana (Zahlbr.) H. Magn. LC
Umbilicaria subglabra var. subglabra (Nyl.) Harm. LC
Verrucaria margacea (Wahlenb.) Wahlenb. LC
*Verrucaria mortarii (Arnold) Lamy nom. illeg. DD N 31
Vouauxiella lichenicola Petrak & Sydow. LC
Xanthocarpia crenulatella (Nyl.) Frödén, Arup e&t Sochting LC
Xanthoparmelia stenophylla (Ach.) Ahti & D. Hawksw. LC
Xylographa parallela (Ach.) Fr. LC

 

3.3. Lichens et champignons lichénicoles nouveaux ou confirmés pour le département de la Haute-Garonne (52 taxons) ; liste des lichens par ordre alphabétique avec quelques éléments d’écologie et de répartition

 

  • Acarospora adscendens C. Roux & S. Pouramat

Saxicole, calcifuge, sidérophile. De l’étage collinéen à l’alpin. Alpes de Savoie et Pyrénées (65, 66 et 73). Assez rare. Patrimonial d’intérêt international. Vulnérable [vu].

 

  • Acarospora modenensis H. Magn.

Saxicole, sur rochers et blocs silicatés. De l’étage adlittoral à l’étage subalpin, rarement à l’alpin. Bretagne, Massif central, Alpes et Corse. Rare. Patrimonial d’intérêt national. Vulnérable [vu]. Nouveau pour les Pyrénées.

 

  • Aspicilia aquatica Körb.

Saxicole, calcifuge, sur rochers et blocs de roches non calcaires très cohérents et périodiquement inondés. De l’étage mésoméditerranéen à l’étage alpin. Massif armoricain, Morvan, Alpes, Massif central, Midi méditerranéen et subméditerranéen, Pyrénées et Corse. Assez commun. Potentiellement menacé [nt].

 

  • Aspicilia candida (Anzi) Hue

Saxicole, sur parois ou surfaces inclinées de roches plus ou moins calcaires, laticalcicole. Étages montagnard supérieur, subalpin et alpin. Alpes et Pyrénées. Assez commun. Non menacé [lc].

 

  • Aspicilia simoensis Räsänen

Saxicole, calcifuge, sur rochers et blocs de roches silicatées acides. Aéro- et substrato-hygrophile ou parfois ékréophile. Étages montagnard et subalpin. Haut-Rhin, Alpes, Massif central, Pyrénées. Assez peu rare. Potentiellement menacé [nt].

 

  • Aspilidea myrinii (Fr.) Haffelner

Saxicole, sur roches silicatées, calcifuge, acidiphile. Ombroclimat humide. De l’étage montagnard supérieur à l’étage alpin. Alpes, Massif central, Pyrénées et Corse. Rare. Patrimonial d’intérêt national. En danger d’extinction [en].

 

  • Blastenia ammiospila (Wahlenb.) Arup, Sochting & Frödén

Détriticole, muscicole, rarement terricole ou lignicole, d’acidiphile à basiphile. Étages montagnard supérieur, subalpin et alpin. Massif du Jura, Alpes, Pyrénées et Corse. Assez commun. Non menacé [lc].

 

  • Brodoa atrofusca (Schaer.) Goward

Saxicole, calcifuge, sur blocs et rochers exposés de roches non calcaires, acidiphile. Étages montagnard supérieur, subalpin et alpin. Alpes, Massif central, Pyrénées et Corse. Assez commun. Non menacé [lc].

 

  • Bryobilimbia hypnorum (Lib.) Fryday

Muscicole (sur mousses mourantes) et détriticole. De l’étage mésoméditerranéen supérieur à l’étage alpin. Surtout dans les régions montagneuses, y compris en Corse. Assez commun. Non menacé [lc].

 

  • Buellia disciformis (Fr.) Mudd. f. disciformis

Corticole, surtout sur rhytidome lisse de feuillus, rarement sur sapin. De l’étage mésoméditerranéen à l’étage montagnard. Presque toute la France (y compris en Corse), sauf dans les hautes montagnes. Commun, sauf dans la région méditerranéenne. Non menacé [lc].

 

  • Catolechia wahlenbergii Flot.

Saxiterricole, sur terre ou mousses dans des fentes de rochers, calcifuge. Étages montagnard supérieur et surtout subalpin et alpin. Alpes septentrionales, mont Aigoual et Pyrénées. Rare. Patrimonial d’intérêt international. En danger d’extinction [en].

 

  • Cladonia coccifera (L.) Willd. var. coccifera

Terricole (sur sol sableux ou pierreux), humicole, détriticole ou muscicole, calcifuge, acidiphile. De l’étage supraméditerranéen à l’étage nival. Vraisemblablement presque partout en France, y compris en Corse. Assez commun, sauf sur le littoral méditerranéen et près de celui-ci où il est rare. Non menacé [lc].

 

  • Cladonia diversa Asperges nom. inval.

Terricole (sur sol sableux ou humifère), humicole, détriticole, muscicole, calcifuge, acidiphile. De l’étage collinéen à l’étage alpin. Répartition imparfaitement connue par suite de confusions avec C. coccifera : Nord, Ardennes, Centre, Massif armoricain, Nièvre, Massif central, Rhône et Pyrénées-Orientales. Assez commun. Non menacé [lc].

 

  • Cladonia furcata subsp. furcata (Huds.) Schrad morpho. pinnata

Terricole (sur sol pierreux, sableux, argilo-sableux ou argileux), rarement corticole (à la base des troncs). De l’étage mésoméditerranéen à l’étage montagnard, plus rarement au subalpin. À peu près partout en France, y compris en Corse. Assez commun en dehors de la région méditerranéenne. Non menacé [lc].

 

  • Cladonia polydactyla (Flörke) Spreng.

Terricole (sur sol sableux-tourbeux, plus rarement sur sol maigre), humicole, détriticole, lignicole (sur bois en décomposition), corticole (à la base du tronc d’arbres, surtout de conifères), acidiphile. De l’étage collinéen à l’étage subalpin. Presque toute la France, y compris en Corse. Assez commun, sauf dans la région méditerranéenne où il est rare. Non menacé [lc].

 

  • Cladonia stygia (Fr.) Ruoss

Terricole, muscicole (sur mousses terricoles), souvent dans des tourbières ou marécages boisés, ou humicole, très acidiphile, aéro- et substrato-hygrophile. Étages montagnard et subalpin. Massif du Jura, Haute-Savoie et Auvergne. Connu avec certitude dans seulement trois départements. Très rare. Patrimonial d’intérêt international. En danger critique d’extinction [cr].

 

  • Cladonia sulphurina (Michx.) Fr.

Terricole, muscicole, détriticole, lignicole (sur bois décomposé), humicole, calcifuge, très acidiphile. De l’étage montagnard supérieur à l’étage alpin. Massif des Vosges, Jura, Alpes septentrionales et Pyrénées. Rare. Patrimonial d’intérêt national. En danger d’extinction [en].

 

  • Diploschistes gypsaceus (Ach.) Zahlbr. morpho. ochrophanes

Saxicole, sur parois généralement sous surplomb ou fissurées, parvo- ou minimé-calcicole. De l’étage montagnard supérieur à l’étage alpin. Alpes et Pyrénées, connu dans seulement quatre départements. Rare. Données insuffisantes sur les menaces [dd].

 

  • Endococcus sardous (Arnold) Nyl.

Champignon lichénicole non lichénisé, sur thalle de Rhizocarpon geographicum. Rhône, Var et Corse, seulement connu dans quatre départements. Très rare. Patrimonial d’intérêt international. Données insuffisantes sur les menaces [dd].

 

  • Fuscidea kochiana (Hepp.) V. Wirth & Vĕzda

Saxicole, sur parois verticales de roches silicatées très cohérentes, calcifuge, acidiphile, aérohygrophile. Étages montagnard et subalpin, rarement alpin. Hautes montagnes, y compris en Corse. Assez commun. Non menacé [lc].

 

  • Fuscopannaria praetermissa (Nyl.) P.M. Jörg.

Principalement muscicole ou terricole, rarement saxicole, lignicole (sur bois pourrissant ou brûlé) ou muscicole à la base des troncs d’arbres. Étages montagnard supérieur, subalpin et alpin. Vosges, Salève, Alpes, Puy-de-Dôme, Pyrénées et Corse. Assez rare. Potentiellement menacé [nt].

 

  • Lecanora cenisia Ach. morpho. atrynea

Saxicole, sur parois verticales ou sous surplomb de roches silicatées, rarement lignicole, calcifuge, acidiphile. De l’étage montagnard à l’étage alpin. Essentiellement en France montagneuse (Corse comprise). Assez peu commun. Non menacé [lc].

 

  • Lecanora dispersosquamulata C. Roux & Bertrand chémo. P+orange-rouge

Saxicole sur parois verticales ou supraverticales à peine calcaires. Étages subalpin et alpin. Alpes, connu seulement dans trois départements. Semble assez rare. Données insuffisantes sur les menaces [dd]. Nouveau pour les Pyrénées.

 

  • Lecanora intumescens (Rebent.) Rabenh.

Corticole, sur rhytidome lisse du tronc et des branches de feuillus, surtout dans des forêts peu denses. Optimum à l’étage montagnard, mais présent également aux étages supraméditerranéen supérieur, collinéen et subalpin. Essentiellement dans les régions montagneuses, y compris en Corse. Commun dans la zone du hêtre. Non menacé [lc].

 

  • Lecanora leptyrodes (Nyl.) Degel.

Corticole, sur rhytidome lisse de feuillus. De l’étage mésoméditerranéen au montagnard. Surtout dans les montagnes (y compris les basses montagnes). Commun, mais longtemps confondu avec L. carpinea. Non menacé [lc].

 

  • Lecanora rupicola (L.) Zahlbr.

Saxicole, sur roches silicatées, calcifuge. De l’étage thermoméditerranéen à l’étage alpin. À peu près partout en France, y compris en Corse. Commun. Non menacé [lc].

 

  • Lecidea atrobrunnea subsp. prophyrilica Hertel & Leuckert

Saxicole, sur rochers et blocs exposés ou parois ensoleillées, calcifuge, plus rarement minimé- ou parvo-calcicole, parfois parasite de Bellemerea subcandida (sur roches faiblement calcaires) comme c’était le cas dans cet inventaire. Étages subalpin et alpin. Alpes et Pyrénées, connu dans deux départements seulement. Patrimonial d’intérêt international. Données insuffisantes sur les menaces [dd].

 

  • Lecidea berengeriana (A. Massal.) Th. Fr.

Muscicole (sur mousses plus ou moins mourantes), détriticole, plus rarement terricole. De l’étage montagnard inférieur à l’étage alpin. Seine-et-Marne, massif du Jura, Alpes, Var (massif de la Sainte-Baume), Massif central et Pyrénées. Assez commun dans les Alpes. Non menacé [lc].

 

  • Lecidea swartzioidea Nyl. var. swartzioidea

Saxicole, calcifuge, sur rochers, blocs et pierres de roches silicatées très cohérentes. De l’étage montagnard supérieur à l’étage alpin. Montagnes, y compris en Corse. Assez commun. Non menacé [lc].

 

  • Lecidea umbonata (Hepp) Mudd

Saxicole, sur parois, surfaces inclinées ou blocs de roches silicatées plus ou moins calcaires. De l’étage montagnard supérieur à l’étage nival. Alpes et Pyrénées. Commun dans les Alpes, assez commun dans les Pyrénées. Non menacé [lc].

 

  • Lecidella stigmatea (Ach.) Hertel & Leuckert chémomorpho. micacea

Saxicole, sur roches calcaires ou non. De l’étage collinéen à l’étage alpin. Ombroclimats subhumide, humide et hyperhumide. Un peu partout en France, surtout dans les montagnes, mais non signalé en Corse. Assez commun. Non menacé [lc].

 

  • Myriolecis invadens (H. Magn.) Sliwa, Zhao Xin & Lumbsch

Saxicole, sur parois horizontales ou inclinées, sommets rocheux et blocs de roches calcaires, laticalcicole, parfois minimécalcicole ou rarement sur roches silicatées basiques ; parasite de lichens crustacés. De l’étage supraméditerranéen à l’étage l’alpin. Ombroclimats subhumide, humide et hyperhumide. Montagnes et collines calcaires, y compris dans la région méditerranéenne. Commun. Non menacé [lc].

 

  • Myriolecis semipallida (H. Magn.) Sliwa, Zhao Xin & Lumbsch

Saxicole, sur rochers, blocs, petites pierres, laticalcicole. Souvent parasite de lichens crustacés. De l’étage mésoméditerranéen à l’étage alpin. Présent dans une grande partie de la France, y compris en Corse. Commun. Non menacé [lc].

 

  • Myriospora tangerina (M. Welt. & Wedin) K. Knudsen & L. Arcadia

Saxicole, sur des rochers et blocs de roches silicatées riches en métaux lourds (notamment oxydes de fer), calcifuge, sidérophile. Étages subalpin et alpin, rarement au montagnard. Extrêmement rare : deux stations connues en France. Alpes et Pyrénées. Patrimonial d’intérêt international. En danger critique d’extinction [cr].

 

  • Ochrolechia microstictoides Räsänen

Corticole, principalement sur tronc de conifères, ou lignicole, rarement saxicole-calcifuge, acidiphile. Étages montagnard et subalpin. Grand-Est, Doubs, Alpes, Massif central, Pyrénées et Corse. Assez rare. Potentiellement menacé [nt].

 

  • Ochrolechia szatalaensis Verseghy

Corticole ou lignicole, sur feuillus et conifères, acidiphile. Étages montagnard et subalpin. Grand-Est, Franche-Comté, Ain, Cantal, Alpes-Maritimes, Pyrénées et Corse. Assez rare. Patrimonial d’intérêt national. Vulnérable [vu].

 

  • Ochrolechia upsaliensis (L.) A. Massal.

Terricole, muscicole, détriticole, calcicole, rarement corticole ou lignicole. Étages montagnard et surtout subalpin, alpin et nival. Massifs des Vosges et du Jura, Saône-et-Loire, Alpes, Massif central, Vaucluse (Ventoux) et Pyrénées. Assez rare dans l’ensemble. Potentiellement menacé [nt].

 

  • Physconia distorta var. subvenusta Cromb.

Corticole, sur feuillus (troncs, branches) isolés ou dans des forêts peu denses. Étages supraméditerranéen et montagnard. Présent dans une grande partie de la France, surtout dans le Midi. Assez commun. Non menacé [lc].

 

  • Placynthium pannariellum (Nyl.) H. Magn.

Saxicole, sur rochers calcaires ou non soumis à de brefs écoulements, calcifuge ou laticalcicole, ékréophile. Étages méso-, supra-méditerranéen et surtout collinéen, montagnard et subalpin. Rare. Patrimonial d’intérêt national. Vulnérable [vu].

 

  • Polysporina simplex (Davies) Vĕzda

Saxicole, sur rochers, blocs et pierres non ou à peine calcaires, calcifuge ou minimécalcicole, de neutrophile à acidiphile. De l’étage adlittoral à l’étage alpin. Ombroclimats sec, subhumide, humide et hyperhumide. Presque toute la France (Corse comprise). Commun. Non menacé [lc].

 

  • Porpidia tuberculosa (Sm.) Hertel & Knoph

Saxicole, sur rochers ou blocs de roches silicatées, calcifuge. De l’étage mésoméditerranéen (assez rare) à l’étage subalpin. Présent dans les régions suffisamment humides, surtout dans le domaine atlantique ; Corse. Assez commun, sauf dans la région méditerranéenne. Non menacé [lc].

 

  • Porpidia turgida (Ach.) Cl. Roux & P. Clerc

Saxicole, sur parois ou surfaces inclinées de roches de peu à moyennement calcaires, souvent sur schistes ou grès plus ou moins calcaires, assez chionophile, anémophobe. Étages subalpin et surtout alpin, parfois même nival. Alpes septentrionales et Pyrénées (centrales et atlantiques). Peu commun. Potentiellement menacé [nt].

 

  • Rhizocarpon badioatrum (Spreng.) Th. Fr.

Saxicole, sur rochers et blocs de roches silicatées, calcifuge, acidiphile, conio-tolérant. Étages collinéen, montagnard, subalpin et alpin. Surtout dans les montagnes et les régions froides, y compris en Corse. Assez commun. Non menacé [lc].

 

  • Rhizocarpon geographicum subsp. diabasicus (Räsänen) Poelt & Vĕzda

Saxicole, sur rochers non calcaires ou calcaires, mais plus ou moins décalcifiés en surface, calcifuge. Étages subalpin, alpin et nival, plus rarement au montagnard. Hautes montagnes, y compris en Corse. Assez commun. Non menacé [lc].

 

  • Rhizoplaca melanophtalma (DC.) Leuckert & Poelt

Saxicole, sur sommets de rochers siliceux exposés, calcifuge, acidiphile, ornithocoprophile. De l’étage montagnard supérieur à l’étage alpin. Alpes, Pyrénées, Corse. Assez commun dans les Alpes. Non menacé [lc].

 

  • Rinodina egedeana (Linds.) Alstrup & D. Hawksw.

Champignon lichénicole non lichénisé arctique sur thalle de Cladonia. Étage alpin. Patrimonial d’intérêt international. En danger critique d’extinction [cr]. Cette découverte aux alentours du lac Célinda est la seule donnée connue en France. Nouveau pour la France.

 

  • Solorina saccata (L.) Ach.

Terricole ou saxiterricole (sur sol humifère) ou muscicole (sur mousses terricoles). De l’étage supraméditerranéen à l’étage subalpin, plus rarement à l’alpin. Essentiellement dans les régions montagneuses calcaires ; non signalé en Corse. Assez commun. Non menacé [lc].

 

  • Staurothele clopimoides (Arnold) Steiner

Saxicole, sur rochers, blocs ou pierres inondés, de roches silicatées, calcifuge, acidiphile, hydrophile. Étages subalpin et alpin. Alpes et Pyrénées. Peu commun. Potentiellement menacé [nt].

 

  • Staurothele fissa (Taylor) Zwackh

Saxicole, sur rochers et blocs de roches silicatées acides ou basiques, rarement calcaires, surtout calcifuge, assez hydrophile (assez longtemps immergé). De l’étage mésoméditerranéen (rare) à l’étage alpin. Présent dans une grande partie de la France (y compris en Corse), surtout dans les régions montagneuses. Assez commun. Non menacé [lc].

 

  • Tetramelas insignis (Nägeli ex Hepp.) Kalb

Muscicole, détriticole ou humicole, rarement corticole (à la base de troncs), lignicole, saxicole (fine couche de sol sous le thalle), calcifuge ou calcicole. Étages montagnard, subalpin ou alpin. Haut Jura, Hautes-Pyrénées et Corse. Rare. Présent seulement dans trois départements. Patrimonial d’intérêt national. Vulnérable [vu].

 

  • Thelidium ungeri (Flot.) Korb

Saxicole, sur parois et surfaces inclinées de roches plus ou moins calcaires. De l’étage montagnard à l’étage alpin. Massif du Jura, Alpes, Massif central, Pyrénées. Assez commun. Non menacé [lc].

 

  • Verrucaria mortarii (Arnold) Lamy nom. illeg.

Saxicole, sur rochers et substrats artificiels, laticalcicole. De l’étage mésoméditerranéen à l’étage alpin. Présent dans une grande partie de la France. Assez peu commun. Menaces non évaluées [ne].

 

3.4. Lichens particulièrement menacés (15 espèces : 3 CR, 3 EN, 9 VU) ; liste des lichens avec éléments description, photo, écologie et répartition

 

Lichens avec statut [CR]

Cladonia stygia (Fr.) Ruoss (planche 10)

Lichen complexe à thalle primaire éphémère, généralement invisible. Podétions arbustifs, creux à l’intérieur, gris, mourants à partir de la base, anisotomiques (c’est-à-dire branches principales plus épaisses), ramifiés de manière tri-tétrachotomique, de 4 à 10 cm de haut, jusqu’à 1(-2) mm d’épaisseur, les rameaux terminaux divariqués ou unilatéralement fléchis, situés autour d’une aisselle ouverte ou rarement fermée ; couche algale continue, sauf à la base, où elle donne naissance à des aréoles blanches caractéristiques dispersées sur la médulle noirâtre. K+ jaune, C-, KC-, P+ rouge.

Terricole, muscicole (sur mousses terricoles), souvent dans des tourbières ou marécages boisés, ou humicole, très acidiphile, aéro- et substrato-hygrophile. Étages montagnard et subalpin. Massif du Jura, Haute-Savoie et Auvergne. Connu avec certitude dans seulement trois départements. Très rare. Patrimonial d’intérêt international.

Planche 10. Cladonia stygia (Fr.) Ruoss ; Ch. Bourdon, CC-BY-NC-ND.

Myriospora tangerina (M. Welt. & Wedin) K. Knudsen & L. Arcadia (photo 2)

Lichen crustacé ocre rouillé pâle à orangé, aréolé ou subsquamuleux, à aréoles dispersées ou regroupées en petit nombre. Les aréoles fertiles mesurent 1 à 2,5 mm. La caractéristique de ce lichen est d’avoir la couche algale interrompue par des piliers d’hyphes.

Il est saxicole sur des rochers et blocs de roches silicatées riches en métaux lourds (notamment oxydes de fer), calcifuge, sidérophile. Étages subalpin et alpin, rarement au montagnard. Extrêmement rare : deux stations connues en France. Alpes et Pyrénées. Patrimonial d’intérêt international.

Photo 2. Myriospora tangerina (M. Welt. E&t Wedin) K. Knudsen & L. Arcadia ; Ch. Bourdon, CC-BY-NC-ND.

Rinodina egedeana (Linds.) Alstrup & D. Hawksw. : en danger critique d’extinction [cr] (photo 3)

Champignon lichénicole non lichénisé poussant sur thalle de Cladonia. R. egedeana n’a pas de thalle, mais il brunit le cortex du Cladonia qu’il parasite. Ses apothécies sont présentes à la surface du thalle du Cladonia. Le disque est brun-rouge presque noirâtre et il est entouré d’une marge brune très fine.

Ce champignon lichénicole non lichénisé a été trouvé à 2 500 m d’altitude. Cette découverte aux alentours du lac Célinda est la seule donnée connue en France. Nouveau pour la France. La seule autre donnée mondiale est une station au Groenland. Patrimonial d’intérêt international.

Photo 3. Rinodina egedeana (Linds.) Alstrup & D. Hawksw. ; Ch. Bourdon, CC-BY-NC-ND.

Lichens avec statut [EN]

Aspilidea myrinii (Fr.) Haffelner (photo 4)

Lichen crustacé, de blanchâtre à blanc jaunâtre, de fendillé-aréolé à aréolé, bordé par un hypothalle noir. Apothécies lécidéines noires de 0,4 à 1,4 mm de diamètre, enfoncées dans le thalle, un peu saillantes à la fin. Disque concave puis plan.

Saxicole, calcifuge. De l’étage montagnard supérieur à l’étage alpin. Dans les massifs montagneux, rare. Patrimonial d’intérêt national.

Photo 4. Aspilidea myrinii (Fr.) Haffelner ; Ch. Bourdon, CC-BY-NC-ND

Catolechia wahlenbergii Flot. (photo 5)

Lichen squamuleux, lobé au pourtour, avec les squamules plus ou moins foliacées-plissées, sinueuses, vert jaunâtre, face inférieure noire fixée par des rhizines.

Saxiterricole, sur terre ou mousses dans des fentes de rochers, calcifuge. Étages montagnard supérieur et surtout subalpin et alpin. Alpes septentrionales, mont Aigoual et Pyrénées. Rare. Patrimonial d’intérêt international.

Photo 5. Catolechia wahlenbergii Flot. ; Ch. Bourdon, CC-BY-NC-ND.

Cladonia sulphurina (Michx.) Fr. (photo 6)

Lichen complexe avec un thalle primaire constitué de squamules de 2-8 mm, plus ou moins arrondies, à face inférieure blanche, souvent brun jaunâtre vers la base, parfois sorédiées, horizontales à plus ou moins ascendantes. Les podétions sont vert jaunâtre, plus ou moins entièrement sorédiés-farineux, non scyphifères (parfois présence de scyphes très irréguliers, très étroits, à bord entier ou profondément denté), généralement déformés, souvent avec des fissures longitudinales.

Terricole, muscicole, détriticole, lignicole (sur bois décomposé), humicole, calcifuge, très acidiphile. De l’étage montagnard supérieur à l’étage alpin. Massif des Vosges, Jura, Alpes septentrionales et Pyrénées. Rare. Patrimonial d’intérêt national.

Photo 6. Cladonia sulphurina (Michx.) Fr. ; Ch. Bourdon, CC-BY-NC-ND. 

Dermatocarpon arnoldianum Degel. (planche 11)

Lichen foliacé monophylle de 1 à 5 cm de diamètre et relativement épais (0,4 à 0,7 mm), avec une seule fixation centrale. La face supérieure est gris brunâtre (verdâtre à l’état humide) et la face inférieure est plissée à réticulée, de couleur claire, sans rhizine.

Lichen saxicole sur roches calcaires, silicatées basiques, rarement calcifuge, dans des zones temporairement inondées. Étages montagnard, subalpin et alpin. Pyrénées. Rare. Patrimonial d’intérêt international.

Planche 11. Dermatocarpon arnoldianum Degel. ; Ch. Bourdon, CC-BY-NC-ND.

Lichens avec statut [VU]

 

Acarospora adscendens C. Roux & S. Pouramat (photo 7)

Lichen squamuleux brun clair à très clair, lobé au pourtour. Les squamules du centre du thalle sont ascendantes. Les apothécies ont un disque rougeâtre à brun foncé et très rugueux.

Saxicole, sur parois de roches non calcaires riches en fer. Calcifuge, sidérophile. De l’étage collinéen à l’alpin. Alpes de Savoie et Pyrénées (connu dans trois départements seulement). Assez rare. Patrimonial d’intérêt international.

Photo 7. Acarospora adscendens C. Roux & S. Pouramat ; Ch. Bourdon, CC-BY-NC-ND.

Acarospora modenensis H. Magn. (photo 8)

Lichen crustacé aréolé brun. Les aréoles peuvent être dispersées ou groupées et sont parfois disposées en ligne le long des fissures de la roche. Les apothécies sont lécanorines avec un disque brun foncé (plus sombre que le thalle) concave.

Saxicole sur rochers silicatés, acidiphile. De l’étage adlittoral à l’étage subalpin, rarement à l’alpin. Finistère, Loire-Atlantique, Massif central, Alpes et Corse. Rare. Patrimonial d’intérêt national.

Photo 8. Acarospora modenensis H. Magn. ; Ch. Bourdon, CC-BY-NC-ND. 

Bellemerea diamarta (Ach.) Hafellner & C. Roux (photo 9)

Lichen crustacé couleur orange rouille constitué d’aréoles anguleuses contiguës à surface plane. Apothécies noires.

Saxicole calcifuge sur roches riches en oxydes de fer. Acidiphile, sidérophile, aérohygrophile. Étages montagnard supérieur, subalpin et alpin. Alpes septentrionales, Puy-de-Dôme et Pyrénées. Rare. Patrimonial d’intérêt international.

Photo 9. Bellemerea diamarta (Ach.) Hafellner & C. Roux ; Ch. Bourdon, CC-BY-NC-ND.

Cetraria sepincola (Ehrht.) Ach. (photo 10)

Lichen foliacé de petite taille (2 à 3 cm de diamètre) brun plus ou moins foncé, à lobes ascendants. Les apothécies sont situées à l’extrémité des lobes et présentent un disque brun et luisant.

Corticole (parfois lignicole ou saxicole calcifuge) dans les milieux ouverts (tourbières…). Acidiphile, aérohygrophile, Étages montagnard et subalpin, rarement au collinéen. Présent dans les régions montagneuses, mais semble très rare dans les Alpes. Rare. Patrimonial d’intérêt national.

Photo 10. Cetraria sepincola (Ehrht.) Ach. ; Ch. Bourdon, CC-BY-NC-ND. 

Lobothallia melanaspis (Ach.) Hafellner (photo 11)

Lichen foliacé lobé à lobes blanchâtres se chevauchant et verdissant beaucoup au contact de l’eau.

Saxicole, sur roches non ou à peine calcaires périodiquement inondées (surtout par des torrents). Hydrophile. Étages montagnard et subalpin. Alpes méridionales et Pyrénées. Rare. Patrimonial d’intérêt national.

Photo 11. Lobothallia melanaspis (Ach.) Hafellner ; Ch. Bourdon, CC-BY-NC-ND. 

Ochrolechia szatalaensis Verseghy (photo 12)

Lichen crustacé mince, blanchâtre, continu. Apothécies de 1 à 2,5 mm de diamètre avec un épais rebord thallin, appliquées sur le thalle, avec un disque plan brun rosâtre sous une épaisse pruine blanchâtre.

Corticole ou lignicole, sur feuillus ou conifères, aérohygrophile. Étages montagnard et subalpin. Grand-Est, Franche-Comté, Ain, Cantal, Alpes-Maritimes, Pyrénées et Corse. Assez rare. Patrimonial d’intérêt national.

Photo 12. Ochrolechia szatalaensis Verseghy ; Ch. Bourdon, CC-BY-NC-ND. 

Placynthium pannariellum (Nyl.) H. Magn. (photo 13)

Lichen gélatineux crustacé placodiomorphe vert olive foncé à brun olive foncé formant des rosettes jusqu’à 5 cm de large. Les lobes sont peu ramifiés et faiblement attachés sur un hypothalle noir-bleu très net. Le centre du thalle est aréolé et présente des lobules secondaires isidioïdes et coralloïdes.

Saxicole, sur rochers calcaires ou non soumis à de brefs écoulements. Étages méso-, supra-méditerranéen et surtout collinéen, montagnard et subalpin. Sarthe, Alpes, Aveyron, Hérault, Pyrénées. Rare. Patrimonial d’intérêt national.

Photo 13. Placynthium pannariellum (Nyl.) H. Magn. ; Ch. Bourdon, CC-BY-NC-ND. 

Sticta sylvatica (Huds.) Ach. (photo 14)

Lichen foliacé gris-brun foncé à lobes de 0,5 à 1,5 cm de large assez allongés et aux extrémités tronquées. Présence de fovéoles avec des isidies coralloïdes brunes sur les reliefs de celles-ci. La face inférieure est parsemée de cyphelles blanches. Le thalle dégage une odeur de poisson.

Corticole (surtout sur troncs de vieux feuillus, parfois sur branches de conifères) ou saxicole calcifuge, souvent parmi les mousses, principalement dans les vieilles forêts humides. Acidiphile, très aérohygrophile. Étages supraméditerranéen, collinéen et montagnard. Présent dans les régions suffisamment humides. Rare. Patrimonial d’intérêt national.

Photo 14. Sticta sylvatica (Huds.) Ach. ; Ch. Bourdon, CC-BY-NC-ND. 

Tetramelas insignis (Nägeli ex Hepp.) Kalb (photo 15)

Lichen aréolé granuleux gris blanchâtre jaunâtre. Apothécies nombreuses, lécidéines noires rapidement convexes et immarginées.

Muscicole, détriticole ou humicole, rarement corticole (à la base de troncs), lignicole, saxicole (fine couche de sol sous le thalle), calcifuge ou calcicole. Étages montagnard, subalpin ou alpin. Haut Jura (Ain), Hautes-Pyrénées et Corse. Rare. Connu dans seulement trois départements. Patrimonial d’intérêt national.

Photo 15. Tetramelas insignis (Nägeli ex Hepp.) Kalb ; Ch. Bourdon, CC-BY-NC-ND. 

Bibliographie

Alstrup V. & Hawksworth D.L., 1990. The lichenicolous fungi of Greenland. Meddelelser om Grønland. Bioscience 31 : 1-90.

Belhacène L., 2021. Clés de détermination des genres et des taxons de la flore vasculaire de Haute-Garonne. Isatis31, 365 p.

Clauzade G. & Roux C., 2002. Likenoj de Okcidenta Eŭropo, traduction des clés de détermination par P. Ravel. Association française de lichénologie (A.F.L.), Fontainebleau, 893 p.

Roux C. et al., 2020. Catalogue des lichens et champignons lichénicoles de France métropolitaine, 3e édition revue et augmentée. Association française de lichénologie (A.F.L.), Fontainebleau, 1 769 p.

Roux C. et al., 2023. Additions à la 3e édition du Catalogue des lichens de France (3). Changements nomenclaturaux importants et liste commentée des espèces et taxons infraspécifiques nouvellement trouvés en France (du 2022/09/20 au 2023/09/19). Bulletin de la Société linnéenne de Provence 74 : 93-124.

Zhurbenko M. & Pino-Bodas R., 2017. A revision of lichenicolous fungi growing on Cladonia, mainly from the Northern Hemisphere, with a worldwide key to the known species. Opuscula Philolichenum 16 : 188-266.

Remerciements

Nous remercions Valérie Martin-Rolland pour sa relecture passionnée, la SBOcc pour ce superbe outil que sont les Carnets Botaniques, ainsi que tous les membres de cette session pour ces moments si agréables.