Journal de floristique et de biogéographie californienne appliqué au paysagisme

Title

Journal of Californian floristics and biogeography applied to landscape design

Résumé

Un voyage d’étude organisé sous l’égide du Domaine du Rayol, Le Jardin des Méditerranées (Var, France), a été effectué du 2 au 16 mai 2023 en Californie (États-Unis). Cette excursion a permis d’explorer plusieurs régions naturelles dont les conditions environnementales sont comparables à celles de la Provence. Les marges désertiques ont été visitées pour tenter de mieux anticiper l’évolution d’une flore plus xérophile dans un contexte de réchauffement du climat. Nous retenons ici onze paysages que nous caractérisons par des données biogéographiques, climatiques, pédologiques et floristiques à travers 252 taxons sur les 416 relevés. Un certain nombre sont peu connus en Europe pour les aménagements. Ce journal à destination des botanistes, des gestionnaires de projets paysagers et des jardiniers soucieux de préserver les écosystèmes propose des listes de taxons originaux basées sur les connaissances actuelles relatives aux espèces exotiques envahissantes.

Abstract

A study trip organized under the aegis of Domaine du Rayol, Le Jardin des Méditerranées (Var, France), took place from May 2 to 16, 2023 in California (USA). The trip explored several natural regions with environmental conditions comparable to those in Provence. The desert margins were visited in an attempt to better anticipate the evolution of a more xerophytic flora in the context of a warming climate. We have selected eleven landscapes that we have characterized through biogeographical, climatic, pedological and floristic data, using 252 taxa out of the 416 recorded. Some of these are little-known in Europe for landscaping purposes. This journal, aimed at botanists, landscape project managers and gardeners concerned with preserving ecosystems, provides lists of original taxa based on current knowledge of invasive alien species.

1. Introduction

L’État de Californie est la région d’Amérique du Nord la plus riche sur le plan floristique avec 6 502 taxons indigènes, dont 1 099 sont naturalisés (Baldwin et al., 2012). C’est le troisième plus grand État du pays après l’Alaska et le Texas. Pour l’hémisphère nord, la diversité floristique est particulièrement importante sur un territoire relativement petit en superficie à l’échelle de la planète soit 423 970 km² (contre 551 695 km² pour la France qui abrite 4 982 taxons indigènes (INPN, 2019)). C’est aussi l’État le plus peuplé avec 39 millions d’habitants recensés en 2023 (USCB, 2024), majoritairement répartis le long de la côte Pacifique, alors que les États-Unis recensent 334 millions d’habitants sur tout son territoire à la même période. La Californie est l’État le plus riche au niveau économique en 2023 en considérant le produit intérieur brut (PIB), soit 14,4 % du PIB total des États-Unis (USBEA, 2024).

Contrastée, la Californie rassemble des territoires majoritairement dédiés à la production agricole et à l’élevage comme dans la partie Central Valley (~ 51 000 km² ; USGS, 2024), ou à l’urbanisation comme à Los Angeles en particulier (répartie sur environ 1 300 km²). D’autres zones, restées naturelles, s’avèrent pourtant préservées : il y a en tout huit parcs nationaux et quelque 114 States Nature Reserves gérées par l’U.S. Fish and Wildlife Service ou par d’autres organismes privés ou publics (Tessier, 2018). Au total, ce sont 199 490 km² d’espaces naturels qui sont protégés en Californie, soit 47 % du territoire (The Nature Conservancy, 2024).

La seule région méditerranéenne californienne (Howell, 1957) abrite 6 143 espèces de plantes vasculaires, dont 2 612, soit 42 %, en sont endémiques (Burge et al., 2016). Rappelons que cette partie d’Amérique du Nord est considérée comme l’un des 36 hot spots de biodiversité (Myers, 1990), au même titre que la région méditerranéenne européenne. Les enjeux de conservation liés à la diversité floristique sont donc majeurs.

L’approche pluridisciplinaire de ce voyage d’étude est induite par des pratiques complémentaires mises en œuvre au domaine du Rayol depuis 35 ans alliant paysagisme, jardinage et botanique. Il propose une vision plurielle avec comme objectif principal une application en termes d’aménagement floristique des paysages dans le cadre du changement climatique. Les végétaux proposés aujourd’hui en France à la vente pour l’horticulture tendent à évoluer, surtout pour les villes si l’on s’en tient en particulier au phénomène des îlots de chaleur urbains (ICU), (CEREMA, 2019). En plus de la région méditerranéenne californienne, le voyage s’est donc naturellement concentré dans des zones présentant des climats plus arides afin d’observer des taxons adaptés à des climats plus chauds et plus secs, par exemple ceux liés au climat semi-aride continental (sensu Köppen-Geiger, in Beck et al., 2018).

L’histoire botanique californienne fait émerger plusieurs collecteurs notables dont la primeur semble pouvoir être attribuée à Archibald Menzies (1754-1842) (Jepson, 1929 ; Mathias, 1990) à qui de nombreuses espèces sont dédiées comme par exemple Arbutus menziesii Pursh. Membre de l’expédition du capitaine James Colnett (1753-1806) le long des côtes occidentales de l’Amérique du Nord, cet Écossais à la fois officier de marine, chirurgien, botaniste et peintre a récolté peu de spécimens de plantes en Californie selon son propre journal (Menzies journal of Vancouver’s voyage, […], p. 132 à 148). Parmi elles, nous pouvons tout de même citer à titre d’exemple Lupinus bicolor Lindl. que nous avons également pu relever à quatre reprises (tableaux 2, 3, 5 et 6). Par ordre d’apparition dans l’histoire, citons également John Torrey (1796-1873) qui, souvent accompagné de son compatriote Asa Gray (1810-1888), décrivit bon nombre de taxons que nous avons également pu observer. Nous ne citerons ici que le rare pin de Torrey (Pinus torreyana Parry ex Carrière), découvert dans la réserve qui porte également son nom depuis 1959 (Torrey Pines State Reserve ; Paysage 11). Le ixe siècle puis le xxe siècle voient la première publication d’une flore complète dédiée à la Californie grâce à Willis Linn Jepson (1867-1946) et bien d’autres contributeurs. La Jepson’s Flora devint l’ouvrage de référence pour des générations de botanistes californiens. Nous nous sommes principalement basés sur la deuxième édition de cette flore et sur le site internet dédié aujourd’hui (https://ucjeps.berkeley.edu/eflora/ [27.3.2024]) pour les données taxonomiques et chorologiques. Cet aperçu historique tente d’évoquer brièvement ce qu’ont été les découvertes de paysages et de taxons nouveaux à des époques différentes sur le territoire californien (photo 1 et Paysage 8).

Photo 1. Photographie de 1920 d’Hesperoyucca whipplei (Torr.) Trel. (= Yucca whipplei Torr.) à Lone Pine Canyon dans les Santa Monica Mountains, sous le titre : Lone Pine Canyon. Foreground Yucca whipplei in bloom. Background desert chaparral type. Note abundance of Yucca in type, par Wieslander et Albert Everett. N° inventaire 239880. Voir le « Paysage 8 », page 25 et 26. Image publiée avec autorisation : © Digital Collections of UC Berkeley Library’s.

Les taxons réunis sont le reflet de chaleurs importantes, de périodes prolongées de sécheresse et de précipitations irrégulières dans l’année. Les onze paysages retenus sont répartis selon un gradient d’écorégions (Griffith et al., 2016). Ils sont caractérisés selon des critères de composition floristique, de sol et de climat afin d’apporter des éléments décisionnels aux paysagistes, botanistes et jardiniers.

Pour chaque paysage retenu, une liste de taxons a été dressée, en excluant les espèces pouvant être considérées en France comme envahissantes. Chaque liste est complétée par plusieurs taxons relevés aux alentours de ce même paysage (dans la même écorégion) ou dans une écorégion comparable (Niveau IV ou III), dans l’objectif d’élargir avec cohérence la « palette végétale » ainsi présentée.

Le risque d’invasion biologique (Diagne et al., 2021) par des taxons exogènes a été évalué, dans un premier temps, pour chaque taxon cité (Weber & Gut, 2004). Nous nous en sommes tenus dans ce cadre préoccupant à un Niveau minimal voire nul (« risque faible », score de 3 à 20) et avons systématiquement consulté les listes en vigueur en région méditerranéenne française (INVMED-Flore https://invmed.fr/src/listes/index.php?idma=20 [6.3.2024]). Nous rappelons que l’introduction volontaire de taxons hors de leur aire de répartition naturelle pour une création paysagère se doit d’être prévenue au maximum pour limiter la chaîne « introduction-naturalisation-invasion » (Fried et al., 2024), grâce à la formation et à l’intervention des jardiniers et gestionnaires d’espaces naturels ou semi-naturels.

 

2. Matériels et méthodes

2.1. Approche floristique à travers les écorégions

Tous les relevés floristiques et paysagers ont été effectués selon les quatre Niveaux des écorégions proposés par l’US Environnemental Protection Agency (Griffith et al., 2016 ; cartes 1 et 2). Elles ont été notre fil conducteur pour décider des zones à prospecter, en particulier celles établies par le Niveau le plus fin appelé Niveau IV (carte 2). À l’échelle continentale, dans le cadre de notre voyage, selon l’échelle définie par le Niveau I, nous avons exploré les trois principales écorégions suivantes : le Mediterranean California, le North American Desert et le Northwestern Forested Moutains. Selon le Niveau II, les territoires explorés correspondent à quatre régions, le Mediterranean California, le Western Cordillera, le Warm Desert et le Cold Deserts. Selon le Niveau III, ils correspondent à sept régions ; il s’agit du Central California Foothills and Coastal Mountains, de la Sierra Nevada bien connue, du Mojave Basin and Range, du Central Basin and Range, du Southern California Mountains, du Southern California/Northern Baja Coast et du Sonoran Basin and Range. Le Niveau IV bien visible grâce à tous les polygones colorés (carte 2), représente les plus petits polygones parfois très localisés, qui correspondent à des réalités paysagères singulières largement marquées. Nous avons, selon ce Niveau, effectué des observations au sein de 25 polygones, tout au long de notre parcours. Le Eastern Sierra Mojavean Slopes (ID : 5j ; Paysage 5), réparti sur 1 201 km2 est la plus petite zone selon ce Niveau IV, quand d’autres polygones au contraire s’étalent sur d’immenses territoires à l’image du Western Mojave Basins (ID : 14j), réparti sur quelque 150 179 km2. L’ensemble des écorégions de Niveau IV ayant fait l’objet de relevés floristiques et paysagers sont le Marin Hills, le Gabilan Range, le Southern Santa Lucia Range, le Tehachapi Foothills, le Tehachapi Mountains, la Eastern Sierra Great Basin Slopes, le Eastern Sierra Mojavean Slopes, le Western Mojave Basins, le Tonopah Sagebrush Foothills, la Sierra Nevada-Influenced Ranges, le Western Mojave Low Ranges and Arid Footslopes, le Western Mojave Basins, la Death Valley/Mojave Central Troug, la Mesquite Flat/Badwater Basin et le Eastern Mojave Low Ranges and Arid Footslopes.

Carte 1. De gauche à droite, écorégions de Niveau I, II, III en Amérique du Nord. Les rectangles noirs mettent en évidence la Californie. Source : USEPA, 2016, (https://www.epa.gov/eco-research/ecoregions, consulté le 6.3.2024). CC-BY-NC-ND

Carte 2. En bleu du nord au sud, le trajet réalisé en voiture sur 3340 km à travers l’État de Californie (cf. Google Maps). Les points rouges et les numéros localisent les 11 relevés floristiques et paysagers effectués. Les trais épais en noir représentent le Niveau III et tous les polygones colorés le Niveau IV des écorégions. Nous figurons la ville de d’arrivée : San Francisco et celle de départ : los Angeles. Données : (Griffith et al., 2016), compilées sous Système d’Information Cartographique (SIG). CC-BY-NC-ND

Aucune récolte n’a pu être autorisée par les autorités environnementales compétentes (Bureau of Land Management). Tous les taxons relevés ont été photographiés et géoréférencés. En conséquence, c’est l’utilisation systématique des photographies produites qui nous a permis de déterminer les spécimens rencontrés par comparaison. Les listes de taxons proposées par polygone sur le site iNaturalist, relativement aux zones visitées (mode Explorer), ont permis d’effectuer ou confirmer les principales identifications. La soumission de quelques clichés à la communauté iNaturalist – très impliquée dans l’étude de la flore californienne – aura permis par ailleurs la confirmation et/ou la détermination de 37 taxons, principalement au rang sous-spécifique (e.g. Echinocereus triglochidiatus subsp. mojavensis (Engelm. & J.M. Bigelow) W. Blum & Mich. Lange (Cactaceae), Palafoxia arida var. arida (Asteraceae), Castilleja exserta var. venusta (A. Heller) J.M. Egger, (Orobanchaceae), etc.). Cette méthode informatique éprouvée a toujours été complétée, sauf évidence morphologique, chorologique, phénologique ou écologique, avec les clés de détermination publiées en ligne via Flora of North America (FNA, 2024) et/ou le site Keybase (KeyBase, 2023), basé sur les données du Vascular plants of California: Jepson Herbarium (Jepson eFlora, 2024). Cette clé multicritère propose classiquement des taxons en fonction de caractères morphologiques, mais aussi directement par la sélection de subdivisions géographiques. Pour chacun des onze « Paysages retenus », nous citons ces données issues de la carte des Geographic Subdivisions of California (Jepson eFlora Project : Geography, 2024) en précisant la Region ainsi que la Subregion.

Les spécimens indéterminés peu enclins à un diagnostic certain sans être spécialiste (e.g. Eriogonum Michx. (Polygonaceae), Astragalus L. (Fabaceae), Gutierrezia Lag. (Asteraceae), Cryptantha Lehm. ex G. Don (Boraginaceae), etc.), avec la photographie comme seul support d’identification, n’ont logiquement pas été intégrés ici (11 % des spécimens relevés). Les informations sur l’indigénat ont été compilées grâce au site du Jepson Flora et celui du Kew Garden (POWO, 2024) grâce à la mention Introduced.

Malgré les nombreuses données phytosociologiques disponibles, notamment dans les parcs nationaux (NPS DataStore Home, 2023) ou sur le site du Service des forêts du United States Department of Agriculture (USDA Forest Service, 2024), nous n’avons pas relevé les coefficients d’abondance-dominance pour chaque taxon dans les paysages retenus car là n’est pas l’objectif du voyage. Le lien avec les végétations découvertes, en particulier par l’application des concepts et méthodologies issus de la symphytosociologie ou phytosociologie paysagère (Béguin et al., 1979 ; Géhu, 1991, 2004), reste donc à explorer. Nous avons toutefois été frappés, à titre d’exemple, de trouver des correspondances nous paraissant exactes entre le Paysage 10 et l’association à Encelia farinosa – Eriogonum fasciculatum – Agave deserti de façon très localisée (CDFW, 2024, Vegetation – Anza-Borrego Desert State Park, Objectif ID : 6868).

 

2.2. Approche paysagère

Les onze paysages présentés ont été sélectionnés selon trois critères.

Critère structurel – Nous avons privilégié des paysages composés principalement de taxons correspondant au type biologique chaméphytes. Viennent ensuite ceux liés au type hémicryptophyte. Nous estimons en effet que, d’un point de vue paysager, il est d’usage de débuter ou de renforcer un ouvrage paysager par l’intermédiaire de ces éléments structurants. Ce choix est également proposé pour des raisons d’économie d’eau d’arrosage. Bien que largement présentes au mois de mai durant notre voyage, la période de floraison des thérophytes reste fugace en régions arides. Nous ne les présenterons pas dans le cadre de cet article aussi pour des raisons écologiques et d’entretien, bien qu’il apparaisse séduisant d’animer un site paysager avec une dynamique phénotypique facilement perceptible par le néophyte (exemple simple de la floraison de thérophytes intercalée avec celle des chaméphytes). Cette pratique induite par des éléments par ailleurs bien visibles est développée au domaine du Rayol depuis 1989 où seuls les taxons, dans ce cas indigènes, sont maintenus et favorisés.

 

Critère climatique – Nous nous sommes basés sur une compilation de données relatives à la pluviométrie et aux températures relevées à Los Angeles (figure 1).

Figure 1. Moyennes ombrothermiques mensuelles comparées de 1981 à 2010 en climat méditerranéen stricte (Csa, cf. Köppen-Geiger). A. (Los Angeles) (1981-2010) : Variation maximum de la pluviométrie sur l’année entre le mois le plus sec (juillet) : 0,3 mm et le plus humide : 96,2 mm (février). Les températures varient de 8,6 °C en décembre au plus froid contre presque 30 °C en août au maximum. Source de données : OMM, 2024. B. (Ile du Levant) (1981-2010) : Variation maximum de la pluviométrie sur l’année entre le mois le plus sec (juillet) : 7,8 mm et le plus humide : 84 mm (octobre). Les températures varient de 7,5 °C en janvier au plus froid contre presque 28 °C en juillet au maximum. Source de données : Météo ciel.

Carte 3. Localisation des 11 relevés floristiques et paysagers sur le fond de carte climatique de Köppen-Geiger actuel. Compilation sous SIG d’après les données de Kottek et al., 2006 et Becket al., 2018. CC-BY-NC-ND

Critère lié au sol – Eléments primordiaux en jardinage, nous rapportons ici les données liées à la texture et au pH du sol pour chaque paysage sélectionné, le but étant de les comparer avec de futurs sites paysagers à aménager. Il s’agit en effet d’un critère important pour estimer les capacités d’acclimatation des espèces. À titre d’exemple, pour le domaine du Rayol (20 ha dont 7 ha de jardins), les informations sur la nature géologique des sols disponibles pour la commune du Rayol-Canadel-sur-Mer (Geosol / index, 2024) font état d’une nature de sol métamorphique de type « micaschiste et paragneiss issue du Néoprotérozoïque et du Paléozoïque (670-435 Ma) ». D’un point de vue biogéochimique, le sol est caractérisé par une composition riche en silice et en aluminium, qui donne un pH « neutre à tendance acide ». La structure en foliation induit un sol de type rankosol (moins de 30 cm d’épaisseur).

 

2.3. Prise de vues photographiques et extrais de carte des écorégions

Nous proposons des vues aériennes via Google Earth pour chaque relevé afin de donner une image de l’environnement. Elles sont proposées avec une inclinaison dans le but d’apprécier les reliefs. Elles contribuent ainsi à l’examen de la répartition et de la densité d’une partie de la végétation, en particulier celles induites par les phanérophytes, les chaméphytes et quelquefois celles liées aux hémicryptophytes (plus rarement les thérophytes). Les cercles symbolisent la zone relevée et les flèches la direction de point vue de la photographie. La direction cardinale des prises de vues photographiques, leur altitude ainsi que les échelles sont logiquement précisées.

Pour chaque placette paysagère, nous présentons des extraits de la carte des écorégions de Niveau IV dans le but d’apprécier les environnements macro-écosystémiques voisins. Les numéros accompagnés de lettres correspondent aux données du Jepson Flora (Jepson eFlora : Geography). Les photographies des taxons illustrent les principales entités observées dans les paysages. Ils sont ainsi listés selon leur importance relative dans la photographie du paysage type retenu.

Il nous a semblé important par ailleurs de présenter une liste de taxons complémentaires non retrouvés dans le périmètre des placettes représentatives des onze paysages retenus, cela dans l’objectif de compléter l’approche floristique avec des taxons observés aux alentours des placettes, mais pouvant être théoriquement intégrés aux paysages illustrés. Ils correspondent à la même écorégion (selon le Niveau IV) ou parfois à d’autres alors comparables. Nous nous en tenons dans ce cadre à une cohérence liée au Niveau III des écorégions. Les taxons sont alors cités par ordre alphabétique.

Ayant conscience des risques de prolifération liés à l’introduction de plantes exotiques, nous avons analysé le potentiel de propagation de chaque taxon cité afin d’assurer un niveau de risque minimal, conformément à la méthodologie de Weber & Gut (2004). Plusieurs paysages sélectionnés contiennent des taxons présentant un risque envahissant (« niveau intermédiaire ») en région méditerranéenne française (« niveau intermédiaire »). Parmi eux, figurent Artemisia spp. (Asteraceae), Baccharis pilularis, Cylindropuntia spp., Opuntia spp. (Cactaceae), Lupinus spp. (Fabaceae) et Lycium andersonii (Solanaceae). Pour mieux comprendre les implications de ce niveau de risque, les auteurs précités recommandent des « observations approfondies » pour évaluer plus précisément les impacts potentiels de ces taxons et élaborer des « stratégies de gestion adaptées ». Tous les taxons inventoriés dans les listes d’espèces proposées ici sont indigènes en Californie, bien que l’évolution du climat induise des changements floristiques notables dans le paysage avec des populations exotiques largement intégrées. À ce titre, citons par exemple une espèce originaire d’Afrique du Sud, Ehrharta calycina Sm. (Poaceae), considérée comme une espèce exotique envahissante (EEVE) « préoccupante » pour l’Union européenne (OFB & UICN France, 2020). Même si cette espèce n’est pas encore avérée en France, les données actuelles en Californie (Calflora, 2024) et le taux de recouvrement observé sur des espaces importants aux alentours de Moro Bay (Paysage 3) ne permettent pas, relativement aux enjeux actuels, de présenter ici cette espèce pour les aménagements paysagers.

 

3. Résultats

Caractérisation paysagère 1 (photos 2 et 3, figure 2)

  • Date : le 3 mai 2023 (jour 1).
  • Lieux : Golden Gate View Point, Old Conzelman Rd, Mill Valley. (37° 49′ 43.7″ N, 122° 29′ 10.4″ W) à 219 m.
  • Écorégion (Niveau IV) : Marin Hills (6o).
  • Subdivision floristique (dernier rang hiérarchique) : Central Coast (CCo).
  • Type de climat : supra-méditerranéen (Csb).
  • Texture du sol : sable 40 %, limon 36 %, argile 24 % ; pH = 6,5.

Photo 2. Relevé 1. Inclinaison de la prise de vue aérienne : 31°. © Google Earth.

Figure 2. Contexte biogéographique du relevé 1. Écorégion de Niveau IV : Marin Hills (6o). CC-BY-NC-ND

Photo 3. Paysage 1 retenu dans l’écorégion « Marin Hills ». © Karine Soton. CC-BY-NC-ND

 

Caractérisation floristique 1 (planche 1, tableau 1, photo 4)

Planche 1. Taxons à forte empreinte paysagère. (Les auteurs des photos sont cités par leurs initiales). A : Artemisia californica Less. © JT ; B : Photinia arbutifolia Lindl. (= Heteromeles arbutifolia (Lindl.) M. Roem.) © KS ; C : Diplacus aurantiacus (Curtis) Jeps. © TR ; D : Phacelia californica Cham. © JT.CC-BY-NC-ND

Photo 4. Relevé 2. Inclinaison de la prise de vue aérienne : 36°. © Google Earth.

Tableau 1. Autres taxons « pertinents » relevés dans la même écorégion de Niveau III en dehors du paysage retenu. 

 

Caractérisation paysagère 2 (figure 3, photo 5)

  • Date : le 4 mai (jour 2).
  • Lieux : Pinnacles National Park, Juniper Canyon trail (36° 29′ 34″ N, 121° 12′ 31″ W) à 420 m.
  • Écorégion (Niveau IV) : Gabian Range (6y).
  • Subdivision floristique (dernier rang hiérarchique) : Inner South Coast Ranges (SCoRI).
  • Type de climat : supra-méditerranéen (Csb).
  • Texture du sol : sable : 69 %, limon : 21 %, argile : 10 % ; pH = 7,3.

Figure 3. Contexte biogéographique du relevé 2. Écorégion de Niveau IV : Gabian Range, (6y). CC-BY-NC-ND

Photo 5. Paysage 2 retenu dans l’écorégion « Gabian Range ». © Tao Ramsa. CC-BY-NC-ND

 

Caractérisation floristique 2 (planche 2, tableau 2)

Planche 2. Taxons à forte empreinte paysagère. A : Salvia columbariae Benth. © JT ; B : Dipterostemon capitatus (Benth.) Rydb. subsp. capitatus © JT ; C : Adenostoma fasciculatum Hook. & Arn. © JT ; D : Eriogonum fasciculatum Benth. cf. str. © JT. CC-BY-NC-ND

Tableau 2. Autres taxons « pertinents » observés dans la même écorégion de Niveau III (Central California Foothills and Coastal Mountains), en dehors du paysage retenu. 

 

Caractérisation paysagère 3 (photos 6 et 7, figure 4)

  • Date : le 5 mai, jour 3.
  • Lieux : Morro Rock Morro Bay (35° 22′ 04.0″ N, 120° 51′ 57.6″ W) à 10 m.
  • Écorégion (Niveau IV) : Southern Santa Lucia Range (6aj).
  • Subdivision floristique (dernier rang hiérarchique) : Central Coast (CCo).
  • Climat : supra-méditerranéen (Csb).
  • Texture du sol : sable 97 %, limon 2%, argile 1% ; pH = 6,5.

Photo 6. Relevé 3. Inclinaison de la prise de vue aérienne : 72°. © Google Earth.

Photo 7. Paysage 3 retenu dans l’écorégion « Southern Santa Lucia Range ». © Tao Ramsa. CC-BY-NC-ND

Figure 4. Contexte biogéographique du relevé 3. Écorégion de Niveau IV : Southern Santa Lucia Range, (6aj). CC-BY-NC-ND

 

Caractérisation floristique 3 (planche 3, tableau 3)

Planche 3. Taxons à forte empreinte paysagère. A : Artemisia californica Less. © TR ; B : Acmispon glaber (Vogel) Brouillet s.str. © JT ; C : Toxicodendron diversilobum (Torr. & A. Gray) Greene © JT ; D : Eriogonum parviflorum Nutt. (= E. pauciflorum Pursh) © TR ; E : Eriophyllum staechadifolium Lag. © JT ; F : Baccharis pilularis DC. cf. s.str. JT ; G : Diplacus aurantiacus (Curtis) Jeps. cf. s.str. ; H : Stachys pycnantha Benth. © JT. CC-BY-NC-ND

Tableau 3. Autres taxons « pertinents » observés dans la même écorégion de Niveau IV en dehors du paysage retenu. 

 

Caractérisation paysagère 4 (photos 8 et 9, figure 5)

  • Date : le 6 mai, jour 4.
  • Lieux : Isabella Walker Pass, Road 178 (entre Isabella Lake et Walker Pass ; 35° 42′ 42.3″ N, 118° 04′ 07.6″ W) à 1 298 m.
  • Écorégion (Niveau IV) : Eastern Sierra Great Basin Slopes (5i).
  • Subdivision floristique (dernier rang hiérarchique) : southern High Sierra Nevada (s SNH)
  • Climat : semi-aride continental / steppe (BSk).
  • Texture du sol : sable 82 %, limon 11 %, argile 5 % ; pH = 7,4.

Photo 8. Relevé 4. Inclinaison de la prise de vue aérienne : 57°. © Google Earth, 2023.

Photo 9. Paysage 4 retenu dans l’écorégion « Eastern Sierra Great Basin Slopes ». © Tao Ramsa. CC-BY-NC-ND

Figure 5. Contextualisation biogéographique du relevé 4. Écorégion de Niveau IV : Eastern Sierra Great Basin Slopes (5i). CC-BY-NC-ND

 

Caractérisation floristique 4 (planche 4, tableau 4)

Planche 4. Taxons à forte empreinte paysagère. A : Purshia tridentata (Pursh) DC. © KS ; B : Artemisia tridentata Nutt. © JT ; C : Coreopsis bigelovii (A. Gray) Voss (= Leptosyne bigelovii A. Gray) © KS ; D : Pappostipa speciosa (Trin. & Rupr.) Romasch. (= Achnatherum speciosum (Trin. & Rupr.) Barkworth) © JT ; E : Salvia dorrii (Kellogg) Abrams © KS ; F : Yucca brevifolia Engelm. s.str. © TR ; G : Juniperus osteosperma (Torr.) Little © JT ; H : Pinus monophylla Torr. & Frém. © TR. CC-BY-NC-ND

Tableau 4. Autres taxons « pertinents » observés dans la même écorégion de Niveau III (Sierra Nevada) en dehors du paysage retenu. 

 

Caractérisation paysagère 5 (photos 10 et 11, figure 6)

  • Date : le 6 mai (jour 4).
  • Lieux : Walker Pass, Pacifique Crest Trail. (35° 39′ 54.6″ N, 118° 01′ 07.1″ W) à 1 677 m.
  • Écorégion de Niveau IV : Eastern Sierra Mojavean Slopes (5j).
  • Subdivision floristique (dernier rang hiérarchique) : southern High Sierra Nevada (s SNH).
  • Climat : zone de jonction entre le méditerranéen (Csb) et le semi-aride (BSk).
  • Texture du sol : sable 82 %, limon 11%, argile 7% ; pH = 6.9.

Photo 10. Relevé 5. Inclinaison de la prise de vue aérienne : 57°. © Google Earth, 2024

Photo 11. Paysage 5 retenu dans l’écorégion « Eastern Sierra Mojavean Slopes ». © Tao Ramsa. CC-BY-NC-ND

Figure 6. Contextualisation biogéographique du relevé 5. Écorégion de Niveau IV : Eastern Sierra Great Basin Slopes (5i). CC-BY-NC-ND

 

Caractérisation floristique 5 (planche 5, tableau 5)

Planche 5. Taxons à forte empreinte paysagère : A : Coreopsis bigelovii (A. Gray) Voss (= Leptosyne bigelovii A. Gray) © TR ; B : Pappostipa speciosa (Trin. & Rupr.) Romasch. (= Achnatherum speciosum (Trin. & Rupr.) Barkworth © TR ; C : Layia glandulosa (Hook.) Hook. & Arn. © JT ; D : Amsinckia tessellata A. Gray © KS ; E : Chylismia claviformis (Torr. & Frém.) A. Heller © TR ; F : Eriogonum umbellatum Torr. © TR ; G : Artemisia tridentata Nutt. © TR ; H : Phacelia nashiana Jeps. © KS. CC-BY-NC-ND

Tableau 5. Autres taxons « pertinents » observés dans la même écorégion de Niveau III (Sierra Nevada), en dehors du paysage retenu. 

 

Caractérisation paysagère 6 (photos 12 et 13, figure 7)

  • Date : le 7 mai (jour 6).
  • Lieux : Gordo Mine, Cerro Gordo Road (36° 31′ 00.8″ N, 117 °49′ 40.5″ W) à 1 632 m.
  • Subdivision floristique (sous-région) : Desert Mountains (DMtns).
  • Écorégion de Niveau IV : Tonopah Sagebrush Foothills (13v).
  • Climat : zone de jonction entre le semi-aride (BSk) et le méditerranéen (Csb).
  • Texture du sol : sable 68 %, limon 21 %, argile 11 % ; pH = 6,9.

Photo 12. Relevé 6. Inclinaison de la prise de vue aérienne : 35°. © Google Earth, 2024

Photo 13. Paysage 6 retenu dans l’écorégion « Tonopah Sagebrush Foothills ». © Karine Sotton.

Figure 7. Contextualisation biogéographique du relevé 6. Écorégion de Niveau IV : Tonopah Sagebrush Foothills (13v). CC-BY-NC-ND

 

Caractérisation floristique 6 (planche 6, tableau 6)

Planche 6. Taxons à forte empreinte paysagère. A : Atriplex canescens (Pursh) Nutt. © KS ; B : Sphaeralcea ambigua A. Gray © TR ; C : Phacelia crenulata Torr. ex S. Watson © KS ; D : Echinocactus polycephalus Engelm. & J. M. Bigelow) (= Homalocephala polycephala (Engelm. & J. M. Bigelow) Vargas & Bárcenas) © TR ; E : Lycium andersonii A. Gray © JT ; F : Echinocereus engelmannii (Parry ex Engelm.) Lem. © TR ; Nicotiana obtusifolia M. Martens & Galeotti (non figuré). CC-BY-NC-ND

Tableau 6. Autres taxons « pertinents » observés dans la même écorégion de Niveau III (Sierra Nevada) en dehors du paysage retenu. 

 

Caractérisation paysagère 7 (photos 14 et 15, figure 8)

  • Date : le 8 mai 2023, jour 6.
  • Lieux : Excelsior mine road. Baker Valley Unified School District (35° 47′ 31.0″ N, 115° 57′ 42.7″ W) à 1 130 m.
  • Écorégion : Eastern Mojave Bassin (14a).
  • Subdivision floristique : Mojave desert (DMoj).
  • Climat : semi-aride continental / steppe (BSk).
  • Texture du sol (données disponibles situées à 16 km du relevé) : sable 71 %, limon 22 %, argile 7 % ; pH = 8,1.

Photo 14. Relevé 7. Inclinaison de la prise de vue aérienne : 40°. © Google Earth, 2024 © Google Earth, 2024

Photo 15. Paysage 7 retenu dans l’écorégion « Eastern Mojave Bassin ». © Tao Ramsa. CC-BY-NC-ND

Figure 8. Contextualisation biogéographique du relevé 7. Écorégion de Niveau IV : Eastern Mojave Low Ranges and Arid Footslopes et Eastern Mojave Basins (14b). CC-BY-NC-ND

 

Caractérisation floristique 7 (planche 7, tableau 7)

Planche 7. Taxons à forte empreinte paysagère. A : Ferocactus cylindraceus (Engelm.) Orcutt © JT ; B : Yucca schidigera Roezl ex Ortgies © JT ; C : Cylindropuntia acanthocarpa (Engelm. & J. M. Bigelow) F. M. Knuth s.str. © KS ; D : Encelia farinosa A. Gray ex Torr. © JT ; E : Echinocereus engelmannii (Parry ex Engelm.) Lem. s.str. © JT ; F : Eriogonum heermannii Durand & Hilg. cf. var. sulcatum (S. Watson) Munz & Reveal © JT ; G : Opuntia basilaris Engelm. & J. M. Bigelow var. basilaris © TR. CC-BY-NC-ND

Tableau 7. Autres taxons « pertinents » observés dans d’autres écorégion de Niveau III en dehors du paysage retenu. 

 

Caractérisation paysagère 8 (photos 16 et 17, figure 9)

  • Date : le 9 mai (jour 7).
  • Lieux : Monte Cristo Campground, Angeles Forest Highway, Palmdale (34° 20′ 32.0″ N, 118° 06′ 33.8″ W) à 1 996 m.
  • Écorégion de (Niveau IV) : Southern California Lower Montane Shrub and Woodland (8e).
  • Subdivision floristique : San Gabriel Mountains (SnGb).
  • Climat : supra-méditerranéen (Csb).
  • Texture du sol : sable 71 %, limon 2 %, argile 11 % ; pH = 8,1.

Photo 16. Relevé 8. Inclinaison de la prise de vue aérienne : 33°. © Google Earth, 2024

Photo 17. Paysage 8 retenu dans l’écorégion « Southern California Lower Montane Shrub and Woodland ». © Tao Ramsa.

Figure 9. Contextualisation biogéographique du relevé 8. Écorégion de Niveau IV : Southern California Lower Montane Shrub and Woodland (8e). CC-BY-NC-ND

 

Caractérisation floristique 8 (planche 8, tableau 8)

Planche 8. Taxons à forte empreinte paysagère. A : Hesperoyucca whipplei (Torr.) Trel. © KS ; B : Penstemon centranthifolius (Benth.) Benth. © JT ; C : Eriodictyon crassifolium Benth. s.str. © JT ; D : Rhus ovata S. Watson © JT ; E : Prunus ilicifolia (Nutt. ex Hook. & Arn.) D. Dietr. © JT ; F : Quercus berberidifolia Liebm. © JT ; G : Adenostoma fasciculatum Hook. & Arn. © KS ; H : Dendromecon rigida Benth. © KS. CC-BY-NC-ND

Tableau 8. Autres taxons « pertinents » observés dans la même écorégion de Niveau III (Southern California Mountains) en dehors du paysage retenu. 

 

Caractérisation paysagère 9 (photos 18 et 19, figure 10)

  • Date : le 11 mai (jour 9).
  • Lieux : Joshua Tree, Twentynine Palms (34° 04′ 05.0″ N, 116° 14 ‘01.0″ W) à 1 226 m.
  • Écorégion de Niveau IV : Eastern Mojave Bassin (14a).
  • Subdivision floristique (sous-région) : Desert Mountains (DMtns).
  • Climat : zone de jonction entre le semi-aride continental / steppe (BSk) et le désertique froid (BWk).
  • Texture du sol : sable 65 %, limon 27 %, argile 8 % ; pH = 7,3.

Photo 18. Relevé 9. Inclinaison de la prise de vue aérienne : 75°. © Google Earth, 2024.

Photo 19. Paysage 9 retenu dans l’écorégion « Eastern Mojave Bassin ». © Karine Sotton. CC-BY-NC-ND

Figure 10. Contextualisation biogéographique du relevé 9. Écorégion de niveau IV : Eastern Mojave Bassin (14a). CC-BY-NC-ND

 

Caractérisation floristique 9 (planche 9, tableau 9)

Planche 9. Taxons à forte empreinte paysagère. A : Nolina parryi S. Watson © JT ; B : Yucca schidigera Roezl ex Ortgies © JT ; C : Yucca brevifolia Engelm. © JT ; D : Dudleya saxosa (M. E. Jones) Britton & Rose © TR ; E : Echinocereus engelmannii (Parry ex Engelm.) Lem. s.str. © JT ; F : Larrea tridentata (DC.) Coville © KS ; G : Grayia spinosa (Hook.) Moq. © JT ; H : Juniperus californica Carrière © JT. CC-BY-NC-ND

Tableau 9. Autres taxons « pertinents » observés dans la même écorégion de Niveau III en dehors du paysage retenu. 

 

Caractérisation paysagère 10 (photos 19 et 20, figure 11)

  • Date : le 12 mai (jour 10).
  • Lieux : Borrego Springs Unified School District, Montezuma Valley Road S22 (33° 13′ 32.0″ N,
    116° 25′ 17.5″ W) à 591 m.
  • Écorégion de (Niveau IV) : Eastern Mojave Bassin (14a).
  • Subdivision floristique (sous-région) : San Jacinto Mountains (SnJt).
  • Climat : Zone de jonction entre le semi-aride (BSk), le désertique froid (BWk) et le climat méditerranéen (Csa).
  • Texture du sol (données comparables disponibles situées à 1.4 km à l’est du point de relevé) : sable 93 %, limon 4 %, argile 3 % ; pH = 7,9.

Photo 19. Relevé 10. Inclinaison de la prise de vue aérienne : 68°. © Google Earth, 2023.

Photo 20. Paysage 10 retenu dans l’écorégion « Western Sonoran Mountain Woodland and Shrubland ». © Tao Ramsa.

Figure 11. Contextualisation biogéographique du relevé 9. Écorégion de niveau IV : Western Sonoran Mountain Woodland and Shrubland (81b). CC-BY-NC-ND

 

Caractérisation floristique 10 (planche 10, tableau 10)

Planche 10. Taxons à forte empreinte paysagère du paysage 10. A : Agave deserti Engelm. s.str. © TR ; B : Fouquieria splendens Engelm. s.str. © KS ; C : Encelia farinosa A. Gray ex Torr. © KS ; D : Ferocactus cylindraceus (Engelm.) Orcutt © JT ; E : Cochemiea dioica (K. Brandegee) Doweld (= Mammillaria dioica K. Brandegee) © JT ; F : Cylindropuntia ganderi (C. B. Wolf) Rebman & Pinkava s.str. © JT ; G : Cylindropuntia bigelovii (Engelm.) F. M. Knuth © TR ; H : Condea emoryi (Torr.) Harley & J. F. B. Pastore © JT. CC-BY-NC-ND

Tableau 10. Autres taxons « pertinents » observés dans la même écorégion de Niveau III (Southern California Mountains) en dehors du paysage retenu. 

 

Caractérisation paysagère 11 (photos 21 et 22, figure 12)

  • Date : le 12 mai (jour 10).
  • Lieux : Torrey Pines State Natural Reserve (32° 55′ 21.7″ N, 117° 15′ 27.0″ W) à 38 m.
  • Écorégion de Niveau IV : Diegan Coastal Terraces (85e).
  • Subdivision floristique (sous-région) : South Coast (SCo).
  • Climat : semi-aride continental / steppe (BSk).
  • Texture du sol : sable 86 %, limon 11%, argile 11 % ; pH = 7,1.

Photo 21. Contextualisation physique du relevé 11. Inclinaison de la prise de vue aérienne : 44°. © Google earth, 2023.

Photo 22. Paysage 11 retenu, dans l’écorégion « Diegan Coastal Terraces ». © Tao Ramsa.

Figure 12. Contextualisation biogéographique du relevé 11. Écorégion de niveau IV : Diegan Coastal Terraces (85e). CC-BY-NC-ND

 

Caractérisation floristique 11 (planche 11, tableau 11)

Planche 11. Taxons à forte empreinte paysagère. A : Ceanothus verrucosus Nutt. © TR ; B : Adenostoma fasciculatum Hook. & Arn. © KS ; C : Pinus torreyana Parry ex Carrière s.str. © TR ; D : Encelia californica Nutt. © JT ; E : Eriophyllum confertiflorum (DC.) A. Gray s.str. © JT. © JT ; F : Abronia umbellata Lam. s.str. © TR ; G : Calystegia macrostegia (Greene) Brummitt © KS. CC-BY-NC-ND

Tableau 11. Autres taxons « pertinents » observés dans la même écorégion de Niveau III (Southern California Mountains) en dehors du paysage retenu. 

Conclusion

Ce voyage d’étude s’est focalisé sur des régions biogéographiques présentant des conditions climatiques moins méditerranéennes que celles strictement définies par le climat méditerranéen selon les cartes de Köppen-Geiger modernes. Cette orientation découle d’une préoccupation grandissante liée au dérèglement climatique, particulièrement en ce qui concerne les contraintes en eau observées pendant les étés en Provence et ailleurs. Les marges désertiques de Californie ont donc été choisies pour leur caractère propice à l’exploration de paysages associés à des environnements plus chauds et plus secs.

Notre approche n’a pas pour objectif de reproduire les écosystèmes californiens, mais plutôt de s’en inspirer pour créer des compositions floristiques et des structures paysagères adaptées aux défis du climat en évolution rapide. Dans cette optique, nous avons identifié plusieurs taxons déjà produits en France et en Europe, ainsi que d’autres non encore introduits. L’acclimatation de ces derniers représentera une étape cruciale pour une intégration réussie dans les paysages futurs.

Ce voyage d’étude prend place dans un cadre de recherches plus large, incluant les régions méditerranéennes, mais aussi les zones plus arides comme ce fut principalement le cas durant ce voyage. Notre objectif est d’approfondir notre compréhension des flores et des paysages en évolution rapide, tout en anticipant les défis climatiques et environnementaux. Nous aspirons à créer des paysages à la fois esthétiquement riches et résilients en valorisant au maximum la plantation d’espèces adaptées aux tendances climatiques en particulier la montée des températures. Ces considérations paysagistes ne doivent pas dissimuler l’intérêt d’une approche d’ensemble induite par l’écologie générale. L’intérêt s’avèrerait alors multiple pour créer ou maintenir des paysages fonctionnels riches en espèces au service d’activités humaines plus durables et de la diversité biologique.

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Remerciements

Nous remercions André Del Monte, président du domaine du Rayol, Sybille Bernard, directrice, Christine Roméro, responsable de la communication, et tous les administrateurs, ainsi que Karine Hamel-Cam, Arne Saatkamp, enseignant-chercheur à l’Institut méditerranéen de la biodiversité et d’écologie (IMBE), Anna Guittonny-Philippe, docteure en écologie, Brian Kemble, conservateur au Bancroft Botanical Garden à San Francisco, John Trager, conservateur of Desert Collections du Huntington Botanical Garden à Los Angeles, Lucinda McDade, executive director du California Botanical Garden à Los Angeles pour les informations officielles de récoltes en Californie et Ashlee Armstrong, assistant director of horticulture.