Mise à jour des listes des Trachéophytes de Martinique et de Guadeloupe (Petites Antilles)

Title

Update of the lists of Tracheophytes of Martinique and Guadeloupe (Lesser Antilles)

Résumé

Mise à jour des listes de la flore (Trachéophytes) de Martinique et de Guadeloupe (Petites Antilles), agrémentées par plusieurs nouvelles mentions d’espèces indigènes, parfois endémiques des Petites Antilles, et d’espèces exogènes récemment introduites. Ces nouvelles mentions viennent compléter les différents travaux en termes de connaissance de la flore sur les deux îles des Caraïbes.

Abstract

Update of the lists of flora (Tracheophytes) of Martinique and Guadeloupe (Lesser Antilles), enhanced by several new mentions of native species, sometimes endemic to the Lesser Antilles, and recently introduced exogenous species. These new mentions complete the various works in terms of knowledge of the flora on the two Caribbean islands.

Introduction

Au cours du temps, plusieurs botanistes ont apporté leur contribution à la connaissance de la flore des Petites Antilles françaises. C’est le père Duss qui, en 1897, publia le premier ouvrage de référence sur la flore de la Guadeloupe et de la Martinique, proposant des listes d’espèces avec des descriptions et des répartitions, sur la base de ses propres observations (Duss & Heckel, 1897). Dans les années 1970-1980, un ouvrage majeur a vu le jour, la flore des Petites Antilles en plusieurs volumes (Howard et al., 1974-1989). À la même période, Jacques Fournet publiait la première édition d’une flore des phanérogames de Guadeloupe et de Martinique (Fournet, 1978), ouvrage réédité avec de nombreux compléments en 2002 (Fournet, 2002), après la publication d’un index floristique des Antilles françaises (Fournet et al., 1999) et d’un article traitant des progrès récents dans la connaissance de cette flore (Fournet & Sastre, 2002). Depuis, peu de publications scientifiques ont fait l’objet de suppléments à la flore des Antilles françaises, ces publications concernant le plus souvent la description ou la découverte de nouvelles espèces pour la famille des Orchidaceae (Vaslet & Feldmann, 2012 ; Hagsater & Santiago, 2019).

Cet article fait donc suite à plusieurs publications relativement anciennes, en complétant les listes avec plusieurs nouvelles mentions, que ce soit pour la Martinique ou la Guadeloupe. Ces nouvelles mentions comprennent des espèces indigènes, pour certaines endémiques des Petites Antilles, mais aussi des espèces exogènes arrivées plus ou moins récemment sur les différentes îles antillaises. Au total, nous présentons 72 nouvelles mentions pour la Martinique (31 indigènes, 40 exotiques et 1 cryptogène) et 18 nouvelles mentions pour la Guadeloupe (12 indigènes et 6 exotiques). À noter également la mention d’une nouvelle famille pour les Petites Antilles, la famille des Eriocaulaceae.

La nomenclature utilisée pour les nouvelles mentions est conforme au COL (The Catalogue of Life, version 2022-03-21) et au GBIF (Global Biodiversity Information Facility, version 2022-04-24). Ces nouvelles mentions ont comme référence pour la grande majorité, des prélèvements d’herbiers consultables à l’Herbier de Martinique MTK, herbier enregistré à l’Index Herbariorum (New York Botanical Garden).

Pour une meilleure compréhension, nous avons séparé les mentions par territoire, avec pour chacun de ces territoires une distinction des taxons indigènes et des taxons exogènes. L’annexe 1 de cet article reprend les mises à jour devant être effectuées au niveau de TaxRef car les statuts affichés sur le site de l’INPN ne sont pas conformes à la bibliographie. En effet, certaines espèces connues depuis Fournet (2002) ou Rollet (2010) et mentionnées comme présentes en Martinique et/ou en Guadeloupe sont toujours considérées comme absentes de ces territoires par l’INPN. L’annexe 2 résume l’ensemble des taxons cités comme nouveaux pour les deux territoires considérés.

 

1. Nouvelles observations floristiques pour la Martinique

1.1. Les nouveaux taxons indigènes

Adenocalymma apurense (Kunth) Sandwith (Bignoniaceae) (photos 1 et 2)

Vouchers : MTK3531, MTK3532.

Le Marin, bas-fond humide en bord de route (A. Arnaud, C. Auguste & B. Ferlay, 01.06.2020).

Cette liane a été découverte en pleine floraison et en début de fructification sur la même station qui abrite Prestonia quinquangularis (Jacq.) Spreng. (Apocynaceae) et une nouvelle station de Tanaecium crucigerum Seem. (Bignoniaceae). Le nombre d’individus n’a pas été possible à estimer (fourrés de lianes denses), mais la station recouvre quelque 1 500 m². La station est relativement préservée, cachée par la route, même si des traces d’activités humaines ont pu être observées (pièges à crabes, plantations sauvages d’ignames, etc.).

Répartition : Amérique centrale, Amérique du Sud tropicale, sud des Petites Antilles (Windwards Islands) (Fonseca & Lohmann, 2019).

Photo 1. Adenocalyma apurense, 15 juillet 2020 ; N. Servientis (image sous licence CC-BY-NC-ND).
Photo 2. Adenocalyma apurense, 15 juillet 2020 ; N. Servientis (image sous licence CC-BY-NC-ND).

Aeschynomene evenia C. Wright var. evenia (Fabaceae) (photos 3 et 4)

Voucher : MTK6036.

Ducos, ancienne usine de Petit-Bourg, prairies humides à inondées, alt. 1 (B. Ferlay & J. Mbangue Ekoko, 11.10.2022) ; Les Trois-Îlets, Petite Poterie, berges de mares et prairies humides à inondées, alt. 2 m (B. Ferlay & J. Mbangue Ekoko, 11.10.2022) ; La Trinité, mangrove du Galion, arrière-mangrove, alt. 21 m (B. Ferlay & A. Thésée, 21.11.2022).

Une espèce que l’on retrouve exclusivement dans des zones humides, souvent en compagnie de Aeschynomene sensitiva Sw., avec laquelle on pourrait la confondre facilement. Elles se différencient notamment par les lobes du calice nettement échancrés chez A. evenia C. Wright var. evania et des fruits plus fins. Elle demeure très rare et est relativement menacée par les activités humaines et l’anthropisation.

Répartition : Amérique centrale, Amérique du Sud, Grandes Antilles, Petites Antilles (Martinique !, Sainte-Lucie).

Photo 3. Aeschynomene evenia var. evenia, 11 octobre 2022 ; B. Ferlay (image sous licence CC-BY-NC-ND).
Photo 4. Aeschynomene evenia var. evenia, 11 octobre 2022 ; B. Ferlay (image sous licence CC-BY-NC-ND).

Alternanthera olivacea (Urb.) Urb. (Amaranthaceae) (photos 5 et 6)

Vouchers : MTK3847, MTK3975, MTK4178.

La Trinité, pointe Jean-Claude, fourrés semi-xérophiles sur crête (A. Arnaud, B. Ferlay, H. Florance & G. Viscardi, 15.04.2021) ; Sainte-Anne, piton Crève-Cœur, sous-bois de forêt xéro-mésophile, au bord du chemin, alt. 160 m (B. Ferlay, N. Servientis & M. Tanguy, 11.07.2021) et Îlet Chevalier, en sous-bois de forêt littorale, alt. 20 m (A. Arnaud, B. Ferlay & G. Viscardi, 08.06.2021) ; Le Vauclin, pointe du Vauclin, sous-bois de forêt semi-xérophile, alt. 28 m (A. Arnaud & B. Ferlay, 10.12.2021) ; Macouba, grotte de Macouba, falaise humide supralittorale, alt. 42 m (B. Ferlay & J. Magdelonnette, 11.08.2021) îlet du Galion (B. Ferlay & G. Viscardi, 21.09.2022).

On retrouve cette espèce dans les sous-bois et les fourrés semi-xérophiles, toujours au vent (côte atlantique), où elle forme de petites colonies. Les stations abritent chacune moins de cinquante individus, mais se trouvent dans des zones reculées et escarpées, les menaces y étant très faibles.

Répartition : Venezuela, Curaçao, Tobago, sud des Petites Antilles (Grenadines, Grenade, Saint-Vincent, Sainte-Lucie, Martinique !) (Sánchez-del Pino & Iamonico, 2016).

Photo 5. Alternanthera olivacea, 11 juillet 2022 ; N. Servientis (image sous licence CC-BY-NC-ND).
Photo 6. Alternanthera olivacea, 11 juillet 2022 ; N. Servientis (image sous licence CC-BY-NC-ND).

Bernardia laurentii R.A. Howard (Euphorbiaceae) (photos 7 et 8)

Vouchers : MTK3963, MTK6177.

Bellefontaine, bois La Roche, forêt méso-hygrophile sur roche, alt. 565 m (A. Arnaud, B. Ferlay & J. Magdelonette, 01.06.2021 ; B. Ferlay, J. Mbangue Ekoko, A. Thésée & L. Bavcevic, 07.02.2023).

Une population composée de seulement trois individus, un mâle et deux femelles (espèce dioïque, critère discriminant vis-à-vis de l’espèce proche B. corensis (Jacq.) Müll.Arg.). La station se situe en crête relativement escarpée, il n’est pas improbable que d’autres individus soient présents aux alentours. Même si aucune menace active n’a été observée, on peut considérer cette espèce comme étant en danger critique d’extinction.

Répartition : endémique des Petites Antilles (Sainte-Lucie, Martinique !).

Photo 7. Bernardia laurentii, pied mâle, 1 juin 2021 ; B. Ferlay (image sous licence CC-BY-NC-ND).
Photo 8. Bernardia laurentii, pied femelle, 2 février 2023 ; B. Ferlay (image sous licence CC-BY-NC-ND).

Callisia filiformis (M. Martens & Galeotti) D.R. Hunt (Commelinaceae) (photos 9 et 10)

Voucher : MTK4152.

Fonds-Saint-Denis, base du morne Patate, bord de route et bord de piste de friche mésophile, alt. 209 m (B. Ferlay & M. Tanguy, 02.08.2021).

Une petite population, comportant moins de cinquante individus, se trouve sur un bord de route humide à temporairement inondée. Une seconde population de taille plus conséquente se situe sur la piste plus en amont. Que ce soit en bord de route ou sur la piste, les menaces y sont très actives, avec le passage de véhicules et la présence d’herbivores à proximité. Malgré tout, la station semble se maintenir. Cette espèce était signalée pour la Martinique (Acevedo-Rodriguez & Strong, 2012) mais sans justification.

Répartition : Amérique centrale, Amérique du Sud, Petites Antilles (Grenade, Martinique !, Montserrat, Sainte-Lucie). À rechercher en Guadeloupe.

Photo 9. Callisia filiformis, 2 août 2021 ; B. Ferlay (image sous licence CC-BY-NC-ND).
Photo 10. Callisia filiformis, 2 août 2021 ; B. Ferlay (image sous licence CC-BY-NC-ND).

Campylocentrum pygmaeum Cogn. (Orchidaceae) (photo 11)

Voucher : pas de référence.

Le Morne-Vert, morne Piquet, fourrés arbustifs de montagne, alt. 963 m (B. Ferlay & Q. Gabriac, 30.01.2022).

Très petite orchidée épiphyte, découverte dans le massif des Pitons du Carbet, sur le morne Piquet. Elle se développe sur les troncs et branches en forêt de transition. Cette unique population connue est composée d’une dizaine d’individus et se trouve à proximité du sentier. Elle est donc menacée par la fréquentation et la coupe des branches. Il serait intéressant de poursuivre des prospections ciblées afin de trouver davantage de populations, avec des présences très probables dans les pentes raides des pitons. Dans un esprit conservatoire, la taille de la population explique l’absence de récolte d’individus.

Répartition : Puerto Rico, Guadeloupe, Martinique ! 

Photo 11. Campylocentrum pygmaeum, 30 janvier 2022 ; B. Ferlay (image sous licence CC-BY-NC-ND).

Cochlidium jungens L.E. Bishop (Polypodiaceae) (photos 12 et 13)

Vouchers : MTK3943, MTK4054.

Le Morne Vert (J.-F. Bernard, 2015) ; Fort-de-France, plateau de l’Alma, en épiphyte sur des arbustes, alt. 740 m (B. Ferlay & N. Servientis, 29.05.2021) ; Le Morne-Vert, morne Piquet, en épiphyte sur des arbres de la forêt de transition, alt. 1 160 m (B. Ferlay, N. Servientis & M. Tanguy, 16 avril 2021) ; Fonds-Saint-Denis, piton Boucher, en épiphyte sur les arbres de la forêt de transition, alt. 1 106 m (B. Ferlay & I. Loiseau, 31.08.2022).

On retrouve cette espèce dans les fourrés altimontains et les forêts de transition. Les différentes populations sont de belle taille, la seule menace pourrait être la fréquentation le long des traces pourtant relativement faible sur ces sites. Elle a sûrement été confondue par le passé avec les autres espèces de Cochlidium signalées pour la Martinique.

Répartition : Panama, Grandes Antilles (Puerto Rico, Jamaïque, Cuba) et Petites Antilles (Guadeloupe, Dominique, Martinique !).

Photo 12. Cochlidium jungens, 29 mai 2021 ; N. Servientis (image sous licence CC-BY-NC-ND).
Photo 13. Cochlidium jungens, 29 mai 2021 ; N. Servientis (image sous licence CC-BY-NC-ND).

Corchorus aestuans L. (Malvaceae) (photos 14 et 15)

Vouchers : MTK413, MTK1872, MTK5460.

Le Marin, Grand Macabou, fourrés littoraux semi-xérophiles, alt. 15 (A. Arnaud & B. Ferlay, 21.01.2020) ; Le Carbet, habitation Lajus, pelouse xérophile (T. Monjoin & N. Servientis, 19.10.2020) ; Le Diamant, belvédère du Diamant, lisière de forêt semi-xérophile, alt. 115 m (A. Arnaud & B. Ferlay, 21.01.2021).

Cette petite herbacée des pelouses xérophiles, rocailleuses et perturbées a été signalée par Vélez (1957) et signalée comme douteuse en Martinique dans la Flore de Fournet (2002). Cette espèce rudérale est probablement sous-observée car son habitat de prédilection n’est que très peu prospecté.

Répartition : pantropicale.

Photo 14. Corchorus aestuans, 19 octobre 2020 ; N. Servientis (image sous licence CC-BY-NC-ND).
Photo 15. Corchorus aestuans, 19 octobre 2020 ; N. Servientis (image sous licence CC-BY-NC-ND).

Cyperus haspan L. (Cyperaceae) (photos 16 et 17)

Vouchers : MTK3614, MTK5567, MTK5618.

Fonds-Saint-Denis, prairies altimontaines du piton Boucher, alt. 1 000 m (A. Armand & B. Ferlay, 02.08.2020) ; Fort-de-France, morne Surey dans une prairie marécageuse, alt. 185 m (N. Servientis, 07.12.2021) ; Le Morne-Rouge, anciens bassins d’élevage d’écrevisses, alt. 350 m (B. Ferlay, D. Pinelli & N. Servientis, 08.03.2023).

L’espèce se développe bien le long de la trace entre le morne Piquet et le piton Boucher, sur les zones piétinées, ouvertes et toujours saturées en eau. Sur le morne Surey, on peut la trouver dans une dépression en lisière de forêt xéro-mésophile où elle domine en compagnie de quelques autres espèces affines des zones humides.

Répartition : pantropicale, la Martinique est la seule île des Petites Antilles où l’espèce est présente.

Photo 16. Cyperus haspan, 07 décembre 2021 ; N. Servientis (image sous licence CC-BY-NC-ND).
Photo 17. Cyperus haspan, 07 décembre 2021 ; N. Servientis (image sous licence CC-BY-NC-ND).

Galactia striata (Jacq.) Urb. (Fabaceae) (photos 18 et 19)

Voucher : MTK6044.

Sainte-Anne, piton Crève-Cœur, fourrés semi-xérophiles, alt. 89 m (B. Ferlay & A. Thésée, 06.11.2022) ; Fort-de-France, plateau Tiberge, friche xéro-mésophile, alt. 232 m (N. Cyrille, 11.11.2022).

Cette espèce relativement discrète avec ses petites fleurs roses se développe dans des friches et des fourrés plutôt secs. Les menaces sont relativement importantes, les deux localisations découvertes présentent très peu d’individus, les pressions anthropiques y sont fortes (piétinement, entretien des bords de routes et sentiers, etc.). On pourrait confondre cette espèce avec Galactia dubia DC., déjà signalée pour la Martinique, mais cette dernière possède des fleurs plus grandes et des gousses plus étroites.

Répartition : pantropicale.

Photo 18. Galactia striata, 06 novembre 2022 ; B. Ferlay (image sous licence CC-BY-NC-ND).
Photo 19. Galactia striata, 06 novembre 2022 ; B. Ferlay (image sous licence CC-BY-NC-ND).

Heteranthera reniformis (Chapm.) Small ex Gale (Pontederiaceae) (photos 20 et 21)

Vouchers : MTK4076, MTK5723.

Fort-de-France, Camp Balata, friche humide, alt. 437 m (A. Arnaud, B. Ferlay, H. Florance, J. Magdelonette, F. Picot, M. Tanguy & G. Viscardi, 15.07.2021) ; Le Lamentin, Z.I. de la Lézarde, berge de canal, alt. 2 (M. Herteman, 27.04.2022 ; B. Ferlay, 06.06.2022).

Cette espèce se développe dans des pelouses humides, inondées saisonnièrement et des berges de canaux. Quelle que soit la situation, les menaces sont importantes sur cette espèce, même si elle semble bien se développer sur l’une des deux stations connues. Une station avait été découverte à Schoelcher, dans le cours d’eau passant à Case Navire, les individus ont disparu après le passage d’une crue.

Répartition : espèce répartie dans toutes les Amériques, les Caraïbes avec des mentions également en Europe et à l’est de l’Australie.

Photo 20. Heteranthera reniformis, 06 juin 2022 ; B. Ferlay. CC-BY-NC-ND. B. Ferlay (image sous licence CC-BY-NC-ND).
Photo 21. Heteranthera reniformis, 06 juin 2022 ; B. Ferlay (image sous licence CC-BY-NC-ND).

Hymenophyllum lineare (Sw.) Sw. (Hymenophyllaceae) (photos 22 et 23)

Voucher : MTK3640.

Saint-Pierre, montagne Pelée, fourrés arbustifs altimontains, alt. 1 324 m (B. Ferlay & N. Servientis, 12.09.2020).

L’espèce se développe sur quelques arbustes des fourrés altimontains, non loin du sommet de la montagne Pelée. La station comporte quelques centaines d’individus (nombre difficile à estimer), en touffe sur les manchons moussus des arbustes, dont certains se trouvent sur le bord du sentier menant au Chinois. Même si l’espèce ne semble pas directement impactée par les perturbations humaines, elle pourrait être impactée par le changement climatique.

Répartition : Amérique centrale, clairsemée en Amérique du Sud, Grandes Antilles et Petites Antilles (Saba, Saint Kitts, Nevis, Martinique !, Guadeloupe, Saint-Vincent). À rechercher en Dominique.

Photo 22. Hymenophyllum lineare, 21 septembre 2021 ; N. Servientis (image sous licence CC-BY-NC-ND).
Photo 23. Hymenophyllum lineare, 21 septembre 2021 ; N. Servientis (image sous licence CC-BY-NC-ND).

Kallstroemia pubescens (G. Don) Dandy (Zygophyllaceae) (photos 24 et 25)

Voucher : MTK5466.

Le Carbet, habitation Lajus en bordure de chemin (T. Monjoin & N. Servientis, 20.10.2020) ; Le Carbet, Fond Savane (B. Ferlay, 01.05.2021).

Il est probable que cette espèce soit moins rare qu’il n’y paraît, avec de possibles confusions d’identification avec Kallstroemia maxima (L.) Hook. & Arn. L’espèce ne semble pas menacée.

Répartition : Amérique centrale, Amérique du Sud, Grandes Antilles et Petites Antilles.

Photo 24. Kallstroemia pubescens, 20 octobre 2020 ; N. Servientis (image sous licence CC-BY-NC-ND).
Photo 25. Kallstroemia pubescens, 20 octobre 2020 ; N. Servientis (image sous licence CC-BY-NC-ND).

Melochia pyramidata L. (Malvaceae) (photos 26 et 27)

Voucher : pas de référence.

Le François, pointe Couchée dans une friche à rudérales (T. Connen de Kerillis & N. Servientis, 02.03.2020).

Une espèce qui a sûrement été confondue avec Melochia nodiflora Sw. dont les inflorescences sont sessiles. Elle reste néanmoins très rare en Martinique. À rechercher dans les friches et autres zones rudérales.

Répartition : Amérique centrale, Amérique du Sud, États-Unis, Grandes Antilles et Petites Antilles.

Photo 26. Melochia pyramidata, 02 mars 2020 ; N. Servientis (image sous licence CC-BY-NC-ND).
Photo 27. Melochia pyramidata, 02 mars 2020 ; N. Servientis (image sous licence CC-BY-NC-ND).

Miconia dependens (D. Don) Judd & Majure (Melastomataceae) (photos 28 et 29)

Voucher : MTK4099.

Basse-Pointe, crête de Monant dans des prairies altimontaines, alt. 840 m (B. Ferlay, N. Servientis & G. Viscardi, 21.05.2020) ; Morne Rouge, Vierge de la Calebasse, pâturages et friches agricoles (G. Viscardi, 24.05.2020) ; Saint-Pierre, Aileron de la montagne Pelée, prairies altimontaines pâturées, alt. 902 m (B. Ferlay, 21.07.2021).

Ce petit arbuste affectionne les milieux ouverts et arbustifs d’altitude. Nous avons pu observer quelques patchs de cette espèce qui pourrait avoir été favorisée par l’action du pâturage. Nous l’avons rencontrée en mélange avec d’autres espèces de la famille des Melastomataceae comme Staphidiastrum latifolium (Desr.) Naudin et Miconia guadalupensis (DC.) Judd, Ionta & Majure. Aucun comptage exhaustif n’a été effectué, mais les deux populations pourraient comporter une centaine d’individus. Le pâturage pourrait également présenter une menace pour cette unique population même si aucun arbuste ne semblait avoir été consommé par les bovins. Bien que cette espèce présente une répartition bien plus continentale, sa présence en Martinique sur un des flancs de la Montagne Pelée semble être d’origine naturelle.

Répartition : Amérique centrale, Amérique du Sud, Trinidad, Petites Antilles (Martinique !).

Photo 28. Miconia dependens, 21 juillet 2021 ; B. Ferlay (image sous licence CC-BY-NC-ND).
Photo 29. Miconia dependens, 21 juillet 2021 ; B. Ferlay (image sous licence CC-BY-NC-ND).

Miconia racemosa (Aubl.) DC. (Melastomataceae) (photos 30 et 31)

Vouchers : MTK3333, MTK3994, MTK5218.

Macouba, savane du Potiche dans des prairies altimontaines, alt. 530 m (B. Ferlay, N. Servientis & G. Viscardi, 16.05.2020) ; Fonds-Saint-Denis, route de Deux-Choux, bord de route de forêt hygrophile (B. Ferlay, 15.06.2021) ; Basse-Pointe, Monant, dans des prairies arbustives de montagne (B. Ferlay & M. Tanguy, 06.08.2021) ; Le Marigot, habitation Denel, fourrés hygrophiles secondaires, alt. 391 m (I. Abu-Baker, J. de Reviers & B. Ferlay, 23.03.2022).

Cette espèce semble présenter un caractère pionnier sur l’ensemble de son aire. Elle affectionne les milieux ouverts à semi-ouverts, les bords de piste, les bords de rivières, les lisières des champs ou les milieux pâturés.

Répartition : Amérique du Sud, Trinidad et Tobago, Grandes Antilles, Petites Antilles (Dominique, Grenade, Sainte-Lucie, Martinique !). À rechercher en Guadeloupe et à Saint-Vincent.

Photo 30. Miconia racemosa, 16 mai 2020 ; N. Servientis (image sous licence CC-BY-NC-ND).
Photo 31. Miconia racemosa, 16 mai 2020 ; N. Servientis (image sous licence CC-BY-NC-ND).

Moranopteris knowltoniorum (Hodge) R.Y. Hirai & J. Prado (Polypodiaceae) (photos 32 et 33)

Vouchers : MTK3836, MTK4051.

Schoelcher, piton Lacroix, sur la crête entre le sommet et Morne Chapeau Nègre (B. Ferlay, 04.04.2021) ; Le Morne-Vert, morne Piquet dans les formations arbustives et la forêt de transition, en épiphyte, alt. 1 050 m (B. Ferlay, N. Servientis & M. Tanguy, 14.07.2021).

Cette petite fougère épiphyte affectionne les rameaux moussus des arbres et arbustes des formations altitudinales. Les stations découvertes en Martinique ne présentent que très peu d’individus. La difficulté d’accès aux zones et la petite taille de cette espèce ne facilitent pas sa détection.

Répartition : endémique des Petites Antilles (Guadeloupe, Dominique, Martinique !).

Photo 32. Moranopteris knowltoniorum, 04 avril 2021 ; B. Ferlay (image sous licence CC-BY-NC-ND).
Photo 33. Moranopteris knowltoniorum, 04 avril 2021 ; B. Ferlay (image sous licence CC-BY-NC-ND).

Nymphoides humboldtiana (Kunth) Kuntze (Menyanthaceae) (photos 34 et 35)

Voucher : pas de référence.

Le Marin, quartier Belle Étoile dans une mare privée, alt. 90 m (T. Dubreuil & N. Servientis, 19.08.2020).

La seule présence dans une mare d’un jardin privé du quartier Belle Étoile semble peu propice pour témoigner du caractère autochtone de cette espèce. Elle est cependant considérée comme native des Petites Antilles (Acevedo & Strong, 2012). À noter également la distinction génétique avec Nymphoides indica (L.) Kuntze, qui est en réalité une espèce de l’Ancien Monde (Tippery & Les, 2011).

Répartition : Afrique, Asie du Sud-Est, Océanie, Amérique centrale, Amérique du Sud, États-Unis, Grandes Antilles, Petites Antilles (Guadeloupe, Martinique !).

Photo 34. Nymphoides humboldtiana, 19 août 2020 ; N. Servientis (image sous licence CC-BY-NC-ND).
Photo 35. Nymphoides humboldtiana, 19 août 2020 ; N. Servientis (image sous licence CC-BY-NC-ND).

Paspalum dispar Chase (Poaceae) (photos 36 et 37)

Voucher : MTK5403.

Fort-de-France, Absalon, en bordure de sentier, alt. 345 m (N. Servientis, 18.07.2020).

Cette espèce a été signalée par Questel en Guadeloupe, une erreur d’identification selon Fournet (2002), l’espèce étant proche de P. nutans Lam. ou de P. decumbens Sw. Avec cette découverte en Martinique, on peut penser que l’identification de Questel était finalement bonne.

Répartition : Grandes Antilles (République Dominicaine, Puerto Rico), Petites Antilles (Guadeloupe ?, Martinique !). À rechercher en Dominique.

Photo 36. Paspalum dispar, 18 juillet 2020 ; N. Servientis (image sous licence CC-BY-NC-ND).
Photo 37. Paspalum dispar, 18 juillet 2020 ; N. Servientis (image sous licence CC-BY-NC-ND).

Paspalum millegranum Schrad. (Poaceae) (photos 38 et 39)

Vouchers : MTK3857, MTK5531.

Rivière-Salée, bordure de la mangrove de Génipa (N. Servientis, 06.08.2020 ; B. Ferlay, 01.04.2021).

Pour l’instant connue que d’une seule station, cette espèce semble largement sous-prospectée.

Répartition : Amérique centrale, Amérique du Sud, Grandes Antilles, Petites Antilles (Antigua, Barbade, Dominique, Guadeloupe, Martinique !, Sainte-Lucie).

Photo 38. Paspalum millegranum, 01 avril 2021 ; B. Ferlay (image sous licence CC-BY-NC-ND).
Photo 39. Paspalum millegranum, 01 avril 2021 ; B. Ferlay (image sous licence CC-BY-NC-ND).

Peperomia urocarpa Fish. & Mey. (Piperaceae) (photos 40 et 41)

Voucher : MTK3917.

Bellefontaine, ravine Yannan, ravine méso-hygrophile, alt. 368 m (B. Ferlay, 06.05.2021) ; Le Morne-Vert, rivière Mitan, forêt hygrophile de montagne, alt. 813 m (B. Ferlay & H. Florance, 09.05.2022) ; Schoelcher, piton Lacroix, fourrés arbustifs altimontains, alt. 1 117 m (B. Ferlay & N. Servientis, 19.05.2022).

Les individus des différentes stations se développent principalement sur des blocs rocheux, surtout en situation de ravine et de bord de rivière, et sur les troncs d’arbres à plus haute altitude. Ces stations ne comportent que quelques dizaines d’individus, mais ne semblent pas être menacées.

Répartition : Amérique centrale, Amérique du Sud, Grandes Antilles et Petites Antilles (Saba, Saint Kitts, Martinique !, Guadeloupe, Sainte-Lucie). À rechercher en Dominique.

Photo 40. Peperomia urocarpa, 06 mai 2021 ; B. Ferlay (image sous licence CC-BY-NC-ND).
Photo 41. Peperomia urocarpa, 09 mai 2022 ; B. Ferlay (image sous licence CC-BY-NC-ND).

Pilea forsythiana Wedd. (Urticaceae) (photos 42 et 43)

Vouchers : MTK4003, MTK5744.

Le Morne-Vert, rivière Miton et rivière Montrose, sur les falaises suintantes et les rochers de bord de rivière de la forêt hygrophile de montagne, alt. 510-926 m (B. Ferlay & G. Viscardi 22.06.2021 ; B. Ferlay, 11.06.2022).

Principalement épilithe, cette espèce est sans doute présente dans d’autres canyons du massif des Pitons du Carbet, où les individus forment de grosses colonies le long des dalles rocheuses à proximité de l’eau. La station, relativement étalée le long de la rivière, présente près de deux cents d’individus. Aucune menace n’a été relevée.

Répartition : endémique des Petites Antilles (Guadeloupe, Dominique, Martinique !, Saint Vincent). À rechercher à Sainte-Lucie.

Photo 42. Pilea forsythiana, 22 juin 2021 ; B. Ferlay (image sous licence CC-BY-NC-ND).
Photo 43. Pilea forsythiana, 11 juin 2022 ; B. Ferlay (image sous licence CC-BY-NC-ND).

Prestonia quinquangularis (Jacq.) Spreng. (Apocynaceae) (photos 44 et 45)

Voucher : MTK3571.

Le Marin, bas fond de basse altitude, alt. 12 m (A. Arnaud, B. Ferlay & N. Servientis, 15.07.2020).

Espèce lianescente découverte dans un bas-fond humide avec Adenocalymma apurense (Kunth) Sandwith (Bignoniaceae) et une nouvelle station de Tanaecium crucigerum Seem. (Bignoniaceae). Le nombre d’individus n’a pas été possible à estimer (fourrés de lianes denses), mais la station est relativement petite. La population semble préservée, cachée par la route, même si des traces d’activités humaines ont pu être observées (pièges à crabes, plantations sauvages d’ignames…). L’espèce n’a encore pas été observée en fruit.

Répartition : Amérique centrale, Amérique du Sud, Trinidad, Petites Antilles (Guadeloupe, Dominique, Martinique !, Saint-Vincent). À rechercher à Sainte-Lucie.

Photo 44. Prestonia quinquangularis, 15 juillet 2020 ; N. Servientis (image sous licence CC-BY-NC-ND).
Photo 45. Prestonia quinquangularis, 15 juillet 2020 ; N. Servientis (image sous licence CC-BY-NC-ND).

Pseudabutilon umbellatum (L.) Fryxell (Malvaceae) (photos 46 et 47)

Vouchers : MTK4775, MTK4787.

Sainte-Anne, fourrés xérophiles du piton Crève-Cœur, alt. 77 m (B. Ferlay, N. Servientis & M. Tanguy, 11.07.2021) ; Le Vauclin, boucle du Vauclin, fourrés semi-xérophiles, alt. 33 m (A. Arnaud & B. Ferlay, 10.12.2021).

Les deux stations comportent peu d’individus (plusieurs dizaines d’individus) et pourraient être menacées par l’entretien des sentiers.

Répartition : Amérique centrale, Amérique du Sud, Grandes Antilles et Petites Antilles (Anguilla, Antigua, Saint-Martin, Saint-Barthélemy, Montserrat, Guadeloupe, Martinique !, Sainte-Lucie, Grenade, Grenadines). À rechercher en Dominique et à Saint-Vincent.

Photo 46. Pseudabutilon umbellatum, 11 juillet 2021 ; N. Servientis (image sous licence CC-BY-NC-ND).
Photo 47. Pseudabutilon umbellatum, 11 juillet 2021 ; N. Servientis (image sous licence CC-BY-NC-ND).

Schlegelia axillaris Griseb. (Schlegeliaceae) (photos 48 et 49)

Voucher : pas de référence.

Basse-Pointe, en contrebas de la crête de Monant et en lisière de forêt hygrophile (B. Ferlay, N. Servientis & G. Viscardi, 21.05.2020) ; Case-Pilote, entre Verrier et Morne Chapeau Nègre, forêt hygrophile de montagne, alt. 871 m (B. Ferlay, 08.06.2022).

La station de Basse-Pointe est de belle taille, avec des observations d’individus en fleurs et en fruits. Cette station semble être menacée par la destruction de son habitat en faveur de cultures maraîchères. La station de Case-Pilote (où les individus n’ont été observés qu’à l’état végétatif), plus petite, ne semble pas être menacée.

Répartition : Jamaïque, Petites Antilles (Guadeloupe, Dominique, Martinique !, Sainte-Lucie).

Photo 48. Schlegelia axillaris, 17 avril 2022 ; B. Ferlay (image sous licence CC-BY-NC-ND).
Photo 49. Schlegelia axillaris, 17 avril 2022 ; B. Ferlay (image sous licence CC-BY-NC-ND).

Senna sophera (L.) Roxb. (Fabaceae) (photos 50 et 51)

Voucher : MTK5539.

Le Lamentin, pelouse xérophile sur la parcelle K488 (N. Servientis, 09.06.2022).

Cette espèce rudérale est très proche de Senna occidentalis (L.) Link et s’en distingue par des pédoncules floraux plus longs, de 6-20 mm (mesurés 15 mm) et par les styles fortement courbés à 180°. Les photos proviennent d’individus de Guadeloupe.

Répartition : pantropicale.

Photo 50. Senna sophera, 15 décembre 2020 ; N. Servientis (image sous licence CC-BY-NC-ND).
Photo 51. Senna sophera, 15 décembre 2020 ; N. Servientis (image sous licence CC-BY-NC-ND).

Spirodela punctata (G. Mey.) C.H. Thomps. (Araceae) (photos 52 et 53)

Voucher : pas de référence.

Les Anses-d’Arlet, morne La Plaine (A. Arnaud & M. Bois, 2019), mare Gérier (T. Dubreuil & N. Servientis, 18.10.2020), mare H84 (A. Armand, B. Ferlay & N. Servientis, 13.02.2022) ; Les Trois-Îlets, dans une mare du morne d’Alet (T. Dubreuil & N. Servientis, 18.10.2020) ; Le Carbet, habitation Lajus dans le bassin de décantation de la station d’épuration (N. Servientis, 19.10.2020).

Nous constatons que cette espèce se rencontre dans de nombreuses mares du morne La Plaine et de la presqu’île des Trois-Îlets, souvent en compagnie de Wolffia brasiliensis Wedd. Spirodela punctata (G. Mey.) C.H. Thomps. a comme synonyme Landoltia punctata (G. Mey.) Les & D.J. Crawford.

Répartition : Amérique du Nord, Amérique centrale, Amérique du Sud, Grandes Antilles, Petites Antilles (Guadeloupe !, Martinique !, Sainte-Lucie), Europe.

Photo 52. Spirodela punctata, 18 octobre 2020 ; N. Servientis (image sous licence CC-BY-NC-ND).
Photo 53. Spirodela punctata, 18 octobre 2020 ; N. Servientis (image sous licence CC-BY-NC-ND).

Sporobolus pumilus (Roth) P.M. Peterson & Saarela (Poaceae)

Voucher : pas de référence.

La Trinité, presqu’île de la Caravelle, pelouse aérohalophile littorale à Sporobolus virginicus, 35 m (B. Ferlay & J. Mbemgue Ekoko, 21.03.2023).

Espèce caractéristique du littoral, poussant sur les dunes de sable et les pelouses aérohalophiles. Comme le précise Roger Graveson sur son site internet, sous son synonyme Spartina patens (Aiton) Muhl. (http://www.saintlucianplants.com/floweringplants/poaceae/sparpate/sparpate.html, 23.04.203), nos observations laissent penser que l’espèce est présente dans les Petites Antilles uniquement à l’état stérile.

Répartition : Europe, Amérique du Nord, Amérique centrale, Grandes Antilles, Petites Antilles (Anguilla, Antigua, Saint-Martin, Guadeloupe, Martinique !, Sainte-Lucie).

 

Symphonia globulifera L. f. (Clusiaceae)

Voucher : MTK2371.

Gros-Morne, route de Deux-Choux, forêt hygrophile de montagne, alt. 625 m (C. Delnatte & M. Le Nagard, 22/09/2017).

La détection de cette espèce en Martinique a été rendu possible grâce à la présence d’un chablis provoqué par un ouragan. Elle n’était jusqu’alors connue des Petites Antilles que de Guadeloupe et de Dominique. Cette espèce ne passant pas inaperçue en période de floraison, on peut la considérer comme étant d’une rareté exceptionnelle en Martinique. Se trouvant à proximité d’une plantation de Swietenia macrophylla King, son indigénat pourrait être remis en cause. Des prospections ciblées sur cette espèce dans le secteur de Deux-Choux sont à prévoir pour détecter davantage d’individus et pouvoir répondre à cette problématique d’indigénat.

Répartition : Amérique centrale, Amérique du Sud, Grandes Antilles, Jamaïque, Petites Antilles (Guadeloupe, Dominique, Martinique !).

 

Tillandsia fasciculata Sw. (Bromeliaceae) (photos 54 et 55)

Vouchers : MTK2986, MTK4040.

Les Anses d’Arlet, Cap Salomon, forêt semi-xérophile (A. Arnaud & G. Viscardi, 23.05.2019) ; Le Diamant, morne Larcher, Croix Diamant, forêt semi-xérophile, alt. 310-460 m (B. Ferlay, 04.03.2020 ; B. Ferlay & H. Florance, 07.07.2021) ; Rivière-Pilote, morne Aca, forêt semi-xérophile (A. Arnaud, B. Ferlay & G. Viscardi, 26.05.2020) ; Les Anses d’Arlet, morne Bigot, forêt semi-xérophile (A. Arnaud & A. Carolé, 04.05.2022) ; etc.

Cette épiphyte, quoiqu’ assez répandue sur l’ensemble du territoire martiniquais, n’est pas citée comme étant présente dans la Flore de Fournet (2002). Pourtant, cette espèce est connue depuis quelques temps en Martinique et l’information a été transmise aux botanistes du Conservatoire botanique national de la Martinique. Sa présence a été confirmée en, mars 2020 par la récolte des premiers échantillons fertiles. On la trouve principalement dans les forêts semi-xérophiles à mésophiles qui peuplent les mornes du sud de la Martinique tels que le morne Larcher, le morne Jacqueline, Cap Salomon, l’anse Dufour ou encore le morne Aca.

Répartition : Amérique centrale, nord de l’Amérique du Sud, Grandes Antilles, Petites Antilles (Saba, Saint-Martin, Guadeloupe, Dominique, Martinique !, Sainte-Lucie, Saint-Vincent, Grenadines). À rechercher sur les autres îles des Petites Antilles.

Photo 54. Tillandsia fasciculata, 02 avril 2022 ; B. Ferlay (image sous licence CC-BY-NC-ND).
Photo 55. Tillandsia fasciculata, 17 décembre 2019 ; N. Servientis (image sous licence CC-BY-NC-ND).

Werauhia guadelupensis (Baker) J.R. Grant (Bromeliaceae) (photos 56 et 57)

Voucher : MTK3894.

Ajoupa-Bouillon, Eden, forêt hygrophile, alt. 280 m (B. Ferlay, H. Florance & J. Magdelonette, 05.05.2021) ; Fort-de-France, Camp Balata, alt. 435-444 m (A. Arnaud, B. Ferlay, H. Florance, J. Magdelonette, F. Picot, M. Tanguy & G. Viscardi, 15.07.2021).

Cette espèce épiphyte affectionne les forêts mésohygrophiles et les forêts rivulaires. Elle a été découverte grâce à un chablis au milieu d’une piste forestière sur la commune d’Ajoupa-Bouillon. Des projets d’aménagement pourraient venir perturber la seconde population (Camp Balata). Des individus sont en conservation ex situ dans les serres du Conservatoire botanique national de Martinique. Werauhia guadelupensis (Baker) J.R. Grant a comme synonyme Vriesea guadelupensis (E.G. Baker) Mez.

Répartition : endémique des Petites Antilles (Antigua, Montserrat, Guadeloupe, Dominique, Martinique !).

Photo 56. Werauhia guadelupensis, 05 mai 2021 ; B. Ferlay (image sous licence CC-BY-NC-ND).
Photo 57. Werauhia guadelupensis, 24 février 2021 ; N. Servientis (image sous licence CC-BY-NC-ND).

1.2. Les nouveaux taxons exogènes, échappées ou naturalisées

Acacia auriculiformis A. Cunn. ex Benth. (photos 58 et 59)

Voucher : MTK4332.

La Trinité, le Galion, bord de rivière, 3 m (A. Arnaud, A. Gillet & J. Magdelonnette, 23.03.2021) ; Saint-Pierre, morne Montauban, forêt mésophile dégradée (B. Ferlay, 07.03.2023) ; Les Anses-d’Arlet, station d’épuration de Morne Champagne, alt. 11 m (J. de Reviers & B. Ferlay, 14.02.2023), Lamentin, mangrove de Port Cohé (J. de Reviers & G. Viscardi, 03.02.2022).

Espèce introduite comme plante d’ornement, plantée sur le bord des routes, dans des lotissements et des zones industrielles ou commerciales. C’est aujourd’hui une espèce qu’on voit apparaître dans les milieux naturels.

Répartition : Floride, Amérique centrale, Amérique du Sud, Grandes Antilles, Petites Antilles (Guadeloupe, Martinique !). Originaire d’Asie tropicale, de Malaisie et d’Australie.

Photo 58. Acacia auriculiformis 3 février 2022 ; G. Viscardi (image sous licence CC-BY-NC-ND).
Photo 59. Acacia auriculiformis, 3 février 2022 ; G. Viscardi (image sous licence CC-BY-NC-ND).

Alternanthera philoxeroides (Mart.) Griseb. (Amaranthaceae) (photos 60 et 61)

Voucher : pas de référence.

Rivière-Salée, herbiers flottant sur un bras de la rivière Salée en aval de la station d’épuration (D. Pinelli & N. Servientis, 21.02.2022).

Cette espèce a été observée lors de prospections en canoë le long de la rivière Salée, proche du pont routier en aval de la station d’épuration. Nous avons pu relever quatre patchs flottants de cette espèce, mais nous ne l’avons pas encore observée en fleur (les photos de fleurs proviennent de Guadeloupe).

Répartition : Grandes Antilles, Petites Antilles (Guadeloupe, Martinique !). Originaire d’Amérique du Sud.

Photo 60. Alternanthera philoxeroides, 19 juillet 2021 ; N. Servientis (image sous licence CC-BY-NC-ND).
Photo 61. Alternanthera philoxeroides, 02 juin 2022 ; N. Servientis (image sous licence CC-BY-NC-ND).

Ammannia baccifera L. (Lythraceae) (photos 62 et 63)

Vouchers : MTK4079, MTK5546.

Fort-de-France, Camp Balata, friche humide temporaire, alt. 437 m (A. Arnaud, B. Ferlay, H. Florance, F. Picot & G. Viscardi, 15.07.2021) ; Le Lamentin, prairie marécageuse et ruisselet de la parcelle K488 (N. Servientis, 09.06.2022).

Cette espèce de petite à moyenne taille affectionne les berges des cours d’eau, des mares ou des fossés humides. Elle se distingue de Ammannia latifolia L. par ses nombreuses fleurs axillaires et apétales.

Répartition : Grandes Antilles, Petites Antilles (Guadeloupe, Martinique !, Sainte-Lucie). Originaire d’Asie tropicale.

Photo 62. Ammannia baccifera, 25 janvier 2022 ; N. Servientis (image sous licence CC-BY-NC-ND).
Photo 63. Ammannia baccifera, 25 janvier 2022 ; N. Servientis (image sous licence CC-BY-NC-ND).

Angiopteris evecta (G. Forst.) Hoffm. (Marattiaceae) (photos 64 et 65)

Voucher : MTK2313.

Fort-de-France, rivière Agathe (C. Delnatte, avril 2017) ; Saint-Pierre, berges de la rivière Démarthe en forêt hygrophile (B. Ferlay, N. Servientis & G. Viscardi, 22.11.2020) ; Le Marigot, forêt de Reculée, forêt hygrophile, alt. 386 m (B. Ferlay, 29.07.2022) ; Absalon, bord de route, forêt hygrophile, alt. 428 m (B. Ferlay, 26.02.2023).

Cette espèce a été plantée au jardin botanique de Balata, situé en amont de la première station découverte (rivière Agathe). Le jardin est sans aucun doute la source de sa naturalisation. En 2020 puis en 2022, d’autres stations ont été découvertes plus au nord. Son écologie principalement rivulaire (en Martinique) en fait une espèce à fort potentiel envahissant. De plus, elle est considérée comme exotique envahissante dans d’autres îles des Caraïbes et en Amérique centrale (Jamaïque, Costa Rica). Il serait intéressant de mettre en place un suivi de cette espèce sur les différentes stations connues et d’envisager des actions de lutte rapide.

Répartition : Costa Rica, Jamaïque, Martinique ! Originaire du sud du Pacifique.

Photo 64. Angiopteris evecta, 22 novembre 2020 ; N. Servientis (image sous licence CC-BY-NC-ND).
Photo 65. Angiopteris evecta, 26 février 2023 ; B. Ferlay (image sous licence CC-BY-NC-ND).

Arthrostemma ciliatum Ruiz & Pav. ex Ruiz & Pav. (Melastomataceae) (photos 66 et 67)

Voucher : pas de référence.

L’Ajoupa-Bouillon, bord de route entre le morne Rouge et l’Ajoupa-Bouillon (B. Ferlay & J. Mbangue Ekoko, 16.03.2023).

Espèce introduite pour l’ornement. On la retrouve aujourd’hui dans quelques localités, principalement dans des milieux dégradés comme d’anciennes pistes forestières ou des bords de route à moyenne altitude, aux abords des forêts mésohygrophiles. Elle envahit largement le bord de la N 3 entre le Morne Rouge et l’Ajoupa-Bouillon. Il ne serait pas étonnant de la retrouver plus en aval le long des ravines.

Répartition : Porto Rico, Petites Antilles (Dominique, Martinique !). Originaire de Floride, d’Amérique centrale, d’Amérique du Sud, de Cuba et de Jamaïque.

Photo 66. Arthrostemma ciliatum, 15 février 2023 ; G. Viscardi (image sous licence CC-BY-NC-ND).
Photo 67. Arthrostemma ciliatum, 15 février 2023 ; G. Viscardi (image sous licence CC-BY-NC-ND).

Brucea javanica (L.) Merr. (Simaroubaceae) (photos 68 et 69)

Vouchers : MTK1476, G. Viscardi 843.

Le Carbet, canal des Esclaves (C. Delnatte, 2018) ; Bellefontaine, morne Potin (G. Viscardi 20.10.2019), Le Carbet, base du Petit Piton (G. Viscardi 01.11.2019) ; Le Vauclin, montagne du Vauclin, forêt mésophile secondaire (B. Ferlay, 2021).

Les individus observés sur la montagne du Vauclin sont jeunes et épars. Il serait intéressant de poursuivre des prospections pour vérifier s’il existe des individus adultes et semenciers. L’espèce semble n’avoir été observé qu’en Martinique dans les Caraïbes. Cependant, elle est maintenant présente dans toute la zone comprise entre Bellefontaine et la vallée du Carbet, avec une présence très forte dans cette dernière où l’on peut observer beaucoup de semenciers. L’impact de l’espèce n’est pour l’instant pas évalué.

Répartition : Martinique ! Originaire d’Asie du sud-est et du Nord de l’Australie.

Photo 68. Brucea javanica, 29 janvier 2023 ; G. Viscardi (image sous licence CC-BY-NC-ND).
Photo 69. Brucea javanica, 29 janvier 2023 ; G. Viscardi (image sous licence CC-BY-NC-ND).

Callisia fragrans (Lindl.) Woodson (Commelinaceae)

Voucher : pas de référence.

Case-Pilote, bord de route (B. Ferlay, 2022).

Espèce introduite pour l’ornement comme de nombreuses autres espèces de la famille des Commelinaceae. Bien que cette espèce ne soit pas encore largement présente dans le milieu naturel, il est important de noter sa présence pour prévenir d’éventuelles invasions problématiques comme c’est le cas pour Tradescantia spathacea Sw.

Répartition : Grandes Antilles, Petites Antilles (Saint-Martin, Martinique !, Sainte-Lucie). Largement cultivée sous les tropiques. Originaire du Mexique.

 

Cissus rotundifolia (Forssk.) Vahl (Vitaceae)

Voucher : MTK2253.

Schoelcher, plage de Madiana, dans un jardin (C. Delnatte, 2019).

Elle ne présente aujourd’hui encore aucun signe de naturalisation dans le milieu naturel. Il est néanmoins nécessaire d’être attentif à cette espèce pour empêcher sa naturalisation, comme c’est le cas pour d’autres espèces de la même famille telles que Cissus quadrangularis L., auparavant cultivée et aujourd’hui échappée et naturalisée.

Répartition : îles Vierges, Martinique ! Originaire d’Afrique.

 

Coccinia grandis (L.) Voigt (Cucurbitaceae) (photos 70 et 71)

Voucher : MTK005843.

Les Trois-Îlets, Petite Poterie, arrière-mangrove et bord de route (B. Ferlay & J Mbangue Ekoko, 11.10.2022).

Cette espèce, facilement reconnaissable, présente un caractère relativement envahissant dans des zones naturelles comme les arrière-mangroves, mais également certains bords de route de l’étage semi-xérophile. Cette espèce étant considérée comme exotique envahissante dans d’autres pays (États-Unis, Sainte-Lucie…), il serait nécessaire de mettre en place des actions de lutte précoce afin de limiter au mieux sa propagation.

Répartition : Amérique du Nord, Amérique centrale, Amérique du Sud, Grandes Antilles, Petites Antilles (Martinique !, Sainte-Lucie, Barbade, Grenade). Originaire d’Afrique, de Malaisie, d’Australie et de la région Pacifique.

Photo 70. Coccinia grandis, 11 octobre 2022 ; B. Ferlay (image sous licence CC-BY-NC-ND).
Photo 71. Coccinia grandis, 11 octobre 2022 ; B. Ferlay (image sous licence CC-BY-NC-ND).

Cyperus imbricatus Retz. (Cyperaceae) (photos 72 et 73)

Voucher : MTK4851.

Ducos, berge de rivière sur la parcelle E676 (N. Servientis, 29.07.2021).

Cette espèce semble assez difficile à différencier de Cyperus alopecuroides Rottb., mais elle possède des épis plus aérés et des fleurs à trois stigmates.

Répartition : Amérique centrale, Amérique du Sud, Grandes Antilles, Petites Antilles (Dominique, Martinique !, Grenade). Originaire d’Afrique, d’Asie et de la région du Pacifique.

Photo 72. Cyperus imbricatus, 02 août 2021 ; N. Servientis (image sous licence CC-BY-NC-ND).
Photo 73. Cyperus imbricatus, 02 août 2021 ; N. Servientis (image sous licence CC-BY-NC-ND).

Cyperus squarrosus L. (Cyperaceae) (photos 74 et 75)

Vouchers : MTK4876, MTK5408.

Sainte-Luce, au bord de la D 36 (B. Ferlay & N. Servientis, 08.08.2020) ; Le Lamentin, gravière de Morne Doré (N. Servientis, 28.09.2021).

Cette espèce ressemble beaucoup à Cyperus confertus Sw. mais possède des glomérules plus denses, plus allongés, et l’arête des épillets est beaucoup plus longue et incurvée. Bien que notée native des Grandes Antilles et de certaines îles des Petites Antilles (Acevedo & Strong, 2012), nous ne l’avons trouvée à la Martinique que dans des zones perturbées (bord de route, gravières).

Répartition : cosmopolite, Grandes Antilles, Petites Antilles (Anguilla, Martinique !), Amérique du Nord au Sud, Afrique, Asie et Australie.

Photo 74. Cyperus squarrosus, 28 septembre 2021 ; N. Servientis (image sous licence CC-BY-NC-ND).
Photo 75. Cyperus squarrosus, 28 septembre 2021 ; N. Servientis (image sous licence CC-BY-NC-ND).

Digitaria longiflora (Retz.) Pers. (Poaceae)

Vouchers : BF2388, BF2400.

La Trinité, presqu’île de la Caravelle, pelouse rocailleuse thermophile (B. Ferlay, 31.03.2023 ; J. de Reviers & B. Ferlay, 06.04.2023).

Cette espèce a été introduite dans plusieurs régions du monde comme herbe fourragère. En Martinique, elle a été trouvée en milieu naturel, entrant directement en compétition avec des espèces indigènes relativement rare (Piriqueta cistoides (L.) Griseb., Zornia microphylla Desv.). Il est donc probable qu’on la retrouve à terme en situation plantée comme fourrage. Fournet (2002), signale la présence de Digitaria swazilandensis Stent, aujourd’hui mis en synonymie de Digitaria didactyla Willd. Néanmoins, aucune référence ne confirmait la présence de cette espèce en Martinique.

Répartition : Floride, Amérique centrale, Amérique du Sud, Grandes Antilles, Petites Antilles (Antigua, Nevis, Martinique !, Sainte-Lucie). Originaire d’Afrique, d’Asie, de Malaisie et d’Australie.

 

Digitaria sanguinalis (L.) Scop. (Poaceae)

Voucher : pas de référence.

Ducos, friches à rudérales sur la parcelle E676 (N. Servientis, 29.07.2021).

Les espèces du genre Digitaria peuvent être complexes à identifier. Cependant Digitaria sanguinalis (L.) Scop. se reconnaît bien avec ses nervures de la lemme stérile inégalement écartées, les latérales étant scabres-hispides.

Répartition : Grandes Antilles, Petites Antilles (Guadeloupe, Martinique !). Originaire d’Europe, d’Afrique et d’Asie.

 

Elaeis guineensis Jacq. (Arecaceae)

Voucher : pas de référence.

Fort-de-France, rivière Madame, bord de rivière mésohygrophile, alt. 218 m (B. Ferlay, 19.01.2022).

Palmier présent sur les rives de la rivière Madame, sûrement planté pour son huile. On le retrouve également planté dans d’autres pays, où il s’échappe souvent et se naturalise. La population découverte comprend moins de trente individus, dont certains sont de grande taille et fructifient. Plusieurs jeunes individus sont également présents, signe de dispersion. Il serait préférable d’organiser une lutte contre cette espèce avant que la population ne se développe davantage.

Répartition : Grandes Antilles (Haïti, République Dominicaine, Puerto Rico), Petites Antilles (Martinique !). Originaire d’Afrique.

 

Epipremnum pinnatum (L.) Engl. (Araceae) (photos 76 et 77)

Voucher : pas de référence.

Les Trois-Îlets, rivière La Pagerie, bord de rivière et forêt semi-xérophile, alt. 26 m (B. Ferlay, 17.11.2021 ; J. de Reviers & B. Ferlay, 14.02.2023).

Espèce d’Araceae commercialisée en jardinerie, sans aucun doute échappée du domaine de La Pagerie. On la trouve jusqu’en haut des arbres, en mélange avec Epipremnum aureum (Linden & André) Bunting, espèce connue pour son caractère envahissant. Ces deux espèces entrent en compétition directement avec une espèce d’Araceae indigène, Monstera adansonii Schott. Il serait préférable d’en interdire la commercialisation et d’organiser une lutte contre cette espèce avant que la population ne se développe davantage.

Répartition : Floride, Amérique centrale, Amérique du Sud, Grandes Antilles (Haïti, République Dominicaine, Puerto Rico), Petites Antilles (Sainte-Lucie, Martinique !). Originaire d’Asie.

Photo 76. Epipremnum pinnatum, 17 novembre 2021 ; B. Ferlay (image sous licence CC-BY-NC-ND).
Photo 77. Epipremnum pinnatum, 17 novembre 2021 ; B. Ferlay (image sous licence CC-BY-NC-ND).

Eragrostis unioloides (Retz.) Nees ex Steud. (Poaceae) (photos 78 et 79)

Vouchers : MTK3281, MTK4080, MTK5291, MTK5699.

Fort-de-France, bord de route devant l’entrée du champ de tir de Colson (B. Ferlay & N. Servientis, 07.05.2020), Camp Balata (A. Arnaud, B. Ferlay, H. Florance, F. Picot & G. Viscardi, 15.07.2021) ; Le Morne-Rouge, crête du Cournan, alt. 400 m (N. Servientis, 19.12.2021).

Cette espèce rudérale se développe sur les bords de route, les parkings et les friches humides sur les hauteurs de la Martinique, mais ne semble pas présenter de caractère envahissant. Elle était cependant déjà citée pour la Martinique (Acevedo & Strong, 2012) mais sans source bibliographique ni référence d’herbier.

Répartition : Amérique du Nord, Amérique centrale, Amérique du Sud, Grandes Antilles, Petites Antilles (Antigua, Saint Kitts, Saint-Barthélemy, Montserrat, Guadeloupe, Martinique !, Sainte-Lucie, Saint-Vincent, Barbade, Grenade). Originaire d’Asie, de Malaisie et d’Australie.

Photo 78. Eragrostis unioloides, 07 mai 2020 ; N. Servientis (image sous licence CC-BY-NC-ND).
Photo 79. Eragrostis unioloides, 07 mai 2020 ; N. Servientis (image sous licence CC-BY-NC-ND).

Fimbristylis quinquangularis (Vahl) Kunth subsp. quinquangularis (Cyperaceae) (photos 80 et 81)

Vouchers : MTK4801, MTK4815, MTK5187.

Ducos, pelouse humide derrière le centre commercial de Génipa (N. Servientis, 23.01.2021), pelouse humide sur la parcelle E676 (N. Servientis, 29.07.2021), pelouse humide (N. Servientis, 28.09.2021) ; Fort-de-France, prairie humide sur le morne Surey (N. Servientis, 07.12.2021).

Fimbristylis quinquangularis (Vahl) Kunth subsp. quinquangularis est signalé en Guadeloupe par Fournet (2002) sous le nom de F. miliacea (L.) Vahl, qui est aujourd’hui synonyme de l’espèce. Cette espèce a peut-être été confondue avec Fimbristylis complanata (Retz.) Link dans le passé.

Répartition : Amérique du Sud, Puerto Rico, Petites Antilles (Guadeloupe, Martinique !, Sainte-Lucie). Originaire d’Afrique, de l’Asie de Sud-Est, de Malaisie, d’Australie.

Photo 80. Fimbristylis quinquangularis, 02 août 2021 ; N. Servientis (image sous licence CC-BY-NC-ND).
Photo 81. Fimbristylis quinquangularis, 02 août 2021 ; N. Servientis (image sous licence CC-BY-NC-ND).

Gmelina arborea Roxb. (Lamiaceae) (photos 82 et 83)

Voucher : pas de référence.

Case-Pilote, hauteurs de Case-Pilote, pâtures (C. Delnatte & G. Viscardi, 2016 ; G. Viscardi, 18.04.2023) ; Ducos, Croix Rivail (C. Delnatte & M. Lassalle, 18.01.2018) ; Le Marin, marina (C. Delnatte & M. Lassalle, 07.02.2023) ; Les Trois-Îlets, Vatable et la Pagerie (M. Lassalle, 23.04.2023) ; Sainte-Luce (C. Delnatte & M. Lassalle, 18.01.2018).

Arbre décidu de 15 m de haut, planté en grande quantité comme espèce de reboisement sur le site de Croix Rivail. On le retrouve également de manière plus éparse dans les pâtures au-dessus de Case-Pilote, ainsi qu’en périphérie de la marina du Marin. En raison de la grande quantité de graines qu’elle produit, l’espèce s’est déjà échappée de certaines plantations. Étant considérée comme envahissante au Costa Rica et en République Dominicaine, il semble nécessaire à minima de la surveiller en Martinique, voire de l’interdire. Elle était signalée par Rollet (2010) comme introduite dans les Petites Antilles mais sans précision d’îles ni de localités.

Répartition : Cuba, Hispaniola, Puerto Rico, Amérique du Sud, Petites Antilles (Martinique !). Espèce native d’Asie tropicale (Inde, Asie du Sud Est).

Photo 82. Gmelina arborea, 18 avril 2023 ; G. Viscardi (image sous licence CC-BY-NC-ND).
Photo 83. Gmelina arborea, 18 avril 2023 ; G. Viscardi (image sous licence CC-BY-NC-ND).

Heterotis rotundifolia (Sm.) Jacq.-Fél. (Melastomataceae) (photos 84 et 85)

Voucher : MTK1683.

Fort-de-France, parking de Didier (C. Delnatte, 20.05.2014, T. Monjoin & N. Servientis, 29.02.2020).

Espèce échappée des jardins car cultivée pour l’ornement, on la rencontre dans les lieux humides près des habitations, mais également sur certains bords de route. Elle n’est pour l’instant pas considérée comme envahissante, mais une attention particulière doit lui être portée (espèce considérée comme invasive par CABI, Commonwealth Agricultural Bureau International, avec des preuves d’impacts, notamment à Hawaii et Porto Rico, https://www.cabidigitallibrary.org/doi/10.1079/cabicompendium.120226, [23.04.2023]).

Répartition : Amérique centrale, Amérique du Sud, Floride, Grande Antilles, Petites Antilles (Guadeloupe, Dominique, Martinique !, Sainte-Lucie, Saint-Vincent). Originaire d’Afrique.

Photo 84. Heterotis rotundifolia, 29 février 2020 ; N. Servientis (image sous licence CC-BY-NC-ND).
Photo 85. Heterotis rotundifolia, 29 février 2020 ; N. Servientis (image sous licence CC-BY-NC-ND).

Homolepis aturensis (Kunth) Chase (Poaceae) (photos 86 et 87)

Vouchers : MTK3271, MTK5188, MTK5541.

Fort-de-France, pelouse d’une résidence du quartier La Meynard (T. Monjoin & N. Servientis, 29.04.2020) ; Fort-de-France, bord de route à l’entrée du champ de tir de Colson (B. Ferlay & N. Servientis, 07.05.2020) ; Basse-Pointe, pelouse hygrophile pâturée du quartier Démare (B. Ferlay, N. Servientis & G. Viscardi, 21.05.2020) ; Fort-de-France, prairies humides du morne Surey (N. Servientis, 07.12.2021) ; Le Lamentin, prairie marécageuse sur la parcelle K488 (N. Servientis, 09.06.2022).

Cette espèce a connu un développement fulgurant, déjà largement répandue lors des premières observations bancarisées (04.2020). On la retrouve aujourd’hui sur la majorité des bords de route et dans les friches et prairies mésohygrophiles.

Répartition : Porto Rico, Petites Antilles (Guadeloupe, Martinique !). Sûrement présente sur d’autres îles des Petites Antilles. Originaire d’Amérique centrale et d’Amérique du Sud.

Photo 86. Homolepis aturensis, 07 mai 2020 ; N. Servientis. CC-BY-NC-ND.
Photo 87. Homolepis aturensis, 07 mai 2020 ; N. Servientis (image sous licence CC-BY-NC-ND).

Ipomoea cairica (L.) Sweet (Convolvulaceae)

Vouchers : MTK4726, MTK5916.

Le Vauclin, boucle du Vauclin, fourrés littoraux, 23 m (A. Arnaud & B. Ferlay, 10.12.2021) ; Le Vauclin, boucle du Vauclin, fourrés littoraux (B. Ferlay, 14.01.2023) ; Les Trois-Îlets, anse Miton, bord de route (B. Ferlay & J. de Reviers, 14.02.2023).

Sur la première station découverte sur la boucle du Vauclin, une belle expansion a été observée entre 2021 et 2023, avec une espèce qui commence à recouvrir les arbustes littoraux. À surveiller.

Répartition : pantropicale dont l’origine est incertaine. Exotique dans les Grandes Antilles et les Petites Antilles (Barbade, Grenade, Guadeloupe, Martinique !, Sainte-Lucie).

 

Ipomoea obscura (L.) Ker Gawl. (Convolvulaceae) (photos 88 et 89)

Voucher : MTK2912.

Les Anses d’Arlet, bas du morne Larcher, fourrés semi-xérophiles (A. Arnaud & B. Ferlay, 20.02.2020) ; Le Carbet, habitation Lajus (T. Monjoin & N. Servientis, 14.05.2020) et belvédère de l’anse Marigot (B. Ferlay & H. Florance, 06.12.2021) en friches thermophiles.

Cette espèce est maintenant bien répandue dans tous les milieux rudéraux et chauds.

Répartition : Grandes Antilles, Petites Antilles (Antigua, Saint-Martin, Guadeloupe, Martinique !, Sainte-Lucie, Barbade). Originaire d’Afrique, d’Asie, de Malaisie et de la région Pacifique.

Photo 88. Ipomoea obscura, 15 décembre 2020 ; N. Servientis (image sous licence CC-BY-NC-ND).
Photo 89. Ipomoea obscura, 15 décembre 2020 ; N. Servientis (image sous licence CC-BY-NC-ND).

Ipomoea sagittifolia Burm. f. (Convolvulaceae) (photos 90 et 91)

Voucher : pas de référence.

Sainte-Anne, Cap Ferré, zones humides (A. Armand & B. Ferlay, 21.11.2020).

On observe cette espèce principalement sur la commune de Sainte-Anne. Elle affectionne particulièrement des milieux un peu humides, comme les bordures des mares et des mangroves, mais on la retrouve également sur le bord des routes et des pistes, où elle peut rapidement recouvrir la végétation.

Répartition : Martinique ! Originaire de l’Afrique et de l’Asie tropicale.

Photo 90. Ipomoea sagittifolia, 21 novembre 2020 ; B. Ferlay (image sous licence CC-BY-NC-ND).
Photo 91. Ipomoea sagittifolia, 9 janvier 2023 ; B. Ferlay (image sous licence CC-BY-NC-ND).

Limnocharis flava (L.) Bucheneau (Alismataceae)

Voucher : MTK1795.

Schoelcher, Case-Navire (C. Delnatte, 11.2014) ; Fort-de-France, jardin de Balata (C. Delnatte, 2014).

L’espèce se développe dans le lit des rivières. Les différentes stations ont été visitées à plusieurs reprises en 2020 et 2021, et l’espèce ne semble plus s’y développer, sûrement éliminée par de fortes crues. Il est néanmoins important de poursuivre les suivis afin de prévenir d’éventuels envahissement de zones humides et aquatiques.

Répartition : Petites Antilles (Martinique !, Grenade). Originaire des Grandes Antilles, d’Amérique centrale et d’Amérique du Sud.

 

Louisiella elephantipes (Nees ex Trin.) Zuloaga (Poaceae) (photo 92)

Voucher : pas de référence.

Rivière-Salée, le long de la rivière Salée en aval de la station d’épuration (D. Pinelli & N. Servientis, 02.06.2022).

Les populations sont assez denses au niveau des berges de la rivière. Bien que son identification à l’état végétatif soit possible, aucun individu fertile n’a été observé pour pouvoir confirmer son identification.

Répartition : Petites Antilles (Martinique !). Originaire des Grandes Antilles, d’Amérique centrale et d’Amérique du Sud.

Photo 92. Louisiella elephantipes, 02 juin 2022 ; N. Servientis (image sous licence CC-BY-NC-ND).

Malvaviscus penduliflorus DC. (Malvaceae)

Voucher : MTK2949.

Schoelcher, rivière Duclos, bord de rivière de forêt hygrophile (B. Ferlay, 23.02.2020) ; Les Trois-Îlets, rivière La Pagerie, bord de rivière mésophile, alt. 10 m (B. Ferlay, 17.11.2021).

L’espèce est aujourd’hui connue sur de nombreuses stations, principalement le long des rives mésophiles et hygrophiles, mais aussi le long des routes. Dans certains cas, elle peut présenter des caractères très envahissants, menaçant alors le développement des espèces rivulaires indigènes, certaines étant très menacées. Des actions de lutte contre cette espèce sont préconisées.

Répartition : Amérique du Nord, Amérique centrale, Amérique du Sud, Grandes Antilles, Petites Antilles (Guadeloupe, Martinique !, Sainte-Lucie). Origine inconnue, sûrement d’Asie du Sud-Est ou d’Afrique.

 

Melinis repens (Willd.) Zizka (Poaceae) (photos 93 et 94)

Vouchers : MTK1175, MTK3941.

Fort-de-France, pointe des Sables (M. Delblond, 06.01.2008) ; Le Diamant, rocher du Diamant (A. Arnaud & G. Viscardi, 22.10.2019) ; Le Carbet, morne aux Bœufs, bord de route, alt. 192 m (B. Ferlay, 28.05.2021) ; etc.

Cette espèce est maintenant largement répandue dans les milieux rudéraux et chauds de la Martinique. Les premières observations géoréférencées remontent à 2008. Acevedo et Strong (2012) la citent pour la Martinique mais sans donner de référence.

Répartition : Amérique du Nord, Amérique centrale, Amérique du Sud, Grandes Antilles, Petites Antilles (Anguilla, Antigua, Saba, Saint Kitts, Saint-Martin, Guadeloupe, Dominique, Martinique !, Sainte-Lucie, Saint-Vincent, Barbade). Originaire d’Afrique et d’Asie.

Photo 93. Melinis repens, 16 mars 2020 ; N. Servientis (image sous licence CC-BY-NC-ND).
Photo 94. Melinis repens, 16 mars 2020 ; N. Servientis (image sous licence CC-BY-NC-ND).

Miconia calvescens DC. (Melastomataceae) (photos 95 et 96)

Voucher : MTK005864.

Ajoupa-Bouillon, jardin botanique (comm. pers. 1990 ; C. Delnatte, 2016), rivière Falaise (comm. pers., 2016) ; Le Morne Rouge, Fond Marie-Reine, rivière Daniel, rivière Capot (G. Viscardi, 02.08.2023) ; Rivière Pilote (C. Delnatte et M. Lassalle, 18.01.2018) ; Gros Morne (C. Auguste, 2021).

Introduite dans les années 1990 dans un jardin botanique d’Ajoupa-Bouillon, cette espèce a été observée en Martinique à partir de 2016 dans le milieu naturel sur plusieurs communes (Ajoupa-Bouillon, Le Morne-Rouge, Rivière Pilote et Gros Morne), souvent à proximité des rivières. Bien connue pour son caractère envahissant dans les îles tropicales (Meyer, 1994 ; Meyer & Florence, 1996), des actions de lutte sont actuellement menées par l’ONF contre cette espèce avant que la situation ne devienne incontrôlable. En 2022, une nouvelle station a été découverte sur la commune du Morne Rouge, ce qui montre l’importance de continuer les prospections pour détecter de manière précoce les potentielles populations afin d’y organiser des chantiers de lutte.

Répartition : Grandes Antilles, Petites Antilles (Guadeloupe !, Dominique !, Martinique !). Originaire d’Amérique centrale et d’Amérique du Sud.

Photo 95. Miconia calvescens, 7 octobre 2022 ; B. Ferlay (image sous licence CC-BY-NC-ND).
Photo 96. Miconia calvescens, 7 octobre 2022 ; B. Ferlay (image sous licence CC-BY-NC-ND).

Paspalum fasciculatum Willd. ex Flüggé (Poaceae) (photos 97 et 98)

Vouchers : MTK4063, MTK4273, MTK4788, MTK4802, MTK4847, MTK5479.

Le Lamentin, prairie marécageuse derrière l’usine Mexique Béton (N. Servientis, 01.07.2021) ; Fort-de-France, Camp Balata, prairie humide (A. Arnaud, B. Ferlay, H. Florance, J. Magdelonette, F. Picot, M. Tanguy & G. Viscardi, 15.07.2021) ; Ducos, prairie marécageuse sur la parcelle E676 (N. Servientis, 29.07.2021), prairie marécageuse sur la parcelle E676 (N. Servientis, 02.08.2021), prairie humide en bordure de route (N. Servientis, 28.09.2021) ; Le François, rivière Desroses, ripisylve, alt. 24-33 m (B. Ferlay & I Loiseau, 18.08.2022).

Cette espèce exotique est connue depuis quelque temps déjà en Martinique des agriculteurs, car c’est une adventice des cultures de canne à sucre ou de banane. On la retrouve aujourd’hui dans de nombreux sites humides, avec parfois un comportement relativement envahissant puisqu’elle forme de vastes prairies hautes et monospécifiques.

Répartition : Grandes Antilles, Petites Antilles (Antigua, Guadeloupe, Martinique !, Sainte-Lucie). Originaire d’Amérique centrale et d’Amérique du Sud.

Photo 97. Paspalum fasciculatum, 02 août 2021 ; N. Servientis (image sous licence CC-BY-NC-ND).
Photo 98. Paspalum fasciculatum, 02 août 2021 ; N. Servientis (image sous licence CC-BY-NC-ND).

Poa annua L. (Poaceae) (photos 99 et 100)

Vouchers : MTK3631, MTK5525.

Saint-Pierre, pelouse rocailleuse d’altitude vers le sommet de la montagne Pelée, alt. 1 370 m (B. Ferlay, T. Monjoin & N. Servientis, 01.03.2020) ; L’Ajoupa-Bouillon, parking de l’Aileron, alt. 824 m (B. Ferlay, 03.2022).

Les différentes populations regroupent peu d’individus, mais son caractère envahissant bien connu (principalement dans les milieux polaires ; Molina-Montenegro et al., 2014 ; Rudak et al., 2018) en fait une espèce préoccupante pour les milieux naturels altitudinaux de la Martinique. Il serait intéressant de mener des actions précoces de lutte contre cette espèce tant que les populations sont encore de petite taille et accessibles. De plus, on retrouve une autre nouvelle espèce exotique envahissante sur la même station, Taraxacum officinale F.H. Wigg., ce qui justifierait d’autant une action de lutte.

Répartition : Amérique du Nord, Amérique centrale, Amérique du Sud, Grandes Antilles, Petites Antilles (Guadeloupe, Martinique !). Originaire de l’Ancien Monde.

Photo 99. Poa annua, 01 mars 2020 ; N. Servientis (image sous licence CC-BY-NC-ND).
Photo 100. Poa annua, 01 mars 2020 ; N. Servientis (image sous licence CC-BY-NC-ND).

Pongamia pinnata (L.) Pierre (Fabaceae)

Voucher : pas de référence.

Le Lamantin, Ducos, Fort-de-France, Schoelcher, sûrement dans d’autres communes.

Espèce introduite au début des années 1980 et largement plantée sur les parkings et dans les espaces verts des zones industrielles ou commerciales. Aucune observation n’a été faite en milieu naturel, mais il semble important, vu son abondance relativement importante dans les milieux anthropisés, de faire remonter l’information pour prévenir de potentielles naturalisations, par ailleurs signalées à l’île Maurice, Hawaii ou Porto Rico.

Répartition : Amérique centrale, Porto Rico, Petites Antilles (Guadeloupe, Martinique !). Originaire d’Afrique, d’Asie, de Malaisie, d’Australie et de la région Pacifique.

 

Pteris ensiformis Burm. (Pteridaceae) (photos 101 et 102)

Voucher : MTK3178.

Le Prêcheur, bord de piste en forêt mésoxérophile sur la trace entre l’anse Couleuvre et la rivière Trois-Bras, alt. 70 m (B. Ferlay, T. Monjoin & N. Servientis, 18.04.2020) ; Le Marin, ravine Grand Jean, ravine mésophile (A. Arnaud, C. Auguste & B. Ferlay, 15.06.2020).

Cette espèce, cultivée à des fins ornementales, est sûrement une échappée des jardins. Elle a été notée en Martinique sous Pteris cretica L. (Bernard, 2015), mais il s’agit d’une erreur d’identification car P. cretica L. n’existe pas en Martinique. On la retrouve aujourd’hui de manière ponctuelle, en ne présentant pour l’instant aucun caractère envahissant.

Répartition : Amérique centrale, Amérique du Sud, Floride, Grandes Antilles, Petites Antilles (Guadeloupe !, Martinique !). Originaire d’Asie du Sud-Est, d’Océanie et de la région Pacifique.

Photo 101. Pteris ensiformis, 18 avril 2020 ; N. Servientis (image sous licence CC-BY-NC-ND).
Photo 102. Pteris ensiformis, 18 avril 2020 ; N. Servientis (image sous licence CC-BY-NC-ND).

Sacciolepis indica (L.) Chase (Poaceae) (photos 103 et 104)

Vouchers : MTK3120, MTK5197.

Fonds-Saint-Denis, bordure de culture de canne à sucre au plateau Boucher, alt. 620 m (B. Ferlay & N. Servientis, 09.04.2020) ; Basse-Pointe, bananeraie dans le quartier Démare, alt. 400 m (B. Ferlay, N. Servientis & G. Viscardi, 21.05.2020) ; Sainte-Anne, Îlet Chevalier, prairie semi-xérophile (A. Arnaud, B. Ferlay & G. Viscardi, 08.06.2021) ; Ajoupa-Bouillon, Monant, prairie hygrophile (B. Ferlay & M. Tanguy, 06.08.2021).

Cette espèce est aujourd’hui largement répandue. On la retrouve des zones basses et littorales jusqu’à des habitats plus hygrophiles, toujours dans des milieux plus ou moins dégradés.

Répartition : Amérique du Nord, Amérique centrale, Amérique du Sud, Grandes Antilles, Petites Antilles (Guadeloupe, Martinique !). Originaire d’Afrique, d’Asie, de Malaisie, d’Australie et de la région Pacifique.

Photo 103. Sacciolepis indica, 07 mai 2020 ; N. Servientis (image sous licence CC-BY-NC-ND).
Photo 104. Sacciolepis indica, 07 mai 2020 ; N. Servientis (image sous licence CC-BY-NC-ND).

Schizolobium parahyba (Vell.) S.F. Blake (Fabaceae)

Voucher : pas de référence.

Basse Pointe, bananeraie (M. Coulis, 31.07.2020).

L’espèce ne semble pour l’instant pas se régénérer, mais elle mérite d’être surveillée en raison de son caractère pionnier dans son aire d’origine et de quelques signalements de comportements envahissants, en particulier au Brésil et à Cuba (CABI, https://www.cabidigitallibrary.org/doi/10.1079/cabicompendium.48989, [17.04.2023]).

Répartition : Petites Antilles (Martinique !). Originaire d’Amérique tropicale.

 

Setaria palmifolia (J. Koenig) Stapf (Poaceae) (photos 105 et 106)

Vouchers : US1880424, US559861

Le Carbet, Parnasse, Trois Ponts (Duss, 09.1901) ; Fort-de-France, Tivoli, bord de rivière (H. & M. Stehlé, 12.03.1943) ; Le Carbet, habitation Lajus (N. Servientis, 19.10.2020).

En Martinique, l’espèce semble se développer en bordure des rivières. Malgré plusieurs prospections dans les secteurs où elle a été observée autrefois, l’espèce n’a pas été retrouvée.

Répartition : Amérique du Nord, Amérique centrale, Amérique du Sud, Grandes Antilles, Petites Antilles (Guadeloupe !, Martinique !). Originaire d’Asie et de Malaisie.

Photo 105. Setaria palmifolia, 19 octobre 2020 ; N. Servientis (image sous licence CC-BY-NC-ND).
Photo 106. Setaria palmifolia, 19 octobre 2020 ; N. Servientis (image sous licence CC-BY-NC-ND).

Sphenoclea zeylanica Gaertn. (Sphenocleaceae) (photos 107 et 108)

Vouchers : MTK1715, MTK4848, MTK5545.

Le Lamentin, mare (C. Delnatte, 07.2014), berge d’un ruisseau sur la parcelle K488 (N. Servientis, 09.06.2022) ; Ducos, prairie humide derrière le centre commercial de Génipa (N. Servientis, 16.01.2021), prairie humide de la parcelle E676 (N. Servientis, 02.08.2021).

Cette espèce exotique est maintenant assez répandue dans les milieux humides de Martinique où elle affectionne les prairies humides ou les berges de ruisseau. Elle pourrait potentiellement devenir invasive.

Répartition : Amérique du Nord, Amérique centrale, Amérique du Sud, Grandes Antilles, Petites Antilles (Martinique!). Originaire d’Afrique.

Photo 107. Sphenoclea zeylanica, 02 août 2021 ; N. Servientis (image sous licence CC-BY-NC-ND).
Photo 108. Sphenoclea zeylanica, 02 août 2021 ; N. Servientis (image sous licence CC-BY-NC-ND).

Taraxacum officinale F.H. Wigg. (Asteraceae)

Vouchers : MTK3632, MTK5522.

Saint-Pierre, pelouse rocailleuse du Chinois vers le sommet de la montagne Pelée, alt. 1 360 m (B. Ferlay & N. Servientis, 11.08.2020).

Les individus fleurissent et fructifient, mais ne semblent pas s’étaler dans l’espace pour le moment. Il pourrait être intéressant de mener une action de lutte contre cette espèce, exotique envahissante dans de nombreuses zones géographiques. De plus, on retrouve une autre nouvelle espèce exotique envahissante sur la même station, Poa annua L., ce qui justifierait une action de lutte.

Répartition : Amérique du Nord, Amérique centrale, Amérique du Sud, Grandes Antilles, Petites Antilles (Guadeloupe, Martinique !). Originaire d’Europe et d’Asie.

 

Tragus berteronianus Schult. (Poaceae) (photos 109 et 110)

Voucher : MTK3616.

Sainte-Anne, Savane des pétrifications, pelouse rocailleuse xérophile de bord de mer (A. Armand & B. Ferlay, 05.08.2020).

Originaire d’Afrique et d’Asie, elle se développe sur les pelouses rocailleuses littorales. Les populations sont de petite taille et il pourrait être intéressant de mener une action de lutte contre cette espèce tant que les populations sont restreintes.

Répartition : Amérique du Nord, Amérique centrale, Amérique du Sud, Grandes Antilles, Petites Antilles (Saint-Martin, Saint-Barthélemy, Saint-Eustache, Guadeloupe, Martinique !).

Photo 109. Tragus berteronianus, 11 novembre 2021 ; N. Servientis (image sous licence CC-BY-NC-ND).
Photo 110. Tragus berteronianus, 11 novembre 2021 ; N. Servientis (image sous licence CC-BY-NC-ND).

Urochloa subquadripara (Trin.) R.D. Webster (Poaceae)

Voucher : MTK005823.

Le Carbet, prairie marécageuse de l’habitation Lajus (T. Monjoin & N. Servientis, 19.10.2021) ; Sainte-Marie, Ilet Saint-Aubin, prairie semi-xérophile, alt. 41 m (B. Ferlay, 23.09.2022).

Cette espèce relativement proche de Urochloa reptans (L.) Stapf, s’en différencie par des épillets de plus grande taille, un port plus robuste et des feuilles plus longues.

Répartition : Amérique centrale, Amérique du Sud, Floride, Grandes Antilles, Petites Antilles (Guadeloupe, Martinique !). Originaire d’Asie du Sud-Est et d’Océanie.

 

Youngia japonica (L.) DC. (Asteraceae) (photos 111 et 112)

Vouchers : MTK3272, MTK4027.

Fort-de-France, bord de route au parking de Didier (T. Monjoin & N. Servientis, 29.02.2020) et sur la crête d’Alma (B. Ferlay & N. Servientis, 07.05.2020) ; Saint-Pierre, morne d’Orange, cultures maraîchères, alt. 292 m (B. Ferlay, 06.07.2021).

On retrouve aujourd’hui cette espèce dans de nombreuses localités, principalement dans des milieux perturbés.

Répartition : Amérique du Nord, Amérique centrale, Amérique du Sud, Grandes Antilles, Petites Antilles (Saba, Saint-Martin, Guadeloupe, Dominique, Martinique !, Barbade). Originaire d’Asie du Sud-Est.

Photo 111. Youngia japonica, 29 février 2020 ; N. Servientis (image sous licence CC-BY-NC-ND).
Photo 112. Youngia japonica, 29 février 2020 ; N. Servientis (image sous licence CC-BY-NC-ND).

1.3. Les nouveaux taxons cryptogènes

Eriocaulon L. sp. (photos 113 et 114)

Vouchers : MTK3997, MTK5619, MTK6006.

Fonds-Saint-Denis, route de Deux-Choux, prairie humide de bord de route de forêt hygrophile, alt. 581 m (B. Ferlay, 15.06.2021), plateau Boucher, bord de route, alt. 631 m (B. Ferlay & N. Servientis) ; Morne Rouge, Sainte-Cécile, bord de piste en prairie hygrophile (B. Ferlay, 05.03.2022).

La famille des Eriocaulaceae n’était pas encore signalée pour les Petites Antilles. Cette espèce se développe dans quelques prairies humides, ornières et bords de route de l’étage hygrophile, notamment sur le plateau Boucher, sur la route de Deux-Choux et autour du Morne-Rouge. L’identification a été possible avec certitude jusqu’au genre et les échantillons ont été transmis à Nancy Hensold, spécialiste de la famille, pour identification, ce qui permettra d’en savoir plus sur son origine et sur son statut.

Photo 113. Eriocaulon sp., 5 mars 2021 ; B. Ferlay (image sous licence CC-BY-NC-ND).
Photo 114. Eriocaulon sp., 5 mars 2021 ; B. Ferlay (image sous licence CC-BY-NC-ND).

2. Nouvelles observations floristiques pour la Guadeloupe

2.1. Les nouveaux taxons indigènes

Cochlidium rostratum (Hook.) Maxon ex C. Chr. (Polypodiaceae) (photos 115 et 116)

Vouchers : MTK5082, MTK5591.

Saint-Claude, crête du Nez Cassé, alt. 1000 m (N. Servientis, 02.05.2021).

Cette espèce a été identifiée comme Cochlidium linearifolium (Desv.) Maxon ex C.Chr., qui semble être l’homologue de Cochlidium rostratum (Hook.) Maxon ex C.Chr. d’Amérique centrale et d’Amérique du Sud, et se trouve alors être une erreur de détermination. L’espèce présente dans les Petites Antilles est donc Cochlidium rostratum (Hook.) Maxon ex C. Chr. Proctor corrige cette mauvaise indication présente dans sa flore de 1977 dans un article de 1980 qui n’a pas été pris en compte dans l’index de Christenhusz (2009).

Répartition : Amérique centrale, Amérique du Sud, Grandes Antilles, Petites Antilles (Guadeloupe !). À rechercher en Dominique et en Martinique.

Photo 115. Cochlidium rostratum, 15 mai 2021 ; N. Servientis (image sous licence CC-BY-NC-ND).
Photo 116. Cochlidium rostratum, 15 mai 2021 ; N. Servientis (image sous licence CC-BY-NC-ND).

Cyperus mutisii (Kunth) Griseb. (Cyperaceae) (photos 117 et 118)

Voucher : pas de référence.

Terre-de-Haut, Grand Îlet, pelouse xérophile (D. Andreis, A. Armand, J. Delolme, T. Dubreuil, B. Ferlay, M. Hélion, G. Naudet & N. Servientis, 27.05.2022).

Ce petit Cyperus des zones xérophiles rocailleuses n’avait pas encore été signalé de Guadeloupe bien qu’il soit présent au nord à Porto Rico et au sud à la Martinique. La plupart des données d’observation le situent en bord de sentier où il pourrait être menacé par le pâturage des caprins.

Répartition : Amérique du Nord, Amérique centrale, Amérique du Sud, Grandes Antilles, Petites Antilles (Saint-Martin, Guadeloupe !, Martinique, Grenade).

Photo 117. Cyperus mutisii, 01 novembre 2021 ; N. Servientis (image sous licence CC-BY-NC-ND).
Photo 118. Cyperus mutisii, 01 novembre 2021 ; N. Servientis (image sous licence CC-BY-NC-ND).

Digitaria violascens Link (Poaceae) (photos 119 et 120)

Vouchers : MTK5308, MTK5481.

Saint-François, bas-côté en tuf au niveau du virage de la Coulée sur la RD 118 (D. Pinelli & N. Servientis, 03.11.2020) ; Saint-Claude, dans une bananeraie (N. Servientis, 04.05.2021).

Cette espèce s’identifie assez facilement par ses épillets pubescents et ternés.

Répartition : Amérique centrale, Amérique du Sud, Grandes Antilles, Petites Antilles (Guadeloupe !, Dominique).

Photo 119. Digitaria violascens, 03 novembre 2020 ; N. Servientis (image sous licence CC-BY-NC-ND).
Photo 120. Digitaria violascens, 03 novembre 2020 ; N. Servientis (image sous licence CC-BY-NC-ND).

Echinochloa polystachya (Kunth) Hitchc. (Poaceae) (photos 121 et 122)

Voucher : MTK5489.

Lamentin, prairie flottante sur la rivière Caillou (N. Servientis, 10.09.2020) ; Les Abymes, prairies marécageuses de l’aéroport de Guadeloupe (N. Servientis, 11.09.2020).

Facilement identifiable grâce à sa ligule bordée de longs cils rigides, cette espèce n’avait pas encore été signalée dans les prairies marécageuses de Guadeloupe.

Répartition : Amérique du Nord, Amérique centrale, Amérique du Sud, Grandes Antilles, Petites Antilles (Antigua, Guadeloupe !, Martinique, Sainte-Lucie).

Photo 121. Echinochloa polystachya, 10 septembre 2020 ; N. Servientis (image sous licence CC-BY-NC-ND).
Photo 122. Echinochloa polystachya, 10 septembre 2020 ; N. Servientis (image sous licence CC-BY-NC-ND).

Eleocharis elegans (Kunth) Roem. & Schult. (Cyperaceae) (photos 123 et 124)

Voucher : MTK5875.

Trois-Rivières, prairie marécageuse au lieu-dit Moscou proche du plateau du Palmiste (D. Charles, A. Rouchaud & N. Servientis, 25.06.2022).

Cette espèce était déjà connue de Guadeloupe comme l’attestent les parts d’herbier consultées. Fournet indique également sa présence pour la Guadeloupe, mais il est très probable qu’il ait confondu Eleocharis elegans (Kunth) Roem. & Schult. et Eleocharis montana (Kunth) Roem. & Schult. En effet, ce dernier porte très mal son nom et pousse au bord des mares et des étangs de la Grande-Terre, à basse altitude et dans des biotopes xériques. Eleocharis elegans (Kunth) Roem. & Schult. affectionne plutôt les marécages et prairies humides d’altitude de la Grande-Terre.

Répartition : Amérique centrale, Amérique du Sud, Grandes Antilles, Petites Antilles (Guadeloupe !, Dominique, Martinique).

Photo 123. Eleocharis elegans, 25 juin 2022 ; N. Servientis (image sous licence CC-BY-NC-ND).
Photo 124. Eleocharis elegans, 25 juin 2022 ; N. Servientis (image sous licence CC-BY-NC-ND).

Euphorbia lasiocarpa Klotzsch (Euphorbiaceae) (photos 125 et 126)

Vouchers : MTK5324, MTK5644.

Saint-François, bas-côté en tuf au niveau du virage de la Coulée sur la RD 118 (D. Pinelli & N. Servientis, 03.11.2020) ; Saint-François, friche en lisière de culture à la pointe des Châteaux (J. Delolme, M. Schmidt & N. Servientis 28.01.2022) ; Baie-Mahault, prairie pâturée et enfrichée à La Jaille (N. Servientis, 29.06.2022).

Cette espèce rudérale ressemble beaucoup à Euphorbia hyssopifolia L. mais s’en distingue aisément par ses capsules villeuses. Espèce citée pour la Martinique par Britton, selon Vélez (Fournet, 2002), sans qu’aucun spécimen ne soit connu.

Répartition : Amérique centrale, Amérique du Sud, Grandes Antilles, Petites Antilles (Antigua, Guadeloupe !, Sainte-Lucie, Barbade). À confirmer en Martinique.

Photo 125. Euphorbia lasiocarpa, 03 novembre 2020 ; N. Servientis (image sous licence CC-BY-NC-ND).
Photo 126. Euphorbia lasiocarpa, 28 janvier 2022 ; N. Servientis (image sous licence CC-BY-NC-ND).

Gundlachia corymbosa (Urb.) Britton ex Bold (Asteraceae) (photos 127 et 128)

Vouchers : MTK5433, MTK5710.

Saint-François, dans un réservoir creusé dans le sol calcaire du parc éolien de Fond Caraïbes (J. Delolme & N. Servientis, 28.01.2022).

Cette espèce n’est pas à proprement parler nouvelle pour le département de la Guadeloupe, néanmoins elle n’était connue que des falaises calcaires et du plateau de la Désirade et sa présence n’était jusqu’alors pas avérée pour la Guadeloupe « continentale ».

Répartition : endémique des Caraïbes.

Photo 127. Gundlachia corymbosa, 11 juin 2021 ; N. Servientis (image sous licence CC-BY-NC-ND).
Photo 128. Gundlachia corymbosa, 11 juin 2021 ; N. Servientis (image sous licence CC-BY-NC-ND).

Jacquemontia cumanensis (Kunth) Kuntze (Convolvulaceae) (photos 129 et 130)

Voucher : MTK5346.

Le Moule, Porte d’Enfer (J. Delolme, 11.04.2020) ; Petit-Canal, fourré ras proche de la mer à l’anse à la Barque (N. Servientis, 26.01.2021) ; Anse-Bertrand, fourrés littoraux en haut de falaise (D. Andreis & N. Servientis, 25.10.2021).

Cette espèce qui est native de Porto Rico et des îles Vierges n’est présente dans les Petites Antilles que sur l’île de Saint-Martin et semble en expansion vers le sud. Elle est notée comme cultivée par Fournet (2002) mais nous l’avons toujours observée en situations naturelles. Elle affectionne les pelouses aérohalophiles calcaires et les hauts des falaises littorales.

Répartition : Amérique du Sud, Grandes Antilles, Petites Antilles (Saint-Martin, Guadeloupe !).

Photo 129. Jacquemontia cumanensis, 04 novembre 2021 ; N. Servientis (image sous licence CC-BY-NC-ND).
Photo 130. Jacquemontia cumanensis, 04 novembre 2021 ; N. Servientis (image sous licence CC-BY-NC-ND).

Spirodela punctata (G. Mey.) C.H. Thomps. (Araceae) (photos 52 et 53)

Voucher : pas de référence.

Les Abymes, dans une prairie marécageuse autour de l’aéroport de Guadeloupe (N. Servientis, 11.09.2020).

La première mention de cette espèce revient à Maddi qui l’a découverte dans deux mares de Sainte-Anne (Maddi, 2018). Spirodela punctata (G. Mey.) C.H. Thomps. a comme synonyme Landoltia punctata (G. Mey.) Les & D.J. Crawford.

Répartition : Amérique du Nord, Amérique centrale, Amérique du Sud, Grandes Antilles, Petites Antilles (Guadeloupe !, Martinique !, Sainte-Lucie), Europe.

 

Pilea margarettae Britton (Urticaceae) (photos 131 et 132)

Voucher : pas de référence.

La Désirade, sommet de falaise calcaire à la Montagne (N. Servientis, 11.06.2021 ; D. Andreis, 02.09.2021).

Cette espèce, très proche de Pilea microphylla (L.) Liebm., s’en distingue par un port plus buissonnant et ses parties végétatives plus charnues. Elle est citée sous Pilea microphylla (L.) Liebm. dans la Flore de Fournet (2002) car elle y est pressentie depuis quelques années déjà. Elle était jusqu’alors considérée comme une endémique des Grandes Antilles (Acevedo & Strong, 2012).

Répartition : Grandes Antilles, Petites Antilles (Guadeloupe !).

Photo 131. Pilea margarettae, 11 juin 2021 ; N. Servientis (image sous licence CC-BY-NC-ND).
Photo 132. Pilea margarettae, 11 juin 2021 ; N. Servientis (image sous licence CC-BY-NC-ND).

Sesuvium maritimum (Walter) Britton (Aizoaceae) (photos 133 et 134)

Vouchers : MTK5643, MTK5665.

Saint-François, anse à la Barque dans une pelouse en arrière-mangrove à Blutaparon vermiculare et Heliotropium curassavicum (J. Delolme, 27.02.2020 ; J. Delolme & N. Servientis, 27.01.2022).

À ce jour, cette espèce n’est connue que d’une seule station d’une dizaine de mètres carrés et elle pourrait facilement disparaître. Située en arrière-mangrove et près du sentier du littoral, elle semble très menacée par les activités de loisirs (promenade) et par le piétinement.

Répartition : Amérique du Nord, Mexique, Grandes Antilles, Petites Antilles (Saint-Barthélemy, Guadeloupe !).

Photo 133. Sesuvium maritimum, 21 janvier 2022 ; N. Servientis (image sous licence CC-BY-NC-ND).
Photo 134. Sesuvium maritimum, 21 janvier 2022 ; N. Servientis (image sous licence CC-BY-NC-ND).

2.2. Les nouveaux taxons exogènes, échappées ou naturalisées

Lactuca serriola L. (Asteraceae) (photos 135 et 136)

Voucher : MTK5422.

Saint-François, plateforme en tuf autour des éoliennes du parc éolien de Fond Caraïbes (N. Servientis, 10.06.2021).

Seulement quelques individus ont été observés autour de l’éolienne 3.

Répartition : Amérique du Nord, Amérique centrale, Amérique du Sud, Grandes Antilles, Petites Antilles (Guadeloupe !).

Photo 135. Lactuca serriola, 10 juin 2021 ; N. Servientis (image sous licence CC-BY-NC-ND).
Photo 136. Lactuca serriola, 10 juin 2021 ; N. Servientis (image sous licence CC-BY-NC-ND).

Merremia emarginata (Burm. f.) Hallier f. (Convolvulaceae) (photos 137 et 138)

Vouchers : MTK5576, MTK5709.

Petit-Canal, fossé humide en lisière de culture de canne à sucre (D. Pinelli & N. Servientis, 15.12.2020) ; Saint-François, anse à la Barque sur les berges d’une mare asséchée (J. Delolme & N. Servientis, 21.01.2022).

C’est la première mention de cette espèce dans les Caraïbes et les Néotropiques. Cette espèce est considérée comme exotique envahissante majeure et ravageur de culture dans sa zone d’occurrence.

Répartition : Guadeloupe ! Originaire d’Asie tropicale et d’Afrique.

Photo 137. Merremia emarginata, 15 décembre 2020 ; N. Servientis (image sous licence CC-BY-NC-ND).
Photo 138. Merremia emarginata, 15 décembre 2020 ; N. Servientis (image sous licence CC-BY-NC-ND).

Miconia calvescens DC. (Melastomataceae) (photos 95 et 96)

Voucher : pas de référence.

En 2020, une station a été découverte en Guadeloupe, en Basse-Terre. Bien connue pour son caractère envahissant (Meyer, 1994 ; Meyer & Florence, 1996), il est indispensable d’effectuer des actions de lutte contre cette espèce avant que la situation ne devienne incontrôlable. Ces actions de lutte ont déjà débuté, mais les stations connues sont de taille importante et difficiles à traiter.

Répartition : Grandes Antilles, Petites Antilles (Guadeloupe !, Dominique !, Martinique !). Originaire d’Amérique centrale et d’Amérique du Sud.

 

Mimusops elengi L. (Sapotaceae) (photos 139 et 140)

Voucher : MTK5334.

Saint-François, forêt littorale au bord de la RD 118 au niveau du virage de la Coulée (D. Pinelli & N. Servientis, 03.11.2020).

Cet arbre a sûrement été planté le long de la RD 118. Il se distingue des autres espèces de Sapotaceae par les pétales agencés en deux cycles.

Répartition : Grandes Antilles, Petites Antilles (Montserrat, Guadeloupe !, Dominique, Martinique). Originaire d’Asie tropicale.

Photo 139. Mimusops elengi, 04 novembre 2020 ; N. Servientis (image sous licence CC-BY-NC-ND).
Photo 140. Mimusops elengi, 04 novembre 2020 ; N. Servientis (image sous licence CC-BY-NC-ND).

Pteris ensiformis Burm. (Pteridaceae) (photos 101 et 102)

Voucher : pas de référence.

Vieux-Fort, ravine Blondeau, talus rocheux en bord de sentier (N. Servientis, 01.10.2022).

Cette espèce, cultivée à des fins ornementales, est sûrement une échappée des jardins. Elle a été notée en Guadeloupe sous le nom Pteris cretica L. (Bernard, 2015), mais il s’agit d’une erreur d’identification car P. cretica L. n’existe pas en Guadeloupe.

Répartition : Amérique centrale, Amérique du Sud, Floride, Grandes Antilles, Petites Antilles (Guadeloupe !, Martinique !). Originaire d’Asie du Sud-Est, d’Océanie et de la région Pacifique.

 

Scaevola sericea G. Forst. (Goodeniaceae) (photos 141 et 142)

Voucher : pas de référence.

Saint-François, plage de sable de l’anse Kahouane (T. Monjoin & N. Servientis, 29.05.2020), plage de sable de la pointe des Châteaux (T. Monjoin & N. Servientis, 02.06.2020), plage de sable du marais de la pointe Gros Bœuf (J. Delolme, G. Naudet, J. Rios, M. Schmidt & N. Servientis, 01/02/2022) ; Anse-Bertrand, plage de sable le long de la trace des Falaises (N. Servientis, 28.01.2021) ; Sainte-Anne, bord de la N 4 (N. Servientis, 20.07.2021).

Espèce largement naturalisée sur le territoire de la Guadeloupe. Scaevola sericea G. Forst. a comme synonyme Scaevola taccada (Gaertn.) Roxb.

Répartition : Amérique centrale, Floride, Grandes Antilles, Petites Antilles (Anguilla, Saint-Martin, Saint-Barthélemy, Saint Kitts, Guadeloupe !, Martinique, Saint-Vincent, Barbade, Grenade).

Photo 141. Scaevola sericea, 02 juin 2020 ; N. Servientis (image sous licence CC-BY-NC-ND).
Photo 142. Scaevola sericea, 04 novembre 2021 ; N. Servientis (image sous licence CC-BY-NC-ND).

Setaria palmifolia (J. Koenig) Stapf (Poaceae) (photos 105 et 106)

Voucher : US559819.

Saint-Claude, Montéran (Duss, 1892).

Duss l’a observé à l’époque dans les jardins et dans les ravines et pentes abruptes, jusqu’aux bords des rivières du secteur de Montéran. Il ajoute qu’il ne sait pas si cette espèce est indigène ou non. On sait aujourd’hui que l’espèce est originaire du continent asiatique.

Répartition : Amérique du Nord, Amérique centrale, Amérique du Sud, Grandes Antilles, Petites Antilles (Guadeloupe !, Martinique !). Originaire d’Asie et de Malaisie.

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