Une déclinaison moderne des Thero-Suaedetea splendentis

Title

A modern overview of the Thero-Suaedetea splendentis

Résumé

La modernisation de l’approche phytosociologique de la végétation halophile thérophytique à Salicornia sp. pl., ainsi que de la taxonomie et la nomenclature de ses taxons constitutifs, amène à revoir la structure interne des Thero-Suaedetea splendentis, avec un ordre et huit alliances, dont quatre présentes en France.

Abstract

The modernization of the phytosociological approach of the halophilic therophytic vegetation with Salicornia sp. pl., as well as the taxonomy and nomenclature of its constituant taxa, leads to review the internal structure of Thero-Suaedetea splendentis, with one order and eight alliances, four of which are present in France.

Plusieurs numéros des Cahiers botaniques ou d’autres articles ont été consacrés à des synthèses de classes de végétation halophile ou psammophile (Crypsietea aculeatae, Euphorbio paraliae-Ammophiletea arundinaceae, Honckenyo peploidis-Leymetea arenarii, Juncetea maritimi, Nerio oleandri-Tamaricetea africanae, Saginetea maritimae, Sarcocornietea fruticosae). Dans cette liste, il manque notamment la végétation thérophytique halophile à Salicornia div. sp., objet du présent essai. Les méthodes et les limites de cet exercice sont les mêmes que celles évoquées dans la synthèse des Sarcocornietea fruticosae (de Foucault, 2021), à laquelle on renvoie.

Classiquement cette végétation fait l’objet d’une classe unique actuellement dénommée Thero-Suaedetea splendentis (Bardat et al., 2004). La difficulté de sa structure interne tient à deux points principaux :

  • l’organisation en mosaïque biologique thérophytes/vivaces, la composante vivace étant à rattacher aux Sarcocornietea fruticosae ou aux Juncetea maritimi, éventuellement en terme de groupements basaux ; selon notre choix méthodologique de bien distinguer ces deux composantes biologiques, déjà exposé dans des synthèses antérieures (par exemple de Foucault & Lazare, 2020), on n’accepte pas la dénomination des associations mélangeant des taxons biologiquement distincts (de tels noms sont identifiés dans la suite par des guillemets) ;
  • l’évolution de la taxonomie et de la nomenclature des espèces annuelles du difficile genre Salicornia par les techniques moléculaires modernes a été surtout affirmée par Kadereit et al. (2012) et suivie partiellement par la Flore de la France méditerranéenne continentale (Tison et al., 2014) et plus complètement par Flora Gallica (Tison & de Foucault, 2014) ; dans notre pays, ce genre se réduit à trois taxons annuels :
  • un tétraploïde, procumbens Sm. subsp. p. (incluant S. decumbens (Toelken) Piirainen & G. Kadereit, S. dolichostachya Moss, S. oliveri Moss, S. emerici Duval-Jouve, S. fragilis P.W. Ball & Tutin, S. nitens P.W. Ball & Tutin, S. ramosissima (Hook. f.) E.S. Marshall var. vicensis J. Duvign., S. stricta Dumort., S. strictissima Gram, S. veneta Pignatti & Lausi) ;
  • deux diploïdes, perennans Willd. subsp. p. (incluant S. patula Duval-Jouve, S. prostrata Pall.) et S. europaea (incluant S. obscura P.W. Ball & Tutin, S. brachystachya (G. Mey.) D. Koenig, S. ramosissima (Hook. f.) E.S. Marshall, S. appressa Dumort., S. pusilla (Hook. f.) E.S. Marshall), ce dernier avec deux sous-espèces (subsp. europaea et subsp. disarticulata (Moss) Lambinon & Vanderpoorten, cette dernière incluant S. disarticulata Moss, S. pusilla auct.) et la nsubsp. marshallii Lambinon & Vanderpoorten [S. europaea subsp. europaea × subsp. disarticulata].

Compte tenu de ces nouvelles données, il devient nécessaire de reconsidérer la synsystématique de cette classe.

Dans la suite on abrègera les autorités ‘Rivas Mart., T.E. Díaz, Fern.-Gonz., Izco, Loidi, Lousã & Penas 2002’ en ‘Rivas Mart. et al. 2002’ et ‘Bardat, Bioret, Botineau, Boullet, Delpech, Géhu, Haury, Lacoste, Rameau, J.-M. Royer, G. Roux & Touffet 2004’ en ‘Bardat et al. 2004’.

 

THERO-SUAEDETEA SPLENDENTIS Rivas Mart. 1972 (Bol. Real Soc. Esp. Hist. Nat. 70, non consulté) ; tableau 1

Typus classis : Thero-Suaedetalia splendentis Braun-Blanq. & O. Bolòs 1958 (Anales Est. Exp. Aula Dei 5 (1-4) : 97).

Végétation thérophytique halophile colonisatrice des vases salées littorales à continentales caractérisée par Salicornia europaea subsp. e. (photo 1), Suaeda maritima subsp. m. (photo 2), Halimione pedunculata (photo 3), partageant Spergularia marina et Atriplex prostrata avec d’autres classes thérophytiques plus ou moins halophiles. Plusieurs de ces taxons sont des végétaux crassulescents ; cette caractéristique morphologique est induite par la haute pression osmotique, une partie des sels étant dissoute dans le suc vacuolaire. Hypertonique relativement au milieu extérieur, ce dernier provoque l’absorption de l’eau, les cellules se gorgeant alors d’eau. Une certaine convergence morphologique apparaît donc entre ces végétaux halophiles et les Crassulaceae ou Aizoaceae xérophiles. Par ailleurs, la photosynthèse est de type C4 (et non CAM, pour crassulacean acid metabolism, comme chez les Crassulaceae et Aizoaceae) à l’image de plusieurs graminées tropicales à forte biomasse, type de photosynthèse se caractérisant par une disjonction spatiale entre la capture du CO2 et son intégration dans le cycle de Calvin.

Photo 1. Salicornia europaea subsp. e. ; © H. Guitton.
Photo 2. Suaeda maritima subsp. m. ; © B. de Foucault.
Photo 3. Halimione pedunculata ; © B. Bock.

Plusieurs des associations définies par Géhu et Géhu-Franck se réfèrent à la publication ‘Géhu & Franck (1982)’, qui doit pourtant être considérée comme inédite au regard de l’article 1 de l’ICPN. La publication ultérieure (Géhu & Géhu-Franck, 1984) répond bien à cet article, mais la typification se réfère à des relevés de cette publication de 1982, donc toujours non validement publiés.

La présente synthèse s’appuira essentiellement sur le tableau 1 in Géhu (1992). La pauvreté synfloristique de cette végétation incite à ne pas distinguer plus d’un seul ordre au sein de cette classe.

Ordre unique. Thero-Suaedetalia splendentis Braun-Blanq. & O. Bolòs 1958 (Anales Est. Exp. Aula Dei 5 (1-4) : 97), incl. Thero-Salicornietalia dolichostachyae Tüxen ex Boullet & Géhu in Bardat et al. 2004 (Patrimoines naturels 61 : 101)

Typus ordinis : Thero-Suaedion splendentis Braun-Blanq. ex Braun-Blanq. in Braun-Blanq., Roussine & Nègre 1952 (Les groupements végétaux de la France méditerranéenne : 102).

 

Alliance Spr. Salicornion procumbentis Tüxen ex Géhu 1976 (Colloq. Phytosoc. IV : 396, sub Salicornion strictae) nom. mut. hoc loco, incl. Salicornion dolichostachyo-fragilis Géhu & Rivas Mart. ex Géhu in Bardat et al. 2004 (Patrimoines naturels 61 : 102) ; tableau 1 : colonnes en Spr

Typus allianciae : Salicornietum decumbentis König ex Schwabe & Tüxen in Tüxen 1974 (Die Pflanzengesellschaften Nordwest-Deutschlands, 2e édition. 1, non consulté) muté ici en Salicornietum procumbentis Géhu & Géhu-Franck ex hoc loco.

Végétation plutôt ouverte d’optimum atlantique des slikkes et des schorres inférieurs à Salicornia procumbens subsp. p. (photo 4) optimal.

Photo 4. Salicornia procumbens subsp. p. ; © H. Guitton.

Spr. Salicornietum procumbentis Géhu & Géhu-Franck ex ass. nov. hoc loco [syn. : Salicornietum dolichostachyae Géhu & Géhu-Franck 1984 (Doc. Phytosoc., NS, VIII : 53) nom. inval.], incl. « Arthrocnemo glauci-Salicornietum emerici (O. Bolòs 1962) Géhu, Géhu-Franck & Caron 1978 », « Puccinellio maritimae-Salicornietum emerici Géhu & Géhu-Franck 1979 », Salicornietum decumbentis König ex Schwabe & Tüxen in Tüxen 1974, Salicornietum dolichostachyae Géhu & Géhu-Franck 1984, Salicornietum emerici O. Bolòs ex Brullo & Furnari 1976, Salicornietum fragilis Géhu & Géhu-Franck 1984, Salicornietum ramosissimo-nitentis Géhu & Bioret 1992, Salicornietum strictissimae Gillner 1960, Salicornietum venetae Pignatti 1966, Salicornietum vicensis J. Duvign. 1967 ; typus nominis hoc loco : composante thérophytique du relevé 21 du tableau 5 in Géhu & Bioret (1992, Bull. Soc. Bot. Centre-Ouest, NS, 23 : 409) en modernisant la nomenclature des Salicornia cités, soit Salicornia procumbens *p. 33, S. europaea *e. 12, Suaeda maritima *m. +2 (Saint-Benoît-des-Ondes, Ille-et-Vilaine, 60 %, 10 m², 3 taxons) ; a – variation méditerranéo-atlantique de la haute slikke dépourvue de Salicornia europaea, Suaeda maritima et caractérisée par la haute fréquence du phénotype très ramifié, couché et demeurant vert, de Salicornia procumbens subsp. p. (« S. dolichostachya ») (Gillner, 1960, tableau 12, sub Salicornietum strictissimae ; Géhu, 1992, tableau p. 260 : colonne 1), incl. Salicornietum strictissimae Gillner 1960, Salicornietum decumbentis König ex Schwabe & Tüxen in Tüxen 1974 pro parte, Salicornietum dolichostachyae Géhu & Géhu-Franck 1984 pro parte ; b – variation méditerranéo-atlantique type (photo 5) de niveau moyen (bas et moyen schorre) à Salicornia europaea et/ou Suaeda maritima, caractérisée par la haute fréquence du phénotype peu ramifié, dressé et jaunissant, de Salicornia procumbens subsp. p. (« S. fragilis ») (Géhu & Géhu-Franck, 1979, tableau 2 : relevés 1 à 10 ; Géhu, 1992, tableau p. 260 : colonnes 2, 3, 4, 12 ; Géhu & Bioret, 1992, tableau 5, sub Salicornietum fragilis), incl., Salicornietum fragilis Géhu & Géhu-Franck 1984 pro parte, Salicornietum decumbentis König ex Schwabe & Tüxen in Tüxen 1974 pro parte, Salicornietum dolichostachyae Géhu & Géhu-Franck 1984 pro parte, « Puccinellio maritimae-Salicornietum ramosissimae Géhu & Géhu-Franck 1979 » pro parte, Salicornietum vicensis J. Duvign. 1967 ; c – variation méditerranéo-atlantique de niveau supérieur des mares du haut schorre (rare) et des salines (fréquent ; photo 6) sur vases longuement inondées, avec de fortes variations de salinité (inondations hivernales et assec estival) marquées par le phénotype rougissant de Salicornia procumbens subsp. p. (« S. emerici ») (Géhu & Géhu-Franck, 1979, tableau 2 : relevés 11 à 28 ; Géhu, 1992, tableau p. 260 : colonne 9 ; Géhu & Bioret, 1992, tableau 11, sub Salicornietum ramosissimo-nitentis), incl. « Arthrocnemo glauci-Salicornietum emerici (O. Bolòs 1962) Géhu, Géhu-Franck & Caron 1978 », « Puccinellio maritimae-Salicornietum emerici Géhu & Géhu-Franck 1979 », « Puccinellio maritimae-Salicornietum ramosissimae Géhu & Géhu-Franck 1979 » pro parte, Salicornietum ramosissimo-nitentis Géhu & Bioret 1992 ; d – race méditerranéenne à Salicornia perennans *p. (Géhu, 1992, tableau p. 260 : colonnes 14 et 15, en remplaçant dans la 14 le ‘+’ de ‘S. patula’ par ‘I’ car une présence + n’est pas possible sur seulement six relevés), incl. Salicornietum venetae Pignatti 1966, Salicornietum emerici O. Bolòs ex Brullo & Furnari 1976.

Photo 5. Le Salicornietum procumbentis (variation b) en mosaïque avec le Spartinetum maritimae Corill. 1953 ; © H. Guitton.
Photo 6. Le Salicornietum procumbentis (variation c) ; © H. Guitton.

Alliance Sde. Salicornion disarticulato-europaeae (Géhu & Géhu-Franck 1984) nom. nov. hoc loco ; tableau 1 : colonnes Sde1 à Sde7

[syn. : Salicornion europaeo-ramosissimae Géhu & Géhu-Franck 1984 (Doc. Phytosoc., NS, VIII : 61), revalidé ultérieurement à tort par Rivas-Martínez (1990, Ecol. Medit. 16 : 361)]

Typus allianciae : Salicornietum pusillo-ramosissimae Géhu 1976 (Colloq. Phytosoc. IV : 410) muté ici en Salicornietum disarticulato-europaeae.

Végétation plutôt fermée d’optimum atlantique des schorres moyens à supérieurs à Salicornia europaea subsp. e. optimal, S. europaea subsp. disarticulata (photo 7), Spergularia marina, plus Halimione pedunculata pour l’Europe occidentale.

Photo 7. Salicornia europaea subsp. disarticulata ; © H. Guitton.

Sde1. Suaedetum maritimae (Géhu & Géhu-Franck 1969) Géhu (1975) 1982 (Géhu, 1992, tableau p. 260 : colonnes 6 et 7), incl. « Astero tripolii-Suaedetum maritimae Géhu & Géhu-Franck 1984 », communauté basale de l’alliance présente du bas schorre jusque dans le haut schorre.

Sde2. Spergulario marinae-Salicornietum europaeae Bueno & Fern. Prieto in Bueno 1997 (Bueno Sánchez, 1997, tableau 24) ; affine de Sde4, mais sans Suaeda maritima. On reconnaît une végétation semblable en Lorraine d’après plusieurs tableaux de Dangien et al. (1974).

Sde3. Groupement à Salicornia procumbens-S. europaea (Miyawaki & Ohba, 1965, tableau 3, sub Salicornietum brachystachyae), des côtes d’Hokkaido (Japon).

Sde4. Suaedo maritimae-Salicornietum europaeae ass. nov. hoc loco (Géhu, 1992, tableau p. 260 : colonne 11 ; Géhu & Bioret, 1992, tableau 8 ; tableau 2 hoc loco), incl. « Puccinellio distantisSalicornietum brachystachyae Wilkoń-Michalska ex Tüxen 1974 », « Spergulario mediae-Salicornietum brachystachyae Géhu 1974 », « Arthrocnemo glauci-Salicornietum ramosissimae (Brullo & Furnari 1976) Géhu, Géhu-Franck & Caron 1978 », « Spergulario mediae-Salicornietum brachystachyae Géhu 1974 », « Puccinellio maritimae-Salicornietum ramosissimae Géhu & Géhu-Franck 1979 », « Puccinellio maritimae-Salicornietum europaeae Géhu & Géhu-Franck 1982 », Salicornietum obscurae Géhu & Géhu-Franck 1984, la « pelouse annuelle du moyen schorre à Salicornia brachystachya et S. obscura var. rubescens Guitton, Thomassin & Corre 2015 » (Guitton et al., 2015 : 42 ; tableau 1 : relevé 6), association du moyen schorre ; typus nominis hoc loco : relevé 1 du tableau 2 hoc loco repris ci-dessous.

Saint-Brévin-les-Pins (44), banc de Bilho, le 28 septembre 2010, 70 %, 50 m², 3 taxons (réalisé par H. Guitton et D. Chagneau)

Salicornia europaea *e. (phénotype à fleurs peu inégales et rougissant faiblement au niveau des fleurs, exSalicornia obscura var. rubescens) 2, S. europaea *e. 3, Suaeda maritima *m. 1.

Selon les données de Conard (1935 : 457), cette association semble présente aussi en Amérique du Nord orientale, pratiquement sans différences floristiques.

Sde5. Salicornietum disarticulato-europaeae Géhu 1976 nom. mut. hoc loco [syn. : Salicornietum pusillo-ramosissimae Géhu 1976 (Colloq. Phytosoc. IV : 410)] du haut schorre, incl. « Puccinellio maritimae-Salicornietum ramosissimae Géhu & Géhu-Franck 1979 », (Géhu & Géhu-Franck, 1979, tableau 2 : relevés 55 à 61, 64, 71 à 73, 78 à 80, 85 ; Géhu, 1992, tableau p. 260 : colonne 8 ; Géhu & Bioret, 1992, tableau 9, sub Salicornietum disarticulato-ramosissimae) ; neotypus nominis hoc loco : relevé 28 du tableau 9 in Géhu & Bioret (1992, Bull. Soc. Bot. Centre-Ouest, NS, 23 : 411) en adaptant la nomenclature des taxons, soit Salicornia europaea *disarticulata 44, S. europaea *e. 11, Spergularia marina +2, Suaeda maritima *m. + (Laneros, Côtes-d’Armor, 70 %, 2 m², 4 taxons).

Sde6. Salicornietum marshallii (Géhu & Géhu-Franck 1979) Géhu & Bioret 1992 (Géhu & Géhu-Franck, 1979, tableau 2 : relevés 62, 63, 65 à 70, 74 à 77, 81 à 84 ; Géhu, 1992, tableau p. 260 : colonne 10 ; Géhu & Bioret 1992, tableau 12), incl. « Puccinellio maritimae-Salicornietum pusillae Géhu & Bioret 1992 », « Puccinellio maritimae-Salicornietum ramosissimae Géhu & Géhu-Franck 1979 » pro parte, du haut schorre.

Sde7. « Spergulario rupicolae-Salicornietum ramosissimae Bioret, Lahondère & Khelifi 2001 » (Bioret et al., 2001, tableau 1), végétation basale de l’alliance des hauts de falaise soumise aux embruns.

 

Alliance Spe. Salicornion perennantis Géhu & Géhu-Franck 1984 (Doc. Phytosoc., NS, VIII : 61, sub Salicornion patulae) nom. mut. hoc loco ; tableau 1 : colonnes Spe1 à Spe7

Typus allianciae : Suaedo maritimae-Salicornietum perennantis (Brullo & Furnari 1976) Géhu & Géhu-Franck 1984 nom. mut. hoc loco désigné par les auteurs de l’alliance (1984, Doc. Phytosoc., NS, VIII : 61, sub Suaedo maritimae-Salicornietum patulae).

Végétation méditerranéenne à thermo-continentale colonisant les vases soumises à de fortes dessiccations estivales, caractérisée par Salicornia perennans subsp. p.

Spe1. Suaedo maritimae-Salicornietum perennantis (Brullo & Furnari 1976) Géhu & Géhu-Franck 1984 nom. mut. hoc loco (Géhu, 1992, tableau p. 260 : colonne 16, sub Suaedo maritimae-Salicornietum patulae ; Costa et al., 1997, tableau 4, sub Halimiono portulacoidis-Salicornietum patulae) ; cité aussi par Géhu et al. (1994, tableau 1).

Spe2. Suaedo braun-blanquetii-Salicornietum perennantis Braun-Blanq. & O. Bolòs 1958 nom. mut. hoc loco (Braun-Blanquet & de Bolòs, 1958, tableau 22, sub Ass. à Salicornia herbacea et Suaeda brevifolia).

Spe3. Salicornietum perennantis Soó 1927 ex 1964 (Vicherek, 1973, tableau 10, sub Salicornietum prostratae).

Spe4. Suaedetum pannonicae Soó ex Wendelb. 1943 (Vicherek, 1973, tableau 8).

Spe5. Suaedo spicatae-Salicornietum perennantis Brullo & Furnari ex Alcaraz, Rios, De la Torre, Delgado & Inocencio 1998 (Alcaraz et al., 1998, tableau 1 : relevés 5 à 11 ; Tomaselli & Sciandrello, 2016, tableau IX : relevé 8).

Spe6. Suaedo maritimae-Spirobassietum hirsutae Braun-Blanq. 1933 (Braun-Blanquet, 1933 : 12, sub Suaedo maritimae-Kochietum hirsutae).

Spe7. Salicornio perennantis-Spirobassietum hirsutae (Géhu, Roman & Boullet 1994) nom. nov. hoc loco [syn. : Suaedo-Bassietum hirsutae Géhu, Roman & Boullet 1994 (Fitosociologia 27 : 74), non Braun-Blanq. 1933] (Géhu et al., 1994, tableau 2) ; typus nominis hoc loco : relevé 1 du tableau 2 in Géhu et al. (1994, Fitosociologia 27 : 75).

 

Alliance TSs. Thero-Suaedion splendentis Braun-Blanq. ex Braun-Blanq. in Braun-Blanq., Roussine & Nègre 1952 (Les groupements végétaux de la France méditerranéenne : 102) , tableau 1 : colonnes TSs1 à TSs9

[syn. : Thero-Suaedion Braun-Blanq. 1931 (Comm. SIGMA 9 : 38) nom. inval.]

Lectotypus allianciae hoc loco : Suaedo splendentis-Salsoletum sodae Braun-Blanq. 1933 (Prodrome des groupements vég. 1  : 13).

Végétation des vases organiques saumâtres eutrophes ou des bourrelets littoraux organo-minéraux méditerranéens à Suaeda splendens (photo 8) et S. spicata. Alliance floristiquement la plus diversifiée de la classe.

Photo 8. Suaeda splendens ; © B. de Foucault.

TSs1. Aizoo hispanici-Suaedetum splendentis Braun-Blanq. & O. Bolòs 1958 (Braun-Blanquet & de Bolòs, 1958, tableau 21).

TSs2. Suaedo splendentis-Salicornietum europaeae Rivas Mart., M.J. Costa, Castrov. & E. Valdés 1980 nom. mut. hoc loco (Rivas-Martínez et al., 1980, tableau 23, sub Suaedo splendentis-Salicornietum ramosissimae) ; transition vers les Frankenietalia pulverulentae.

TSs3. Suaedo splendentis-Salsoletum sodae Braun-Blanq. 1933 (Braun-Blanquet, 1933 : 13).

TSs4. Salsoletum sodae Slavnić 1948 (Slavnić, 1948 : 8) ; une végétation voisine est publiée par Horvatić (1934 : 239).

TSs5. Suaedetum spicato-splendentis Rivas Mart. et al. 2002 (Rivas-Martínez et al., 2002, tableau 93).

TSs6. « Frankenio boissieri-Suaedetetum spicatae Reyes-Betancort, Padrón Mederos, Guma, Santos Guerra & Navarro Déniz 2009 » (Reyes-Betancort et al., 2009, tableau 1 : relevés 1 à 12).

TSs7. Atriplici salinae-Suaedetum spicatae O. Bolòs & Vigo 1984 (Tomaselli & Sciandrello, 2016, tableau IX : relevés 3 et 4).

TSs8. Bupleuro gracilis-Petrosimonietum oppositifoliae Oberd. 1952 (Oberdorfer, 1952, tableau 7, sub Bupleuro gracilis-Petrosimonietum crassifoliae).

TSs9. Race est-méditerranéenne du Suaedo splendentis-Salsoletum sodae Braun-Blanq. 1933 (Oberdorfer, 1952, tableau 9) ; mérite d’être distinguée sous le nom de Petrosimonio oppositifoliae-Suaedetum splendentis (Oberd. 1952) ass. nov. et stat. nov hoc loco, typus nominis hoc loco : relevé 435 du tableau 9 in Oberdorfer (1952, Vegetatio 3 : 342), soit Suaeda splendens 4.4, Atriplex tatarica 1.2, Petrosimonia oppositifolia +.1, Hordeum marinum +.2, Spergularia marina +.2, Suaeda altissima +.1 (30 août 1944, Vardar-Deha, vignes près de Kalochorion, mer Égée nord, 80 %, 6 taxons, réalisé par E. Oberdorfer).

 

Alliance Mc. Microcnemion coralloidis Rivas Mart. 1984 (source précise non identifiée) ; tableau 1 : colonnes Mc1 et Mc2

Végétation halophile des bassins continentaux ibériques à nord-africains à Microcnemum coralloides et Halopeplis amplexicaulis (photo 9).

Photo 9. Halopeplis amplexicaulis.

Typus allianciae : Microcnemetum coralloidis Rivas Mart. in Rivas Mart. & M.J. Costa 1976 (Colloq. Phytosoc. IV : 85).

Mc1. Microcnemetum coralloidis Rivas Mart. in Rivas Mart. & M.J. Costa 1976 (Rivas-Martínez & Costa, 1976, tableau 6 : Cirujano, 1981, tableau 2 ; Blanché & Molero 1986, tableau 2).

Mc2. Halopeplidetum amplexicaulis Burollet 1927 (Blanché & Molero, 1986, tableau 1) ; cité aussi par Géhu et al. (1990, tableau 6).

 

Alliance Sg. Salicornion grandtneri Géhu & Géhu-Franck 1992 (Colloq. Phytosoc. XVIII : 289) ; tableau 1 : colonnes Sg1 et Sg2

Végétation nord-est américaine caractérisée par des taxons créés par Géhu et Géhu-Franck (1992) apparemment non encore validés (ou refusés ?) par les référentiels internationaux, Salicornia grandtneri et S. canadensis.

Typus allianciae : Spergulario canadensisSalicornietum grandtneri Géhu & Géhu-Franck 1992 (Colloq. Phytosoc. XVIII : 266) désigné par les auteurs de l’alliance (1992, Colloq. Phytosoc. XVIII : 290).

Sg1. Spergulario canadensisSalicornietum grandtneri Géhu & Géhu-Franck 1992 (Géhu & Géhu-Franck, 1992, tableau 3).

Sg2. Spergulario canadensisSalicornietum canadensis Géhu & Géhu-Franck 1992 (Géhu & Géhu-Franck, 1992, tableau 4).

La validité de ces deux associations dépend évidemment de la validité des deux seconds Salicornia éponymes.

 

Alliance ASj. Atriplici gmelinii-Suaedion japonicae all. nov. hoc loco ; tableau 1 : colonnes ASj1 à ASj3

Végétation des côtes du Japon (hors Hokkaido) à Suaeda japonica, Atriplex gmelinii, Artemisia fukudo, Limonium tetragonum.

Typus nominis hoc loco : Suaedetum japonicae A. Myiaw. & Ohba 1969 (Sci. Reports Yokohama Natl. Univ., II, 15 : 4).

ASj1. Suaedetum japonicae A. Myiaw. & Ohba 1969 (Miyawaki & Ohba, 1969, tableau 1).

ASj2. Atriplici gmelinii-Suaedetum maritimae A. Myiaw. & Ohba 1969 (Miyawaki & Ohba, 1969, tableau 2).

ASj3. Limonietum tetragoni A. Myiaw. & Ohba 1969 (Miyawaki & Ohba, 1969, tableau 3).

 

De la partie européenne de l’ex-URSS, Golub et Solomakha (1988) citent encore un Suaedion salsae V. Golub & Czorbadze 1988, alliance qui serait caractérisée par Salicornia europaea subsp. e., Suaeda maritima subsp. m., S. salsa, S. acuminata, S. heterophylla ; sa validité reste à confirmer.

 

En résumé, cette classe peut être ainsi déclinée (en grisé les quatre alliances présentes en France) :

THERO-SUAEDETEA SPLENDENTIS Rivas Mart. 1972

Thero-Suaedetalia splendentis Braun-Blanq. & O. Bolòs 1958

Salicornion procumbentis Tüxen ex Géhu 1976

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Remerciements

Merci à Benoît Bock pour la photo d’Halimione pedunculata extraite de sa base Photoflora, à V. Gaudillat (cellule Habitats, UMS 2006 Patrimoine naturel, MNHN, Paris) pour la documentation bibliographique.