Contribution à la flore de la Lozère : espèces nouvelles depuis 2000
Title
Contribution to the flora of Lozère: new species since 2000
Résumé
Présentation d’espèces nouvellement citées pour le département de la Lozère depuis le début du xxie siècle.
Abstract
Presentation of newly cited species for the Lozère département since the beginning of the 21st century.
1. Introduction
La Lozère est un département du sud de la France, situé dans la région Occitanie. Il est le moins peuplé de France, avec ses 76 519 habitants en 2021, bien en-deçà de la Creuse, avant-dernier, avec ses 115 702 habitants (source INSEE). Territoire de montagne, il abrite le quatrième sommet du Massif central, le sommet de Finiels sur le mont Lozère du haut de ses 1 699 m d’altitude, loin derrière les sommets alpins et pyrénéens. Pourtant, son altitude moyenne est parmi les plus hautes de France. Sur le plan botanique, contrairement à la plupart des départements limitrophes, il n’a fait l’objet d’aucune synthèse de sa flore. Faut-il voir là un département austère et peu attrayant pour les botanistes ?
Certainement pas ! Les prospections botaniques y sont sans nul doute moins foisonnantes que dans d’autres départements, mais elles restent actives et ont permis des observations inédites de plantes ces dernières années par les divers botanistes locaux ou de passage. Cet article n’a pas la prétention de combler les lacunes de connaissance de la flore de ce territoire, mais seulement de partager ces nouvelles connaissances et de susciter et motiver de nouvelles recherches. Il rassemble et présente des espèces nouvellement citées pour le département depuis le début du xxie siècle.
2. Méthode
En l’absence de flore ou de catalogue historique en Lozère, le fond floristique ayant permis de considérer qu’une espèce était nouvellement observée depuis 2000 s’est appuyée d’une part sur la base de données Simethis du CBNMed qui intègre de nombreuses références historiques, en particulier des comptes rendus d’herborisations, d’autre part sur les travaux de synthèse suivants :
- Liste des plantes de l’Aubrac, par Ch. Bernard et G. Fabre (1987),
- Flore des Causses, par Ch. Bernard et G. Fabre (2008),
- Catalogue de la flore du massif de l’Aigoual et des contrées limitrophes, par J. Braun-Blanquet (1933),
- Essai sur la végétation du mont Lozère comparée à celle de l’Aigoual, par Braun-Blanquet (1953).
Les espèces retenues sont des indigènes et des archéophytes, les espèces naturalisées feront l’objet d’un autre article. Les espèces, sous-espèces et variétés appartenant aux groupes complexes, en particulier les apomictiques comme les genres Hieracium, Taraxacum, Rubus, ne sont pas retenues, la connaissance de ces taxons étant encore imparfaite et pas stabilisée.
Sauf cas particulier, les noms proposés sont repris de la version 16 du référentiel taxonomique français. Les données détaillées de chaque taxon sont toutes (ou le seront sous peu) rassemblées dans la base de données Simethis du CBNMed.
Les plantes retenues sont généralement des espèces rares ou endémiques du Massif central. Des plantes plus fréquentes et communes en France sont aussi signalées, ce qui peut paraître plus surprenant. Ces espèces plus banales ont probablement été vues avant 2000, mais n’auront pas été signalées dans les références analysées. Des publications anciennes auront pu nous échapper. Le présent travail sera l’occasion de nous faire remonter ces informations pour acter ces mentions anciennes dans les bases de données.
3. Présentation du département de la Lozère
La Lozère est un département montagneux, d’altitude moyenne supérieure à 1 000 m, avec des altitudes variant de 200 m au plus dans les vallées cévenoles jusqu’à 1 699 m au sommet du mont Lozère. L’atlas des paysages du Languedoc-Roussillon présente ainsi ce département, des reliefs dominants plutôt doux ; des reliefs impressionnants « en creux ». C’est un département aux reliefs en négatif, à savoir des hauts plateaux aux surfaces ondulées et aux reliefs peu saillants qui sont entaillés par des vallées et des gorges le plus souvent profondes et encaissées. Il se structure en cinq unités paysagères, quatre sont disposées aux angles cardinaux du département, la cinquième est en position centrale, assurant d’une certaine manière une transition entre les précédentes (carte 1).
La Margeride (1) est située au nord-est, c’est l’unité paysagère la plus étendue. Son sous-bassement est granitique. Sa surface oscille entre 1 000 et 1 200 m d’altitude en moyenne, elle est ondulée, aux reliefs arrondis et usés par l’érosion. En son centre, la montagne ou dorsale de la Margeride forme un bombement qui s’étire selon un axe nord-sud entre le Truc de Fortunio au sud (1 552 m) et le mont Mouchet au nord (1 497 m). Elle sépare le plateau de Margeride en deux, avec d’un côté le plateau oriental, partagé avec le département de la Haute-Loire et qui est drainé par la rivière du Chapeauroux, affluent de l’Allier et dépendant du bassin de la Loire, et de l’autre côté le plateau occidental, drainé par la vallée de la Truyère qui appartient au bassin de la Garonne. Ce territoire se trouve dans la série du hêtre et du pin sylvestre. Le paysage est une alternance de prairies et de pelouses, de landes et de bois. Ces formations naturelles et semi-naturelles sont fréquemment substituées par des champs de conifères (pins allochtones, épicéas, sapins, douglas principalement) et des prairies artificielles. Avec des conditions plus contraignantes liées à l’altitude, la dorsale accueille de nombreuses tourbières.
L’Aubrac (2) occupe la partie nord-ouest du département et se prolonge au-delà dans le Cantal et l’Aveyron. Sa partie nord rappelle en tout point les paysages de la Margeride voisine avec une altitude comprise entre 1 000 et 1 200 m, et son substrat granitique. Sa partie sud est coiffée d’une couverture basaltique, elle s’élève progressivement entre 1 200 et 1 400 m d’altitude et culmine au Signal de Mailhebiau (1 469 m). Plus humide, cette région se rattache à la série du hêtre, mais les plantations de conifères sont là aussi très fréquentes. De vastes étendues de pelouses et de prairies caractérisent la partie la plus élevée au sud, avec des tourbières et des lacs tourbeux. Ce territoire dépend entièrement du bassin versant du Lot, soit directement sur son flanc sud, soit indirectement par la vallée de la Truyère dans sa partie nord. La bordure sud de l’Aubrac plonge sur la vallée du Lot située à 500 m d’altitude. Les versants sont raides mais jamais escarpés, et sont entaillés de vallées ouvertes au sud appelées boraldes.
Les Cévennes (3) se trouvent au sud-est du département. Au contraire des autres entités régionales, elles ne constituent pas un plateau, mais un territoire aux reliefs vigoureux et accidentés fait de vallées encaissées et de ravins séparés par des crêtes rocheuses et des serres. Limitées au nord par le massif du Goulet et la vallée du Chassezac, elles abritent les altitudes les plus élevées du département avec le mont Lozère (1 699 m au sommet de Finiels) et le mont Aigoual (1569 m), mais aussi les plus basses avec des altitudes voisines de 200 m au contact du département voisin du Gard, au niveau des vallées du Galeizon et du Gardon de Mialet. Les Cévennes sont drainées par le bassin de l’Allier dans sa partie nord, le bassin du Tarn dans sa partie ouest et le bassin de la Méditerranée dans toute la partie sud et est. Son sous-sol est composé de granites et de gneiss sur les massifs élevés du Mont-Lozère et du Bougès qui lui est parallèle au sud, ainsi que sur le massif de l’Aigoual, et de schistes partout ailleurs dans les vallées cévenoles. À l’ouest, autour du Pompidou, Barre-des-Cévennes, Cans-et-Cévennes ou les Bondons, plusieurs petits causses (Can de l’Hospitalet, le Causset, Can de Tardonnenche…) coiffent les schistes. Ils sont des témoins de l’extension passée des dépôts sédimentaires jurassiques caractérisant la région voisine des Causses. Ce territoire présente les affinités méditerranéennes les plus marquées grâce à ses vallées tournées au sud et sa position méridionale. Il est essentiellement boisé et se compose de hêtraies sur les versants des plus hauts sommets et certains ubacs, de chênaies pubescentes, de chênaies vertes et de châtaigneraies dans toutes ses parties chaudes. Sous la pression de l’homme, nombre de ces formations ont été substituées par des plantations de conifères (pin noir et pin maritime dans les vallées cévenoles les plus chaudes, douglas, sapin, épicéa et autres essences ailleurs).
Les Causses (4) se situent au sud-ouest du département. Cette entité se compose des trois grands causses lozériens qui sont, du nord au sud, le Causse de Sauveterre, le Causse Méjean (le plus élevé des Grands Causses) et la partie nord-est du Causse Noir au-dessus de Meyrueis. Ce sont d’immenses surfaces tabulaires au relief ondulé variant entre 900 et 1 200 m d’altitude. Cet ensemble domine de 400 à 500 m les gorges escarpées et étroites du Tarn et de son affluent la Jonte. Les pelouses xérophiles calcicoles ou dolomitiques constituent la végétation caractéristique et dominante sur les plateaux. Elles sont accompagnées dans les dolines et sur les affleurements à sols profonds par des cultures extensives de céréales, mais ces pratiques traditionnelles tendent à être remplacées depuis plusieurs années par une agriculture plus intensive et des luzernières. Les bois de pin sylvestre, plus rarement de pin de Salzmann, et de chêne pubescent, ainsi que leurs séries dynamiques (buxaies, fourrés…) s’y observent également, mais ces végétations ligneuses sont surtout développées sur les versants. Les plantations de pin noir y sont fréquentes.
La région des Avant-Causses (5) est au centre du département et au contact des quatre précédentes entités. Elle se compose d’une multitude de petits plateaux calcaires plus ou moins érodés. Ces reliefs isolés sont autant de petits causses satellites, vestiges de l’extension passée des Grands Causses (Causse de Montbel au nord-est, Causse de Mende, Causse de Changefège, Truc du Midi, Truc de Saint-Bonnet…). L’ensemble est drainé par le cours du Lot et ses affluents. Le soubassement géologique est ici majoritairement constitué par des niveaux calcaires et marneux du Jurassique inférieur, mais les schistes et granites affleurent dans les vallées et les parties inférieures où la couverture sédimentaire a été dégagée par l’érosion. L’occupation du sol associe milieux agricoles (cultures, prairies et pelouses) et bois (bois de Pin sylvestre, Chêne pubescent ou Chêne sessile pour les principaux).
4. Présentation des taxons nouveaux
La présentation retenue des taxons se fait selon les groupes ptéridophytes, angiospermes dicotylédones et monocotylédones (pas de Gymnosperme nouveau à signaler !), puis par ordre alphabétique des familles et des espèces. La description est en deux parties, (1) un rappel des localités en précisant pour chaque station le nom de la commune, puis le lieu-dit et/ou l’entité géographique concernée, et entre parenthèses le nom du ou des observateurs et la date d’observation la plus ancienne et parfois de confirmation, (2) une note de synthèse sur l’espèce rappelant son contexte général et local.
Pour les cartes de répartition proposées pour chaque espèce traitée, les observations sont restituées selon les trois périodes d’observations suivantes : (rond blanc) observation entre 2000 et 2006 ; (rond orange) observation entre 2007 et 2014 ; (rond rouge) observation postérieure à 2015.
Nous prions par avance le lecteur de nous excuser en cas de mentions de localités pour lesquelles il aurait connaissance d’observations antérieures à celles indiquées. Nous n’avons pas la connaissance infuse, les observations ou citations botaniques ne sont probablement pas toutes remontées à nos oreilles et notifiées dans la base du CBNMed. Dans ce cas, ne pas hésiter à nous faire remonter ces informations pour corriger ces lacunes.
Ptéridophytes
Hymenophyllaceae
Vandenboschia speciosa (Willd.) G. Kunkel (= Trichomanes speciosum Willd.)
- Cévennes : Le Collet-de-Dèze, dans le vallon du ruisseau de Marmonflès (É. Sulmont, 12/04/2017) ; Moissac-Vallée-Française, dans le Valat de Pébénorgue à la Serre (É. Sulmont, 25/06/2021).
Les mentions antérieures à 2012 (la première datant de 2008) ont déjà fait l’objet d’une synthèse (Nicolas et al., 2013). Deux nouvelles localités ont été découvertes depuis et méritent d’être signalées. Elles démontrent combien le confinement des vallées cévenoles reste un refuge remarquable à cet élément océanique de notre flore.
Il faut souligner que cette espèce côtoie le plus souvent un cortège tout à fait remarquable de mousses d’affinité également océanique : Lophocolea fragrans (Moris & De Not.) Gottsche, Lindenb. & Nees, Hookeria lucens (Hedw.) Sm., Fissidens polyphyllus Wilson ex Bruch & Schimp., Saccogyna viticulosa (L.) Dumort., Hyocomium armoricum (Brid.) Wijk & Margad., Jubula hutchinsiae (Hook.) Dumort., Isothecium holtii Kindb., Heterocladium wulfsbergii I. Hagen…, espèces pour la plupart bien plus facile à identifier que les fragments de gamétophyte de Vandenboschia.
Les ravins qui abritent de telles reliques sont tous situés sur des petits affluents des gardons et jamais sur le cours principal trop soumis aux rabotages et rajeunissements des cortèges par les épisodes cévenols. Sur tous les sites, les rives sont particulièrement escarpées mais les profils en long relativement aplanis, ce qui suppose que les affleurements ont bénéficié d’une plus grande stabilité dans le temps. En d’autres termes, V. speciosa ne doit être cherché ni sur les grandes vallées des gardons ni sur le haut des ruisseaux au profil non équilibré beaucoup plus soumis à un rajeunissement régulier des parois
Phanérogames dicotylédones
Amaranthaceae
Amaranthus blitum L.
- Cévennes : sud du massif du Bougès, à Ventalon-en-Cévennes, hameau du Cros (É Sulmont, 16/10/2003) ; vallée de la Mimente à la Salle-Prunet (D. Dickenson, 13/08/2017) ; gorges du Bramont à Saint- Étienne-du-Valdonnez (D. Dickenson & J.-C. Saint-Léger, 26/08/2020).
- Avant-Causses : Chastel-Nouvel près de Mende (G. Canar, 25/09/2014).
- Causse de Sauveterre : au pied du Causse de Sauveterre, à La Canourgue (G. Canar, 21/09/2014).
Espèce fréquente dans le nord de la France, plus disséminée dans le sud. Découverte dans la partie cévenole du département ainsi qu’en marge des Grands Causses. La sous-espèce identifiée à ce jour est la subsp. emarginatus (Salzm. ex Uline & W.L. Bray) Carretero, Muñoz Garm. & Pedrol.
Apiaceae
Ammi majus L.
- Cévennes : vallée de la Mimente, sur la commune de Florac-Trois-Rivières, au droit du hameau Aubuisson en amont de la Salle-Prunet, au niveau du tracé de l’ancienne voie ferrée qui reliait Florac et Alès (D. Dickenson, 19/06/2023).
Espèce à comportement de messicole, assez commune dans les plaines agricoles, mais rare en zone de montagne. Dans la localité de la vallée de la Mimente, elle se développe à la faveur de milieux anthropisés.
Selinum carvifolia (L.) L.
- Margeride : Laubert, dans une prairie tourbeuse en contrebas du col de la Pierre Planté (J.-M. Tison, 17/07/2013).
- Aubrac : Marchastel, vallée de la Bès au pied du Puech del Pont (Ph. Jauzein, 30/06/2016) ; Recoules-d’Aubrac, vallée de la Bès au Pont de Gournier et à l’Isagat (N. Blondel-Baur, respectivement 04/09/2019 et 18/09/2019).
Espèce eurasiatique, dispersée dans le tiers nord-est de la France, rare dans le Massif central. Les populations de Lozère sont en l’état des connaissances les plus méridionales de cette région et pourraient constituer la limite sud de l’aire de l’espèce. Le déploiement des prospections dans la vallée de la Bès et autres milieux similaires de l’Aubrac et dans les têtes de bassin de la Margeride permettrait d’espérer de nouvelles observations..
Torilis africana var. heterophylla (Guss.) Reduron
- Causses, dans les gorges du Tarn : La Malène, en amont du village (J. Molina & H. Michaud, 26/05/2006) ; Massegros aux Baumes-Basses et à Dolan (F. Andrieu, Ch. Bernard, D. Dickenson, F. Kessler & P. Gatignol, 16/06/2018) ; à l’aval de Quézac (D. Dickenson, 08/06/2023).
- Causse Méjean, sur le plateau : gorges du Tarn Causses, près du hameau des Lacs (J. Molina, 21/06/2016).
- Avant-Causses : Cans-et-Cévennes, sur la Can de Ferrières (F. Andrieu, É. Sulmont & F. Hopkins, 30/06/2014) ; Bourgs-sur-Colagne, sur le Truc de la Fare (Ph. Jauzein, 29/06/2016).
- Cévennes : Florac-Trois-Rivières, vallée de la Mimente à la Salle-Prunet (D. Dickenson, 23/07/2017) et vers le Cheylard (D. Dickenson, 07/06/2023) ; Can et Cévennes, vallée de la Mimente au moulin de Bougès (D. Dickenson, 18/06/2023) et à Aubuisson (D. Dickenson, 23/06/2023) ; Saint-Julien-des-Points, aux Plans, près de la N 106 (N. Borel, 21/06/2018) ; Altier, à la Rouvière (H. Michaud, J.-P. Roux & J.-M. Tison, 22/06/2022).
Cette méditerranéenne n’est notée que dans la moitié sud du département, en continuité des populations des Grands Causses méridionaux au sud-ouest (Larzac, Campestre, Blandas, et Avant-Causses de Millau), et des vallées cévenoles du Gard au sud-est. Elle est probablement plus commune et à rechercher dans les vires rocheuses bien exposées notamment.
Asteraceae
Arctium lappa L.
- Margeride : dans le village d’Allenc (J.-C. Saint-Léger, 01/05/2019).
- Massif de l’Aigoual : Gatuzières, dans la haute vallée de la Jonte (J. Molina, 02/08/2020).
Très commune dans une grande partie nord de la France et du Massif central, cette bardane est en revanche rare en se rapprochant de la Méditerranée. À rechercher dans les friches et décombres sur sols riches aux environs des zones habitées et des élevages.
Bidens tripartita subsp. tripartita L.
- Margeride : Arzenc-de-Randon, sur les rives du lac de Charpal (J.-C. Saint-Léger & D. Dickenson, 12/09/2022).
- Cévennes : Saint-Martin-de-Boubaux, près du hameau de Roubarbel dans la vallée du Galeizon (É. Sulmont & É. Brès, 17/05/2002).
- Avant-Causses : vallée du Lot à Barjac, près du hameau du Villaret (J.-C. Saint-Léger & D. Dickenson, 01/10/2017).
Ce taxon est fréquent dans toute la France, mais devient plus rare à l’approche de la zone méditerranéenne. Sa découverte en Lozère comble une lacune, c’était le dernier département de France (Corse exclue) sans mention de l’espèce. La localité située dans la vallée du Galeizon, à l’extrémité sud-est du département, se trouve dans le prolongement des stations gardoises.
Crepis foetida subsp. rhoeadifolia (M. Bieb.) Čelak.
- Mont Lozère : Altier, au niveau du hameau de la Rouvière (H. Michaud, J.-M. Tison & J.-P. Roux, 22/06/2022).
- Causses, dans les gorges du Tarn entre Ispagnac et Florac : gorges du Tarn Causses, au niveau de la corniche du Causse Méjean au Single, à l’aplomb d’Ispagnac (F. Andrieu, J.-C. Saint-Léger & D. Dickenson, 28/07/2023) ; Ispagnac, terrasses près du Tarn en limite sud du village (F. Andrieu, 29/07/2023) ; Florac-Trois-Rivières, entrée nord de Florac, à Formarès près de la N 106 (F. Andrieu, 29/07/2023).
La sous-espèce type est la plante classiquement rencontrée en Lozère et plus largement dans une grande partie nord de la France. Elle est remplacée en Méditerranée par la sous-espèce rhoeadifolia. Ce variant plus thermophile et à port plus robuste était jusque-là méconnu en Lozère. Y est-il sous-observé ou en expansion vers le nord ? Il est probable que les années à venir livreront d’autres localités de cette espèce à caractère rudéral et thermophile.
Crepis setosa Haller f.
- Margeride, sur les monts de Margeride et le plateau : Mont-de-Randon, au lac de Charpal (J. Molina, 19/08/2005) ; Grandrieu, au Champ des Pierres (J.-A. Burkhart, 20/07/2023) ; Saint-Bonnet-Laval, à Montgros (H. Michaud, J.-M. Tison, J.-P. Roux & F. Hopkins, 16/07/2013).
- Avant-Causses : Saint Léger-de-Peyre, dans la vallée de l’Enfer (J. Molina, F. Andrieu & H. Michaud, 29/07/2005) ; Marvejols, à l’Empéry (F. Andrieu, 28/04/2013) ; Bourgs-sur-Colagne, à Besset dans la vallée de la Colagne et sous le viaduc du Rioulong (F. Andrieu & J. Jarry, 31/07/2008) et au Truc de la Fare (Ph. Jauzein, 29/06/2016) ; Lanuéjols, Causses de Mendes au Boy (F. Andrieu, 01/08/2013) ; dans la vallée du Lot : Banassac-Canilhac, à Pratnau (F. Andrieu & J. Jarry, 31/07/2008) ; La Canourgue, à Montjézieux (F. Andrieu & J. Jarry, 31/07/2008) ; Saint-Bonnet-de-Chirac, sous la Rouvière, près de la centrale hydroélectrique du Monastier (F. Andrieu & J. Jarry, 31/07/2008) ; Barjac, près du Villaret (F. Andrieu & J. Jarry, 31/07/2008).
- Aubrac : Saint-Germain-du-Teil, à la Croix de la Capelle (F. Andrieu, 03/07/2015) ; Nasbinals, entre Roquecaule et le Bouchabès (F. Kessler, 30/06/2016) ; Saint-Laurent-de-Muret, à la Terrasse (F. Andrieu, 18/08/2023).
- Cévennes : Florac-Trois-Rivières, dans la vallée de la Mimente près de la Salle-Prunet (D. Dickenson, 28/02/2021) et dans la vallée du Tarnon à Formarès (F. Andrieu, 29/07/2023) ; Moissac-Vallée-Française, à la Fauguière (F. Andrieu, 09/08/2017) ; Saint-Michel-de-Dèze, au Viala (É. Sulmont, 28/06/2020).
- Causse de Sauveterre : Banassac-Canimhac, à Roquaizou (F. Andrieu, 28/06/2015) ; La Tieule, à Le Lebous (Ph. Schwab, 01/07/2016) ; Gorges du Tarn – Causses, à Cabrunas (J. Molina, 21/06/2016) ; La Canourgue, à Gatuzières (J.-A. Burkhart, 28/07/2022).
- Causse Méjean : Mas-Saint-Chély, à la Lavogne (D. Dickenson & J.-C. Saint-Léger, 05/08/2021).
Espèce commune en France et présente dans la majorité des départements. Elle a de toute évidence été négligée en Lozère alors qu’elle est signalée dans tous les départements qui lui sont limitrophes, à moins qu’il ne s’agisse d’une extension récente de ses populations, ce qui est peu probable. Elle est présente dans les différents compartiments lozériens et recensée dans plus de vingt localités.
Glebionis segetum (L.) Fourr.
- Causse Méjean : Hures-la-Parade, moisson au niveau de la plaine de Chanet (D. Dickenson & J.-C. Saint-Léger, 17/06/2019).
Notée adventice dans les Causses (Bernard, 2008), cette espèce n’était pas connue de la partie lozérienne des Causses.
Lactuca saligna L.
- Causse de Sauveterre : Banassac-Canilhac, au pied du causse, dans une prairie pâturée près de Roquaizou (F. Andrieu, 28/06/2015).
La laitue à feuilles de saule est une espèce thermophile disséminée dans la moitié sud de la France. Elle rare dans le Massif central, les Causses et le nord de la France.
Logfia gallica (L.) Coss. & Germ.
- Cévennes : Pompidou, flanc est de la Can de l’Hospitalet au Masbonnet (É. Sulmont, 16/06/2004) ; Les Bondons, sur le flanc sud du mont Lozère près de Ruas (Parc national des Cévennes, 30/05/2007) ; vallée du Dourdon au Collet-de-Dèze, près du hameau de Castanet (É. Sulmont, 09/05/2005) ; vallée du Gardon de Mialet à la limite du Gard, Saint- Étienne-Vallée-Française, au col de Saint-Pierre (Parc national des Cévennes, 28/05/2007) ; vallée du Gardon de Saint-Martin-de-Lansuscle, à Saint-Germain-de-Calberte près du Crémat (É. Sulmont, 02/05/2005).
Les populations lozériennes de cette espèce nouvellement signalée dans le département se trouvent toutes dans les Cévennes et en continuité de celles situées dans les Cévennes gardoises.
Petasites hybridus (L.) G. Gaertn., B. Mey. & Scherb.
- Cévennes : vallée du Chassezac entre Saint-Frézal-d’Albuges et Chasseradès (C. Hostein, en avril 2013).
- Aubrac : Peyre-en-Aubrac, bord de la Rimeize près du Chambon (C. Lacoste, 25/08/2020).
- Avants-Causses : vallée du Lot, à Sainte-Hélène, près du village (J.-C. Saint-Léger, 09/05/2016) ; à Chanac, près du hameau de Vareilles et à l’aval du pont Vieux (J.-C. Saint-Léger, respectivement 14/04/2019 et 28/03/2024).
Cette espèce européenne est distribuée en France dans les montagnes, excepté les Pyrénées, et dans une grande partie des plaines, excepté la Méditerranée. Dans le Massif central, elle est largement répartie dans tous les départements d’Auvergne et du Limousin, mais devient rare vers le sud, avec quelques localités dans le nord de l’Aveyron. Depuis peu, son aire englobe la moitié nord de la Lozère avec quatre localités nouvellement recensées réparties dans trois bassins versants distincts : le bassin de l’Ardèche dans la vallée du Chassezac au nord des Cévennes, le bassin de la Truyère dans la vallée de la Rimeize au nord de l’Aubrac et le bassin du Lot le long de cette rivière. La précocité de sa floraison et sa ressemblance avec Petasites albus, plus fréquent, ont probablement joué dans sa mise en évidence tardive dans le département. Les recherches à venir devraient permettre de mieux comprendre sa distribution, probablement plus étendue, dans le département.
Reichardia picroides (L.) Roth
- Cévennes : Saint-Michel-de-Dèze, au Pradalas (É. Sulmont, 11/05/2005), à la Gardette (É. Sulmont, 06/03/2007) et à Clédette (É. Sulmont, 28/04/2007) ; Moissac-Vallée-Française, au Fès-Bégon (J. Molina, 19/07/2014) ; Sainte-Croix-Vallée-Française, au Pont-Ravagers (F. Andrieu & L. Capon, 18/05/2018).
Typiquement méditerranéenne, cette espèce atteint le sud-est de la Lozère, au niveau de sa partie cévenole, dans le prolongement des stations gardoises.
Scorzonera hispanica subsp. asphodeloides (Wallr.) Arcang.
- Avant-Causses : Mende, dans la vallée du Rieucros d’Abaïsse (M.-A. Bouchet, 11/04/2004).
- Causse de Sauveterre : Massegros Causses Gorges, au sud-est du hameau du Meynard (J. Molina, 25/06/2006).
- Causse Méjean : Gatuzières, près de la Fontaine de Mielgues (J. Molina, Ch. Bernard, F. Andrieu, H. Michaud & M. Labbé, 01/06/2014).
Plante calcicole, répandue en France en Méditerranée et dans les Alpes, dispersée dans le reste du pays et absente des contrées sur silice. De par son écologie, l’espèce n’a été découverte en Lozère que dans sa partie caussenarde, en continuité des stations connues jusque-là dans le reste des Causses (Aveyron, Gard et Hérault).
Senecio cacaliaster Lam.
- Aubrac, sur le plateau : Nasbinals, dans les bois frais et les mégaphorbiaies près du Cervel (É. Sulmont, en 2010 ; F. Kessler & Ph. Jauzein, 28/06/2016) ; Les Salces, dans les bois au-dessus de Salles Basses (É. Sulmont, en 2010), dans les bois entre Bonnecombe et la Blatte (Ch. Bernard, en 2010) et dans un petit chaos granitique à la Lune (J.-C. Saint-Léger & D. Dickenson, 21/06/2020).
Ce taxon montagnard centre-européen (Alpes orientales et Illyrie) possède en France une population isolée centrée sur l’Auvergne. Il est présent en Lozère uniquement sur le plateau d’Aubrac. Cette population marque la limite sud d’extension de l’espèce en France.
Senecio ruthenensis Mazuc & Timb.-Lagr.
- Causse Méjean : Vébron, pelouses en bordure du chaos dolomitique de Nîmes-le-Vieux (F. Hopkins, 18/06/2015) et pelouses mésoxérophiles d’un layon traversant des plantations de pin noir à la Grand Pesse, au nord-est du hameau de Fretma (É. Sulmont & I. Malafosse, 13/06/2016).
Le Séneçon de Rodez est une endémique rare du sud-ouest de la France. Il est connu de Charente-Maritime et de l’Aveyron, plus précisément du Causse Comtal au nord de Rodez d’où il est décrit. Les deux découvertes réalisées en Lozère étendent son aire de près de 60 km vers l’est.
Silybum marianum (L.) Gaertn.
- Cévennes : Vialas, à la Souteyrannes (É. Sulmont, 09/06/2006) ; Saint-Michel-de-Dèze, au Viala (É. Sulmont, 28/06/2020).
- Avant-Causses : Pailhers, flanc sud du Truc du Midi, sur le chemin entre Prades et Claurice (J.-C. Saint-Léger, 20/11/2022).
- Causse de Sauveterre : La Canourgue, à Corréjac (J.-C. Saint-Léger, 20/03/2016).
- Causse Méjean : Massegros Causses Gorges, au Champ Rouge (J.-C. Saint-Léger, 16/05/2016).
Cette espèce rudérale méditerranéenne est notée dans des zones rudérales et anthropisées des Cévennes et des Causses. Probablement sous-observée et à rechercher le long des chemins en zones agricoles.
Aristolochiaceae
Aristolochia paucinervis Pomel
- Cévennes : Saint-André-de-Lancize, à la Broussarède (P. Jestin & É. Sulmont, mai 2005).
Cette espèce peu commune en France présente une distribution méditerranéenne (Languedoc et ouest de la Provence) avec une population isolée dans les Charentes. En Lozère, elle a été trouvée dans les Cévennes, à l’écart de ses populations de la plaine méditerranéenne.
Boraginaceae
Anchusa azurea Mill. (= A. italica Retz.)
- Causse Méjean : Gorges du Tarn Causses, dans la plaine de Chanet au nord-est de l’aérodrome de Florac-Ste- Énimie, dans des champs de céréales (D. Dickenson & J.-C. Saint-Léger, 17/06/2019).
Commune dans les friches méditerranéennes, cette Boraginacée a été observée dans une seule localité des causses de Lozère. Elle reste rare dans l’ensemble de la région des Causses.
Buglossoides incrassata subsp. permixta (Jord.) L. Cecchi & Selvi
- Cévennes : Les Bondons, près du sentier des menhirs à la Champ des Bondons (J.-C. Saint-Léger & D. Dickenson, 05/06/2024).
Ce taxon est un méditerranéo-montagnard du sud-ouest de l’Europe, présent en Suisse, en France, en Italie et en Espagne. Il est assez fréquent dans les Alpes du Sud et rare dans le Massif central où il était jusque-là absent de sa partie Occitanie. Une population importante de quelques centaines de pieds vient d’être trouvée sur un fragment de causse adossé au mont Lozère.
Myosotis dubia Arrond.
- Aubrac : Brion, à Priondes (F. Andrieu, 20/06/2018) ; La Fage-Montivernoux, à la Croix de Sognegron et au Vedrinel (J. Molina, 16/06/2020) ; col des Issartets, à cheval sur les communes du Buisson et de Peyre-en-Aubrac (J. Molina, D. Dickenson & J.-C. Saint-Léger, 30/06/2021) ; Peyre-en-Aubrac, au Martinès (J. Molina, D. Dickenson & J.-C. Saint-Léger, 30/06/2021) ; Prinsuéjols-Malbouzon, au moulin de Pierrou (J. Molina, D. Dickenson & J.-C. Saint-Léger, 30/06/2021) ; Recoules-d’Aubrac, au sud du village (J. Molina, F. Kessler & J.-C. Arnoux, 01/07/2016) et aux Chazals (F. Andrieu, 20/06/2018) ; Saint-Laurent-de-Muret, au Prat Magnot et à la Barthe (J. Molina, 5/06/2020) ; Nasbinals, à la Grange des Enfants, à Lou Camps Bons et à Las Pézouillouse (F. Andrieu, 13/06/2017).
- Margeride : Fontans, au Chan Neyre (R. Lejeune, 06/05/2020) ; Saint-Jean-la-Fouillouse, au Patus (R. Lejeune, 06/05/2020) ; Mont-de-Randon, au Prat du Baury (F. Andrieu, F. Kessler, J.-C. Saint-Léger, D. Dickenson & P. Gatignol, 13/06/2018).
- Cévennes : massif de l’Aigoual, Gatuzières, dans la haute vallée de la Jonte à Cabrillac (J. Molina, H. Michaud, M. & G. Debussche, 14/06/2018) ; Le Pompidou, flanc ouest de la Can de l’Hospitalet au Masbonnet (J. Givord & F. Barreda, 17/06/2014) et à Bézuc (F. Andrieu, D. Dickenson & J.-C. Saint‑Léger, 15/05/2022) ; vallée du Gardon d’Alès, Saint-André-de-Lancize au col de Jalcreste (J. Molina, 27/05/2005) et Saint-Privat-de-Vallongue aux Vignals (J. Molina, 17/06/2014) ; vallée du Gardon de Sainte-Croix-Vallée-Française, au Pont Ravagers, à la Pio et à la Figairolle (F. Andrieu & L. Capon, 18/05/20118) ; vallée du Gardon de Saint-Martin, Saint- Étienne-Vallée-Française au Mazelet et aux Selves (J. Givord & F. Barreda, 06/05/2014), et Saint-Germain-de-Calberte au Pénet (J. Givord & F. Barreda, 06/05/2014).
- Avant-Causses : Montbel, sur le Causse de Montbel en plusieurs localités, pelouses temporairement humides sur placages d’arènes granitiques (F. Andrieu, Ch. Bernard, M.-A. Bouchet & D. Dickenson, 18/06/2017 ; F. Andrieu, Ch. Bernard, F. Kessler, É. Sulmont & C. Hostein, 12/06/2018) ;
Proche de M. discolor Pers., dont il est parfois considéré comme une sous-espèce, ce taxon semble avoir était négligé par le passé. Il est en fait relativement fréquent et encore sous-observé au vu des nombreuses observations réalisées. À rechercher dans les pelouses et prairies fraîches des régions siliceuses.
Myosotis martini Sennen
- Aubrac, sur le plateau : Les Salces, le long du ruisseau des Salles (J. Molina & D. Dickenson, 28/06/2016) ; Marchastel, au sud du lac de Born (C. Serres & J. Molina, 03/08/2016) ; Nasbinals, en divers lieux-dits, Ginestouse et le Théron (F. Kessler & Ph. Jauzein, 28/06/2016), bord du ruisseau de Chambouliès (F. Kessler, 30/06/2016) et aux Fontenilles (F. Andrieu, 17/08/2023).
- Margeride : Prévenchères, dans le valat du ruisseau de Roujamel (F. Andrieu & K. Diadéma, 22/06/2022).
- Mont Lozère : Vialas, à proximité du Mas de la Barque (H. Michaud & M. Laqueuille, 20/06/2022) ; Pont-de-Montvert-Sud-Mont-Lozère, dans le vallon des Planches (J. Molina, J.-A. Burkhart & É. Sulmont, 03/07/2022).
- Massif de l’Aigoual : Bassurels, dans les gorges du Trapoul vers les Fons (J. Molina, H. Michaud, M. & G. Debussche, 16/06/2018) ; Gatuzières, dans la haute vallée de la Jonte (F. Andrieu, J. Molina, H. Michaud, M. Debussche & J.-C. Arnoux, 24/06/2017).
Espèce endémique de l’ouest de la France et du nord-ouest de l’Espagne, morphologiquement très proche de M. scorpioides L. avec lequel il a pu être confondu ou considéré au sens large. Sa présence en Lozère est confirmée dans les prairies hygrophiles et tourbières des principaux massifs siliceux du département.
Myosotis nemorosa Besser
- Aubrac : La Fage-Montivernoux, à la Croix de Sognegron (J. Molina, 15/06/2020) ; Le Buisson, au Gibertès et à La Lande (J. Molina, 16/06/2020) ; Les Salces, aux Salles Basses (D. Dickenson, 28/07/2016) ; Marchastel, aux Salles Basses (J. Molina & D. Dickenson, 28/06/2016), au bord du Bès près de Bouquincan (Ph. Jauzein, 30/06/2016), au lac de Saint-Andéol (J. Molina & F. Barreda, 17/07/2017) et au lac de Born (J. Molina & F. Barreda, 17/07/2017) ; Nasbinals, au bord du ruisseau de Chambouliès (F. Kessler, 30/06/2016) ; Peyre-en-Aubrac, au pont de las Fédes (F. Andrieu, 18/08/2023) ; Prinsuéjols-Malbouzon, à l’étang de la Baume (J. Molina & F. Andrieu, 25/07/2005), à Magazone (J. Molina, F. Kessler & Ph. Jauzein, 27/06/2016) et aux Lous Everses (J. Molina & F. Barreda, 29/06/2016) ; Recoules-d’Aubrac, aux Roustières (J. Molina, Ph. Jauzein, J.-C. Arnoux & F. Kessler, 27/06/2016) et en tête de bassin du ruisseau de la Cabre (O. Argagnon, 01/06/2022) ; Saint-Laurent-de-Muret, à la Barthe (J. Molina, 15/06/2020).
- Margeride : Chastel-Nouvel, à Fouon del Peyro (J. Molina, 20/06/2017) ; Laubert, tourbière en contrebas du col de la Pierre Plantée (F. Andrieu, Ch. Bernard, M.-A. Bouchet & D. Dickenson, 18/06/2017) ; Le Malzieu-Forain, au nord des Ducs (J. Givord, J. Molina & A. Colin, 26/08/2014).
- mont Lozère : Mont-Lozère-et-Goulet, à Serviès (F. Andrieu, F. Hopkins, É. Sulmont, F. Kessler & D. Dickenson, 16/06/2018) ; Pont-de-Montvert-Sud-Mont-Lozère, à la Brousse (J. Molina, 05/07/2018).
- Massif de l’Aigoual : Bassurels, vallon de Massevaques aux Fons ( Molina, H. Michaud, M. & G. Debussche, 16/06/2018) ; Gatuzières, haute vallée de la Jonte sous Cabrillac (J. Molina, H. Michaud, M. Debussche, J.-C. Arnoux & J. Mathez, 16/06/2016) ; Les Rousses, dans le vallon des Paillos, sous Cabrillac (J. Molina, H. Michaud, M. Debussche, J. Mathez & F. Hopkins, 22/05/2015).
- Causse de Sauveterre : Massegros Causses Gorge, mare au sud du Maynard (J. Molina, 25/05/2006).
Comme le précédent, ce taxon appartient au groupe M. scorpioides, mais avec une distribution bien plus large, de type eurosibérienne. Sa présence dans le département est attestée en de nombreuses localités dans toutes les régions siliceuses et ponctuellement sur les Causses.
Brassicaceae
Camelina neglecta J.R. Brock, Mandáková, Lysak & Al-Shehbaz
- Causse Méjean : Hures-la-Parade, sur le causse (H. Besançon, septembre 1996), dans la plaine de Chanet au sud (D. Dickenson, 03/06/2019) et au nord-est de l’aérodrome (05/06/2019), à Drigas au bord de la D 63 à l’est et vers l’aven de la Claparède (D. Dickenson, 01/06/2021), à Drigas au Rouchadou (D. Dickenson, 11/06/2020), à Hures, à l’ouest du hameau (D. Dickenson, 11/06/2020), le Buffre au sud (D. Dickenson, 11/06/2020) et au nord (D. Dickenson, 25/07/2021) ; Mas-Saint-Chély, au bord de la D 16 entre Mountaouroux et la Lavogne (D. Dickenson, 05/06/2019), au nord-est du village vers las Faïsses (D. Dickenson, 22/05/2019), dans la plaine de Chanet à l’ouest et au nord-ouest du Fraisse (D. Dickenson, 01/08/2021), au Charret au nord de la plaine de Chanet (D. Dickenson, 07/08/2021) ; Florac-Trois-Rivières, entre le Pradal et le col de la Pierre Plate (F. Andrieu, Ch. Bernard, F. Kessler, J.-C. Saint-Léger & D. Dickenson, 10/06/2018) ; Gorges du Tarn Causses, entre la Baraque de Rocanti et Chamballon (D. Dickenson, 05/06/2019) et dans la plaine de Chanet au Charret (D. Dickenson & J.-C. Saint-Léger, 17/06/2019).
- Causse de Sauveterre : Balsièges, vers le Pinatelle (D. Dickenson, 28/06/2020).
C. neglecta est une nouvelle espèce décrite récemment par Brock et son équipe (2019) à partir d’une part d’herbier de H. Besançon (Missouri Botanical Garden Herbarium, n° MO-6869197). L’échantillon a été collecté en 1996 sur le Causse Méjean, sur la commune d’Hures-la-Parade sans plus de précision. Cette description d’une nouvelle espèce pour la science originaire du Causse Méjean a suscité un grand intérêt. Elle a conduit à revoir une observation effectuée en 2018, année précédant la publication de Brock, d’un C. microcarpa Andrz. ex DC. situé en bordure du Causse Méjean, au col de la Pierre Planté, au-dessus de Florac. Ce contrôle a confirmé qu’il s’agissait en réalité de C. neglecta. Dans la foulée, les recherches entreprises par certains d’entre nous ont permis de préciser la répartition de la plante dans une douzaine de stations supplémentaires du Causse Méjean, mais également de mettre en évidence sa présence dans une station du Causse de Sauveterre et une autre sur le Causse Noir en Aveyron sur la commune de Saint-André-de-Vézines (Ch. Bernard, 2020).
Rorippa amphibia (L.) Besser
- Causses : Gorges du Tarn Causses, dans les gorges du Tarn en plusieurs lieux-dits, au Blajoux (D. Dickenson & J.-C. Saint-Léger, 01/05/2017), à Saint-Chély-du-Tarn (D. Dickenson, 17/08/2017), au Chambonnet (D. Dickenson & J.-C. Saint-Léger, 11/09/2017), au Charamaou (D. Dickenson, 05/07/2019), à Castelbouc (D. Dickenson, 28/08/2019) et aux Charbonnières (D. Dickenson & J.-C. Saint‑Léger, 13/09/2020) ; Saint- Étienne-du-Valdonnez dans le vallon du Lançon, en bordure orientale du Causse de Sauveterre (F. Hopkins, 18/06/2014).
Espèce eurosibérienne très commune des berges humides du nord de la France, mais rares dans les montagnes et en Méditerranée. Découverte dans la partie caussenarde du département, principalement au niveau des gorges du Tarn. À rechercher dans le bassin du Lot, en lien avec la station signalée à Saint- Étienne-du-Valdonnez.
Cannabaceae
Celtis australis L.
- Cévennes : vallée du Gardon d’Alès à Saint-Privat-de-Vallongue, près du hameau de Soulatges (É. Sulmont, 30/05/2018), et à Ventalon en Cévennes, près du hameau de Cessenade (C. Gritti, 02/06/2022) ; vallée du Galeizon à Saint-Martin-de-Boubaux, près du hameau de Lunès (É. Sulmont, 15/05/2005) ; vallée du Chassezac à Pied-de-Borne, vers Beyssac (F. Andrieu & C. Cailhol, 24/06/2014), au niveau de la confluence avec la Borne (É. Sulmont, 12/05/2020), et dans le Valat de Boissonnade (V. Noble, K. Diadema & M. Burst, 21/06/2022).
Cet arbre est commun en France dans les secteurs à sol profond du littoral et des garrigues de la Méditerranée. À la faveur des principales vallées, il remonte vers le nord et pénètre dans les reliefs ceinturant la plaine méditerranéenne. Il atteint ainsi le département de la Lozère sur sa marge sud-est, dans les Cévennes.
Caprifoliaceae
Dipsacus laciniatus L.
- Avant-Causses : Saint-Bonnet-de-Chirac, près du hameau de Félines, au pied du causse satellite de la Cham de Palherets (J.-C. Saint-Léger, 30/07/2020).
La cardère laciniée est une espèce peu commune en France. Elle est dispersée surtout dans le bassin de la Garonne et dans le nord-est. Très rare dans les Causses (Aveyron et Gard), une nouvelle station découverte en Lozère permet de préciser la répartition de l’espèce. À rechercher dans les ripisylves du Lot et ses principaux affluents.
Lonicera implexa Aiton
- Cévennes : vallée du Gardon d’Alès à Saint-Privat-de-Vallongue, près de Soulatges (É. Sulmont, 17/03/2004) ; ravin des Bosges dans la vallée du Galeizon, à Saint-Germain-de-Calbertes (F. Andrieu, O. Argagnon & É. Sulmont, 23/03/2009).
Espèce strictement méditerranéenne, qui remonte au nord dans les Cévennes gardoises et atteint les vallées lozériennes à la limite sud-est du département.
Caryophyllaceae
Moehringia pentandra J. Gay
- Cévennes : vallée du Gardon de Sainte-Croix, Moissac-Vallée-Française, vers Camp de l’Elze (J. Molina & H. Michaud, 04/06/2002), dans le vallon du ruisseau des Cales près du hameau du Salt (F. Andrieu, 28/08/2017) et à la Pébénorgue (É. Sulmont, 25/06/2021), Saint-Martin-de-Lansuscle à la Rondevès (I. Henry, É. Sulmont & B. Gineste, 13/05/2019) ; vallée du Gardon de Mialet, Saint- Étienne-Vallée-Française sur les rochers au bord de la D 983 au sud de Fabrègue (F. Andrieu & S. Silvéréano, 07/06/2020) ; vallée du Gardon de Saint-Martin-de-Lansuscles, Saint-Germain-de-Calberte entre les Banquets et Gavernens (F. Andrieu & C. Gritti, 24/05/2022), et Saint-Martin-de-Lansuscle à la Planque (É. Sulmont & A. Vanderpoorten, 15/05/2019) ; vallée du Galeizon, Saint-Martin-de-Boubaux au Clos (É. Sulmont, A. Labroche & A. Saatkamp, 02/03/2021) et à Montplaisir (É. Sulmont, 24/03/2021) ; vallée du Luech, Vialas au Mas des Tribes (E. Sulmont, 23/04/2020).
Plante à distribution méditerranéenne qui atteint la Lozère dans les vallées cévenoles uniquement, en continuité des populations toutes proches du Gard.
Polycarpon tetraphyllum (L.) L.
- Cévennes : vallée du Gardon d’Alès, Le Collet-de-Dèze au Pradalas (É. Sulmont, 11/05/2005) ; vallée du Gardon de Saint-Martin-de-Lansuscle, Saint- Étienne-Vallée-Française à l’aval de Fabrègue (É. Sulmont, 29/06/2010) ; vallée du Chasserac, Pied-de-Borne au niveau de Beyssac (F. Andrieu & C. Cailhol, 24/06/2014) ; vallée de la Mimente, Florac-Trois-Rivières à la Salle-Prunet (D. Dickenson, 27/08/2016).
Très rare côté Massif central, assez fréquent côté Méditerranée, ce taxon a tout naturellement été mis en évidence dans la partie la plus méditerranéenne du département, à savoir les vallées cévenoles, à la suite des stations des Cévennes gardoises. Il reste à préciser la ou les sous-espèces représentées dans le territoire. P. tetraphyllum se compose de plusieurs sous-espèces qui forment un complexe encore mal compris. La subsp. diphyllum (Cav.) O. Bolòs & Font Quer est la seule retenue pour le moment. La sous-espèce type également signalée est à confirmer. Des recherches plus approfondies sont nécessaires pour tenter d’y voir plus clair.
Sagina saginoides (L.) H. Karst.
- Margeride, au niveau de sa dorsale : La Panouse, aux environs du Mazuc dans le vallon du ruisseau de Montagnac (C. Hostein, juillet 2013).
- mont Lozère : Cubières, en tête de bassin du ruisseau des Planches près du col de Finiels (J. Givord, 16/07/2013) ; Les Bondons, sous la crête non loin du Roc de Serviès (F. Hopkins, 09/07/2015) ; Pont-de-Montvert-Sud-Mont-Lozère, au col de Finiels (F. Andrieu, É. Sulmont, F. Hopkins, P. Feldmann & J.‑C. Saint-Léger, 03/09/2015) ; Mont-Lozère-et-Goulet, au Peschio (J. Molina & J.-C. Arnoux, 06/09/2015).
Espèce arctico-alpine, présente en France en altitude dans les Alpes et les Pyrénées, et limitée dans le Massif central aux massifs les plus hauts (Sancy, Plomb du Cantal, Haut-Vivarais, Forez). Il n’est pas surprenant de retrouver l’espèce en Lozère sur son massif le plus élevé, le mont Lozère, et la dorsale de la Margeride.
Scleranthus annuus subsp. verticillatus (Tausch) Arcang. (= subsp. delortii (Gren.) Meikle)
- Avants-Monts : Saint-Léger-de-Peyre, dans la vallée de l’Enfer (J. Molina, F. Andrieu & H. Michaud, 29/07/2005).
L’espèce Scleranthus annuus est représentée en France par trois sous-espèces. Deux sont très communes, avec une large répartition européenne, et sont déjà notées en Lozère : subsp. annuus L., dans les moissons principalement, mais aussi les pelouses ouvertes sur silice ; subsp. polycarpos (L.) Bonnier & Layens, cantonnée essentiellement aux pelouses ouvertes sur silice. La troisième sous-espèce, subsp. verticillatus, est inféodée aux pelouses siliceuses thermophiles et possède une répartition plus strictement méditerranéenne. Elle est plus rare et est nouvellement observée en Lozère.
Silene viridiflora L.
- Cévennes : Ventalon-en-Cévennes, à Vitaterne (É. Sulmont, 27/06/2005) ; Cans-et-Cévennes, sur les affleurements schisteux au pied du Causse Méjean dans le Valat de la Clapisse (F. Hopkins, 14/06/2008), ainsi que dans le Valat de la Coumbes et un valat voisin au sud (J. Molina, 18/07/2008) ; Pont-de-Montvert-Sud-Mont-Lozère, au pont des Gravières en bas de versant près du Tarn (É. Sulmont, 05/07/2010) ; Vébron, dans le Valat de Pont Perdu près de Salgas (É. Sulmont, 17/08/2010) ; Saint-Privat-de-Vallongue, vers Soulatges (É. Sulmont, 03/05/2012) ; Saint- Étienne-Vallée-Française, dans le vallon du ruisseau des Traverses (É. Sulmont, 01/01/2014).
Ce silène des montagnes du centre-sud de l’Europe est rare en France. Il est cantonné exclusivement aux contrées et reliefs du pourtour de la plaine méditerranéenne, depuis les Pyrénées-Orientales jusqu’au Var, ainsi qu’en Corse. Découvert dans le département par l’un des auteurs (Sulmont, 2005), il est présent uniquement dans les vallées cévenoles en populations dispersées. Il passe facilement inaperçu vu sa ressemblance par les feuilles avec Silene latifolia ou par les fleurs avec S. nutans. Il côtoie ces deux espèces, ainsi que S. italica, dans des lisières de la chênaie verte ou de la chênaie pubescente en contexte de fond de vallée, le plus souvent en dessous de 500 m d’altitude.
Spergularia segetalis (L.) G. Don (= Delia segetalis (L.) Dumort.)
- Cévennes : Prévenchères, à Roucheiroux (F. Andrieu, P. Bravet, K. Diadéma & M. Girardier, 22/06/2022).
Cette espèce est indiquée historiquement en Lozère d’une part d’herbier de Bernardin Martin datée du 26/07/1899 (in MPU, n° MPU760603). La localité est située sur les plateaux sablonneux et humides près de Châteauneuf-Randon et demande à être actualisée. Tout récemment, la présence de l’espèce a été confirmée dans l’est du département, entre Margeride et Cévennes. En forte régression en France, elle possède ses principales stations en Auvergne. La localité découverte en Lozère confirme l’importance du Massif central pour la préservation de l’espèce. Elle est à rechercher dans les moissons et les pelouses à annuelles temporairement humides.
Cistaceae
Cistus laurifolius subsp. laurifolius L.
- Cévennes : Saint-Julien-des-Points, à la Berlière (É. Sulmont, 03/05/2012) ; Saint-Privat-de-Vallongue, près de la Combe (É. Sulmont, 01/01/2004).
Ce ciste est distribué en France sur les reliefs siliceux du pourtour de la plaine méditerranéenne. Ses populations sont importantes sur les reliefs intermédiaires des Pyrénées-Orientales, des Corbières et des Pyrénées audoises. Il devient moins fréquent en Montagne Noire dans l’Hérault et dans les Cévennes gardoises autour du Vigan, et plus rare dans les vallées cévenoles du Gard au niveau du Gardon d’Alès. Les populations lozériennes sont situées dans le prolongement de ces dernières.
Convolvulaceae
Cuscuta approximata Bab.
- Cévennes : Prévenchères, dans les gorges de la Borne au lieu-dit l’Adret, au-dessus du hameau d’Alzons dans une formation dominée par la fougère aigle. (F. Andrieu & F. Hopkins, 23/06/2022).
Espèce du sud de la France, rare et peu observée, découverte dans une localité en limite orientale de la Lozère, entre Cévennes et Margeride.
Fabaceae
Astragalus danicus Retz.
- Avants-Monts, sur le causse de Montbel : Allenc et Mont-Lozère-et-Goulet, en différents lieux-dits de ces communes (C. Hostein, juin 2010) ; Montbel, au Recous (C. Hostein, juillet 2010) ; pelouse, au bois de l’Esclancide (C. Hostein, juin 2012) ; Saint-Frézal-d’Albuges, à la Peyre et à la Montade (C. Hostein, juin 2012).
L’aire de répartition de cet astragale est vaste, couvrant l’Europe et l’Asie. En France, l’espèce n’était connue jusque-là que des Alpes où elle est fréquente. Une localité originale et inédite hors du territoire alpin a été découverte en Lozère sur le causse de Montbel. L’espèce y est bien installée et s’observe dans des pelouses et ourlets à altitude moyenne comprise entre 1 100 et 1 300 m.
Genista monspessulana (L.) L.A.S. Johnson
- Cévennes : Vialas, sur le versant exposé sud de la vallée du Luech à Clamens (É. Sulmont, 2008).
Ce genêt méditerranéen des sols acides est peu fréquent. Il remonte dans les Cévennes gardoises et atteint la Lozère à ses limites.
Genista pilosa subsp. cebennensis Coulot, Rabaute & J. Molina
- Cévennes : plus d’une quarantaine de localités réparties dans toutes les vallées cévenoles, sur le massif de l’Aigoual, sur le mont Lozère et jusque sur la montagne du Goulet au nord, à la limite de la Margeride.
Ce taxon, particulier par son port dressé, a été mis en évidence depuis une quarantaine d’années dans les Cévennes, mais n’a été décrit que récemment (Coulot & Rabaute, 2016). Il abonde dans les vallées cévenoles gardoises et lozériennes, mais aussi dans les Cévennes ardéchoises, la Montagne Noire et probablement plus au nord dans le Massif central (Collectif, 2022). En Lozère, il est identifié dans une douzaine de communes, ce nombre étant appelé à augmenter dans les années à venir au gré des prospections.
Lathyrus bauhinii Genty
- Aubrac : Recoules-d’Aubrac, entre le Rescos et les Chazals (É. Sulmont, 30/06/2007).
- Avant-Causses, sur le causse de Montbel : Mont-Lozère-et-Goulet, à la Bertouire, (C. Hostein, mai 2011) et dans aux environs de Belvezet sur les pentes du plateau de Giraldou et des Devès, à La Vialette, au Chami Ferrat, au Gros Viala, à la Fouillouse et à la Crouz du Diou Palio (C. Hostein, juin 2011) ; Saint-Frézal-d’Albuges, à la Montade et aux Salés (C. Hostein, juin2011) ; Allenc, à la Chalsidieire (F. Andrieu, Ch. Bernard, M.-A. Bouchet & D. Dickenson, 18/06/2017).
Cette espèce constitue l’une des acquisitions majeures de ces dernières décennies pour le département. Elle est rare sur toute son aire, structurée en petites populations isolées (Collectif, 2022). Sa découverte sur le causse de Montbel au nord-est de Mende (C. Hostein, mai 2011) a permis d’identifier un haut lieu de la botanique lozérienne. Les prospections qui s’en sont suivies ont en effet livré de nombreuses autres plantes rares témoins de situations écologiques variées. Cette découverte a permis de réviser une mention de L. filiformis Genty faites quatre ans plus tôt sur l’Aubrac par É. Sulmont, à Recoules-d’Aubrac.
Lotus hispidus Desf. ex DC.
- Cévennes : Saint-Hilaire-de-Lavit, dans le fond de la vallée du Gardon d’Alès, entre le Moulin et l’Oustalet (E. Sulmont, 30/05/2007).
Taxon atlantique en limite orientale de son aire dans le Massif central, dispersé et rare en zone méditerranéenne. Il atteint la Lozère sur sa marge sud-est au niveau des vallées cévenoles.
Lotus rectus L. (= Dorycnium rectum (L.) Ser.)
- Cévennes : Le Collet-de-Dèze, juste en amont du village dans la vallée du Dourdon (F. Andrieu, J. Molina & É. Sulmont, 07/10/2011).
Cette espèce méditerranéenne remonte en quelques points des vallées cévenoles et, comme la précédente, atteint la marge sud-est du département de la Lozère.
Ononis spinosa subsp. antiquorum (L.) Arcang.
- Causse Noir : Gatuzières, au pied du causse à la Casal de Léon (J. Molina, J.-A. Burkhart, H. Michaud & M. Debussche, 11/06/2022
Espèce de l’ouest de la Méditerranée qui atteint la Lozère par la région des Causses au niveau de sa bordure orientale.
Trifolium repens var. biasolettii (Steud. & Hochst.) Asch. & Graebn.
- Aubrac : Les Salces et Marchastel, au Born Haut (J. Molina, 05/07/2018).
L’espèce T. repens est très majoritairement représentée par la variété repens, de loin la plus commune et la plus largement répartie. La variété basiolettii est en revanche plus rare et reste méconnue. Sa découverte sur l’Aubrac incite à rechercher ce taxon dans les différents secteurs du département pour mieux comprendre son écologie et sa distribution.
Trifolium resupinatum L.
- Cévennes : vallée de la Mimente à Florac-Trois-Rivières, à la Salle-Prunet, au bord la voie verte (D. Dickenson, 03/07/2022) ; vallée du Gardon d’Alès, au Collet-de-Dèze, dans la pelouse d’un jardin à Sauveplane (É. Sulmont, 25/05/2007).
Espèce à distribution méditerranéo-atlantique, présente en France essentiellement dans les plaines littorales de la Méditerranée et des côtes de l’Atlantique. En périphérie de la plaine méditerranéenne, elle devient rarissime, se cantonnant notamment aux marges méridionales des Causses. Sa découverte en Lozère, sur une voie verte récente et dans un jardin, à l’écart et au nord des dernières stations connues (elle n’est pas mentionnée dans les Cévennes gardoises), suggère une arrivée probablement accidentelle et un statut possiblement d’adventice.
Trigonella gladiata Steven ex M. Bieb.
- Causses : Gorges du Tarn Causses, dans les gorges du Tarn aux Travers, au-dessus de la D 907b, face à Montbrun (J.-C. Saint-Léger & D. Dickenson, 27/05/2021).
Ce taxon méditerranéen et calcicole atteint la Lozère par les Causses. Il a été observé en fond de gorge, situation plus favorable pour une espèce thermophile.
Vicia bithynica (L.) L.
- Avant-Causses, dans la vallée du Lot : Banassac-Canilhac, à Pratnau (G. Canar, 02/06/2019).
Cette espèce méditerranéenne remonte vers le nord jusqu’en Bretagne le long du littoral atlantique. Elle pénètre difficilement à l’intérieur des terres, avec des populations très localisées et dispersées sur le pourtour du Massif central, les régions Centre et Île-de-France. Sa découverte en Lozère sur des terrasses alluviales plus sèches de la vallée du Lot comble une lacune entre les départements de l’Aveyron et de l’Ardèche.
Vicia hybrida L.
- Causses : Gorges du Tarn Causses, dans les gorges du Tarn en bordure de champ à Blajoux (J.-C. Saint‑Léger, 12/05/2022)
Autre taxon méditerranéen qui atteint le département par les Causses. Plus souple au niveau de son écologie, il est à rechercher dans les vallées cévenoles où sa présence est connue dans la partie gardoise.
Vicia lutea subsp. lutea L.
- Aubrac : Peyre-en-Aubrac, au Chambon (C. Lacoste, 25/08/2020).
- Margeride : Monts-de-Randon, sur la montagne de Sasses (J.-M. Bergeron, 11/07/2017).
- Cévennes : Cans-et-Cévennes, dans la vallée de la Mimente aux Crozes Bas (D. Dickenson, 08/05/2023) ; Florac-Trois-Rivières, dans la vallée de la Mimente à l’est du château de Montvaillant, non loin de la Salle-Prunet (D. Dickenson, 31/05/2016) ; Pont-de-Montvert-Sud-Mont-Lozère, dans le fond de la vallée du Tarn près du pont des Gravières (É. Sulmont, 24/06/2018).
- Avant-Causses : Bourg-sur-Colagne, au Truc de la Fare (Ph. Jauzein, 29/06/2016).
- Causse de Sauveterre : La Canourgue, près du cimetière dans le vallon de Merderic (G. Canar, 02/06/2015) ; Gorges du Tarn Causses, à Cabrunas en bordure sud du causse (J. Molina & H. Michaud, 25/05/2006).
Dispersée dans une grande partie de la France, cette espèce jusque-là non signalée en Lozère y est en définitive bien installée, avec une présence dans toutes les grandes unités géographiques du département.
Vicia serratifolia Jacq. (= V. narbonensis subsp. serratifolia (Jacq.) Ces.)
- Causse Méjean : Gorges du Tarn Causses, à Montbrun (J.-C. Paulet, 22/05/2023).
Une mention de 1995 d’Henri Besançon (donnée inédite du Parc national des Cévennes) signalait Vicia narbonensis au sens large sous l’école de Montbrun. La découverte en ce lieu de V. serratifolia a permis d’actualiser cette mention et de préciser l’identité du taxon.
Lamiaceae
Ajuga pyramidalis L.
- Cévennes : sur le mont Lozère à Altier, vers Peyre Plantade (É. Sulmont, 18/06/2024).
Cette espèce européenne est présente en France principalement dans les montagnes (Alpes, Pyrénées, Massif central) et possède quelques stations en plaine entre le Poitou et l’Orléanais. Dans le Massif central, elle est peu fréquente dans les massifs du Sancy et du Plomb du Cantal. Elle est très rare ailleurs, notamment dans le sud avec des stations localisées en Montagne Noire entre les monts de Lacaune (12) et l’Espinouse (34), ainsi que dans le sud-est au niveau du Vivarais (07). La découverte de l’espèce en Lozère sur le mont Lozère assure une transition entre ces deux précédents secteurs et complète la distribution de l’espèce sur la bordure méridionale du Massif central. La plante a été citée dans la zone des Causses au niveau des gorges du Tarn (source : Parc national des Cévennes), mais au vu de l’écologie des stations et de l’altitude, ces mentions sont considérées comme douteuses.
Stachys palustris L.
- Margeride, dans la vallée du Chapeauroux : Auroux, bord de la rivière aux abords du pont du village (H. Michaud, J.-M. Tison, J.-P. Roux, F. Hopkins & J. Gourvil, 16/07/2013) ; Rocles, entre la Croix du Pendu et le Chorbou (F. Andrieu & J.-C. Melet, 19/07/2013).
Espèce commune dans les milieux humides des plaines du nord et de l’ouest de la France, mais rare en Méditerranée et en montagne. Dans le Massif central, elle est surtout cantonnée aux grandes vallées, la Loire, l’Allier, et la Dore. Sa découverte en quelques points de la vallée du Chapeauroux incite à la rechercher ailleurs dans cette vallée, jusqu’ à sa confluence avec l’Allier.
Lentibulariaceae
Pinguicula grandiflora Lam.
- Aubrac : Marchastel, au lac de Born (H. Michaud, 29/08/2021) ; Nasbinals, le long du ruisseau de la Cabre, au niveau de la cascade vers 1 250 m d’altitude (M. Pires, B. Huynh-Tan, J.-M. Tison, V. Noble & S. Traclet, 01/070/2016) et au bord d’un ruisselet au nord-ouest de la ferme de Ginestouse (P. Fouet, 19/05/2020).
Espèce fréquente dans les Pyrénées et dispersée dans le nord des Alpes. Dans le Massif central, elle était connue seulement de sa partie orientale, dans le Vivarais et le Forez. Au niveau de l’Aubrac (confins de la Lozère, du Cantal et de l’Aveyron), sa présence était restée jusque-là en suspens (Bernard, 1987). Elle est désormais confirmée le long de certains petits cours d’eau du plateau aubracois lozérien. Une révision des mentions de Pinguicula vulgaris L. dans ce territoire est à entreprendre afin de préciser la répartition de ces deux espèces.
Orobanchaceae
Melampyrum arvense L.
- Margeride : Saint-Bonnet-Laval, sur le flanc nord du Causse, cône volcanique qui domine la vallée du Chapeauroux (H. Michaud, J.-M. Tison, J.-P. Roux, F. Hopkins & J. Gourvil, 16/07/2013).
Espèce européenne en régression en France et très rare, sinon absente dans le sud et le sud-ouest. En Lozère, elle a été observée sur le plateau orientale de Margeride, non loin de la Haute-Loire où plusieurs localités sont recensées.
Orobanche laserpitii-sileris Reut. ex Jord.
- Causse Méjean : Florac-Trois-Rivière, dans une canole au pied du rocher de Rochefort sur le flanc oriental du causse (Ch. Bernard, 06/08/2009) et dans une canole voisine (F. Hopkins & É. Sulmont, 03/07/2010) ; Saint-Pierre-des-Tripiers, au-dessus du Truel (Ch. Bernard sur indication de Régis Decamp, 27/10/2010) ; Massegros Causses Gorges, à Blanquefort, au troisième virage de la D 16 en montant des Vignes (B. Bock, 17/06/2018 ; Ch. Bernard, 16/08/2024).
Cette grande orobanche parasite de Laserpitium siler est endémique des Alpes. Elle est très rare en dehors de son aire alpine et n’est connue en France que de six localités dans les Pyrénées et d’une autre sur le Causse du Larzac dans l’Hérault. Les observations lozériennes permettent d’en ajouter trois nouvelles pour la région des Grands Causses.
Orobanche lutea Baumg.
- Cévennes : Florac-Trois-Rivières, Les Chazes, sur le versant sud de la montagne du Bougès (S. Rossi & P. Merlet, 17/05/2020).
Espèce à répartition européenne, possédant quelques rares stations en France, majoritairement dans les Alpes du Nord.
Tozzia alpina L.
- Margeride : Arzenc-de-Randon, mégaphorbiaies rivulaires le long du cours amont de la rivière du Chapeauroux sur un linéaire de près de 6 km entre la Baraque de Pompeyrenc et le pont de Monteil (J.‑C. Saint-Léger, 29/05/2016).
Cette espèce des montagnes européennes est peu fréquente dans les Alpes et rare dans les Pyrénées. La localité découverte en Lozère se situe en tête de bassin de la vallée du Chapeauroux et s’étire sur six kilomètres de berges du cours d’eau. Elle constitue la deuxième localité pour le Massif central, s’ajoutant à celle située sur le Plomb du Cantal.
Papaveraceae
Papaver cambricum L.
- Cévennes, sur le Moure de la Gardille : Luc, le Moures des Estombes, tête de la vallée du ruisseau de Chaniaux (É. Sulmont, 01/07/2007) ; Mont-Lozère-et-Goulet, tête de bassin de l’Allier en amont du village de Chabalier (É. Sulmont, 01/07/2005) et tête de la vallée du ruisseau de Malaval (É. Sulmont, 01/06/2008).
La répartition de ce pavot est morcelée en France. En dehors des Pyrénées qui abritent les plus importantes populations, en continuité avec celles du nord de l’Espagne, l’espèce est présente dans la Drôme et surtout dans le Massif central. Dans cette région, elle se présente en plusieurs noyaux distincts et isolés (Montagne Noire, chaîne des Puys, Haut-Vivarais, Forez, Morvan). La nouvelle population trouvée au nord des Cévennes sur le Moure de la Gardille constitue une entité géographique supplémentaire pour le Massif central.
Plantaginaceae
Globularia vulgaris L.
- Causse de Sauveterre : Saint- Étienne-du-Valdonnez, au nord du col de Montmirat dans le vallon de Lançon au pied du Causse de Sauveterre (F. Hopkins, 18/06/2014) ; Laval-du-Tarn, bord de la D 998 entre le village de Laval-du-Tarn et Cabrunas (J. Molina, 21/06/2016) ; La Malène, au sud du hameau des Monts (F. Hopkins, 01/07/2020) ; La Canourgue, aux Cheyrouses et au Mazelet (J.-A. Burkhart, 30/05/223).
Espèce distribuée en France essentiellement dans la zone méditerranéenne. Elle remonte au nord par la région des Causses et atteint la Lozère au niveau du Causse de Sauveterre. Entre cette population et celles du Causse du Larzac plus au sud dans l’Hérault, l’espèce est à rechercher sur le Causse Méjean où sa présence est possible.
Linaria arvensis (L.) Desf.
- Cévennes : Cubières, bas de versant du Causse, vers Terre Nègre dans la vallée de l’Altier (É. Sulmont, 10/05/2003) ; Bédouès-Cocurès, sur un talus à la sortie du hameau de La Vernède (D. Dickenson & J.‑C. Saint-Léger, 05/052024).
Cette méditerranéo-atlantique est dispersée et en régression dans une grande partie de la France. Elle reste par contre fréquente en Méditerranée dans la plupart des massifs siliceux, excepté les Cévennes où l’espèce manquait jusque-là. Sa découverte dans le nord des Cévennes lozériennes et sa présence dans le Vivarais voisin suggèrent la poursuite des recherches dans l’ensemble des vallées cévenoles, partie gardoise comprise.
Linaria pelisseriana (L.) Mill.
- Cévennes : Saint-Martin-de-Boubaux, au-dessus des Combes, au niveau des lacets de la route entre Le Lunès et Roubardel (É. Sulmont & É. Brès, 17/05/2002) et Le Lunès (É. Sulmont, 15/05/2010) ; Saint-Michel-de-Dèze, dans la vallée du Gardon d’Alès à La Gardette (É. Sulmont, 03/05/2005) ; Saint-Privat-de-Vallongue, aux Vignals et à Malablachère (É. Sulmont, 22/05/2017), au Pont de Champernal (É. Sulmont, 18/05/2004), à Soulatges et à Pépi (É. Sulmont, 30/05/2018) ; Ventalon-en-Cévennes, à Lézinier (É. Sulmont, 11/07/2003), à Larmanet (É. Sulmont, 24/05/2004) et au Viala (É. Sulmont, 28/05/2004) ; Barres-des-Cévennes, dans le vallon en amont du pont de Saint-Gallines (É. Sulmont, 31/05/2004) ; Cans-et-Cévennes, au Coudoulous (É. Sulmont & D. Dickenson, 21/05/2007) et sur la Serre de Rébiouse (É. Sulmont, 30/05/2004) ; Gabriac, l’Adrech (É. Sulmont, 30/05/2005) ; Le Collet-de-Dèze, au Coudoulous et au château de Verfeuil (É. Sulmont, 27/05/2004), et au Castanet (É. Sulmont, 18/05/2004) ; Le Pompidou, au Masbonnet (É. Sulmont, 16/06/2004) ; Pont-de-Montvert-Sud-Mont-Lozère, à Mélière (É. Sulmont, 23/06/2023) ; Saint-André-Capcèze, à Valcrousès (I. Bassi, 22/06/2011) ; Saint-Germain-de-Calberte, col de Prentigarde (É. Sulmont, 23/05/2018) et à Polastron (É. Sulmont & F. Hopkins, 11/05/2023) ; Saint-Hilaire-de-Lavit, à Condoulier dans la vallée du Gardon d’Alès (É. Sulmont, 26/05/2004) ; Sainte-Croix-Vallée-Française, à Figairolle (F. Andrieu & L. Capon, 18/05/2018)
Espèce subméditerranéenne dispersée dans une grande moitié sud de la France. Comme le montrent les nombreuses observations, elle est bien installée dans les Cévennes, mais reste probablement sous-observée.
Veronica cymbalaria Bodard
- Causses, dans les gorges du Tarn : Gorges du Tarn Causses, sur le flanc nord du Causse Méjean, en bord de route à l’entrée du village de Montbrun (J.-C. Paulet, 20/03/2023).
- Cévennes : Barre-des-Cévennes, à la sortie sud-est du village (B. Lamarche, 19/03/2020) ; Vialas, au hameau de la Planche (É. Sulmont, 14/06/2023) ; Cassagnas, dans vallée de la Mimente le long de la voie verte vers les Crozes Bas (D. Dickenson, 16/04/2024).
Plante rare en dehors de la zone méditerranéenne en France. Sa découverte récente, associée à son caractère plutôt rudéral, laisse entrevoir une dynamique d’extension vers le nord. D’autres observations sont prévisibles dans les années à venir.
Veronica serpyllifolia subsp. humifusa (Dicks.) Syme
- Aubrac : Peyre-en-Aubrac, vallée de la Rimeize entre le Chambon et Vareilles (V. Noble, D. Dickenson & J.-C. Arnoux, 30/06/2016).
- Cévennces, massif de l’Aigoual : Gatuzières, au Portalet (J. Molina, H. Michaud, M. & G. Debussche, 16/06/2018) et dans la haute vallée de la Jonte (J. Molina, H. Michaud, M. & G. Debussche, 07/06/2020).
La sous-espèce humifusa est un taxon des zones humides d’altitude. En France, elle est fréquente dans les Alpes et les Pyrénées, mais est bien plus rare dans le Massif central (Plomb du Cantal, Sancy, Forez, Haut-Vivarais). Sa découverte dans deux entités de la Lozère précise la répartition de ce taxon au sud du Massif central.
Ranunculaceae
Aconitum napellus subsp. burnatii (Gáyer) J.-M. Tison
- Cévennes, sur le mont Lozère, au niveau des mégaphorbiaies des sources et bords de ruisselets : Pourcharesses, en tête de bassin du ruisseau de Paillères (É. Sulmont, 27/07/2015) ; Pont-de-Montvert-Sud-Mont-Lozère, au Mas de la Barques (É. Sulmont, 14/08/2018), le long du ruisseau de l’Hôpital (D. Dickenson & J.C. Saint-Léger, 19/07/2020), le long du ruisseau de Mallevrière (É. Sulmont & B. Deffrennes, 25/06/2020), en contrebas de la Font de Sènebébios (É. Sulmont, 27/08/2021).
- Margeride, sur la dorsale : Saint-Sauveur-de-Ginestoux, vallon de la Boureyre en amont du hameau du Crouzet Chaffol (J.-C. Saint-Léger, 24/08/2021).
La mise en évidence en septembre 2014 par Pierre Gros de la présence de cette sous-espèce sur le versant gardois de l’Aigoual a entraîné une révision des mentions d’A. napellus, alors toutes attribuées en Languedoc à la sous-espèce vulgare Rouy & Foucaud. Les vérification et re-détermination par James Molina et Frédéric Andrieu de certaines collections des herbiers de Montpellier, en particulier celle de Braun-Blanquet, ont confirmé la coexistence des deux sous-espèces dans la région, aussi bien sur le massif de l’Aigoual que dans les Pyrénées-Orientales. Depuis, les recherches entreprises par certains d’entre nous ont permis de préciser la distribution de la sous-espèce burnati dans le département de la Lozère. Cette dernière n’est pour le moment pas confirmée sur le versant lozérien de l’Aigoual, mais elle y est à rechercher. Sur le mont Lozère, elle est présente en plusieurs stations le plus souvent distinctes, parfois très proches, de celles de la subsp. vulgare.
Ranunculus nodiflorus L.
- Avant-Causses, sur le Causse de Montbel : Montbel, au lieu-dit le Croze (C. Hostein, 01/06/2012) et Termelong (F. Andrieu, Ch. Bernard, M.-A. Bouchet & D. Dickenson, 19/06/2017).
Endémique de l’ouest de la France et de la péninsule Ibérique, cette espèce est très rare en France. Sur le Causse de Montbel, son habitat correspond à des cours d’eau temporaires et à des berges exondées de mares (anciennes extractions de graviers) développés sur des dépôts superficiels siliceux d’arènes granitiques du Quaternaire qui recouvrent une partie des assises calcaires du causse.
Thalictrum simplex subsp. simplex L.
- Margeride : Laubert, dans une prairie tourbeuse en contrebas du col de la Pierre Planté (J.-M. Tison, 17/07/2013).
Sous-espèce rare en France, présente dans quelques localités montagnardes de l’est des Pyrénées, du sud des Alpes et du Massif central. Dans cette dernière région, elle n’est connue que de l’Aubrac cantalien et maintenant de cette unique localité de la Margeride. À rechercher sur l’Aubrac lozérien car les stations cantaliennes sont limitrophes à la limite départementale de la Lozère.
Rosaceae
Aruncus dioicus (Walter) Fernald
- Margeride : Auroux, bord du cours du Chapeauroux au sud du village (H. Michaud, J.-M. Tison, F. Hopkins, J.-P. Roux & J. Gourvil, 16/08/2013).
Espèce commune dans les Alpes et les Pyrénées, mais très rare dans le Massif central.
Sorbus mougeotii Soy. Will. & Godr. (= Hedlundia mougeotii (Soy.-Will. & Godr.) Sennikov & Kurtto)
- Margeride : Le Born, en divers lieux-dits, Berbori, le Mazel, Lou Cabanis et Charra Vieillo (J.-C. Saint‑Léger, 14/09/2022) ; Chastel-Nouvel, à Necesseyros (J.-C. Saint-Léger, 14/09/2022).
Espèce montagnarde de l’ouest de l’Europe, probablement issue d’une hybridation entre S. aucuparia L. et S. aria (L.) Crantz. Elle est commune dans les Alpes et le Jura, jusque dans les Vosges, et localisée dans les Pyrénées centrales. Dans le Massif central, elle possède ses principales populations dans le Vivarais et est rare ailleurs (Forez, Livradois, chaîne des Puys, Aubrac). Les localités découvertes dans le sud de la Margeride, près du plateau du Palais du Roi, sont conformes aux caractéristiques écologiques et altitudinales de l’espèce. Elles ne se composent pas de pieds isolés, mais constituent des populations homogènes, ce qui permet en l’état de valider la présence de ce taxon au détriment de l’hybride non fixé S. x thuringiaca (IIse) Fritsch.
Rubiaceae
Galium debile Desv. (= G. palustre subsp. debile (Desv.) Berher)
- Aubrac : Prinsuéjols-Malbouzon, à Magazone (J. Molina, Ph. Jauzein, J. Gourvil & F. Kessler, 27/06/2016) ; Recoules-d’Aubrac, dans la tourbière des Roustières (J. Molina, Ph. Jauzein, J. Gourvil & F. Kessler, 27/06/2016) ; Les Salces, dans une tourbière au Plo de Grail (F. Andrieu, 17/08/02023).
- Margeride : Laubert, dans un vallon au nord de Gourgons (C. Serre & J. Molina, 03/08/2016) ; Fontans, la Montagnette (R. Lejeune, 23/06/2020) ; Arzenc-de-Randon, au Patus (R. Lejeune, 24/06/2020).
Gaillet des prairies et pelouses hygrophiles à distribution méditerranéenne et atlantique. Jusque-là non noté dans le Massif central, il a été mis en évidence en plusieurs localités du nord de la Lozère. Cette espèce est à rechercher pour améliorer sa connaissance par rapport à ses deux espèces proches, G. palustre L. et G. elongatum C. Presl.
Scrophulariaceae
Verbascum boerhavii L.
- Cévennes : Bédouès-Cocurès, vallée du Tarn au niveau de l’ancienne carrière en dessous d’Issenges (D. Dickenson, 27/05/2005) ; Gorges du Tarn Causses, vallée du Tarn, au bord de la N 106 à La Rochette au nord de Florac (D. Dickenson, 17/05/2023) ; Florac-Trois-Rivières, vallée de la Mimente à Aubuisson (D. Dickenson, 30/05/2023), à la Salle-Prunet (D. Dickenson, 07/05/2023) et à Montvaillant (D. Dickenson, 04/06/2022).
Cette méditerranéenne remonte légèrement au nord à la faveur du couloir du Rhône et possède une population isolée en Limagne. Bien qu’elle soit rare, sinon absente des vallées cévenoles, elle se retrouve en marge des Cévennes et au pied du Causse Méjean dans les vallées de la Mimente et du Tarn.
Verbascum chaixii Vill.
- Cévennes : Gatuzières, dans le vallon de la Loubière (J. Molina, H. Michaud, M. & G. Debussche, 15/06/2018).
Cette espèce du sud de l’Europe est présente en France dans le sud des Alpes où elle est fréquente. Elle déborde à l’ouest du Rhône dans l’arrière-pays méditerranéen du Gard et de l’Hérault. Comme la précédente espèce, elle atteint la Lozère en marge des Cévennes, non loin des Causses.
Santalaceae
Viscum album subsp. austriacum (Wiesb.) Vollm.
- Avant-Causses : Grèzes, entre le Truc de Grèzes et la Cham sur Pinus sylvestris (F. Andrieu, 29/04/2013).
Ce taxon est un hémiparasite des pins. Il est signalé dans les montagnes du sud de la France, fréquent dans les Alpes du Sud, localisé dans l’ouest des Pyrénées-Orientales et rare dans le nord du Massif central. Sa découverte dans les Avant-Causses ajoute une nouvelle entité géographique.
Phanérogames Monocotylédones
Alismataceae
Alisma plantago-aquatica L.
- Margeride : Langogne, rives sud-est du lac de barrage de Naussac, non loin du pont de la Violette, près des limites avec la Haute-Loire (J.-C. Saint-Léger, 12/08/2018) ; Luc, dans la forêt domaniale de la Gardille en bord d’étang à l’Auradou (J.-A. Burkhart & É. Sulmont, 30/08/2023).
Cette espèce, très commune sur une grande partie de la France, était jusque-là recensée dans tous les départements de la métropole, sauf en Lozère. Cette lacune est désormais corrigée.
Baldellia ranunculoides (L.) Parl.
- Causse : Florac-Trois-Rivières, berges du Tarn au Pont du Tarn, près de sa confluence avec le Tarnon (C. Hostein,2011).
Sans être abondante, cette plante aquatique est régulière en plaine dans la moitié ouest de la France et en Méditerranée. Dans le Massif central, elle est rare avec quelques localités en Haute-Vienne, Creuse, Corrèze, Puy-de-Dôme et Loire. La station trouvée en Lozère se situe à la limite entre les Causses et les Cévennes.
Amaryllidaceae
Allium flexum Waldst. & Kit.
- Cévennes, dans la vallée de la Mimente : Florac-Trois-Rivières, à la Salle-Prunet (D. Dickenson, 13/08/2016), à Aubuisson (D. Dickenson, 06/08/2017) et Sistre (D. Dickenson, 24/08/2019) ; Barre-des-Cévennes, en amont du hameau de Crozes Bas (D. Dickenson, 08/08/2020) ; Cassagnas, à Croupatas, en amont de la confluence avec le ruisseau de Malzac (D. Dickenson, 10/08/2017).
- Causses, dans les gorges du Tarn : Ispagnac, bord du Tarn au droit du village (D. Dickenson, 04/09/2017) ; Gorges du Tarn Causses, en contrebas du village de Montbrun aux Faïsses (D. Dickenson, 10/09/2017), au château de Charbonnières (D. Dickenson, 16/07/2020), au pied du village de Blajoux (D. Dickenson, 07/08/2017), à Castelbouc (D. Dickenson, 29/07/2021) et à Saint-Chély-du-Tarn (D. Dickenson & J.-C. Saint-Léger, 30/07/2017).
Cet ail, morphologiquement proche d’Allium carinatum L., possède une distribution centre-nord européenne. Il n’était connu jusque-là en France que du bassin amont du Rhône (Isère, les deux Savoies, l’Ain). Sa découverte en Lozère étend vers l’ouest son aire et concerne un nouveau bassin versant ouvert sur l’Atlantique. La première observation dans le département a été réalisée dans la vallée de la Mimente à la Salle-Prunet. Les recherches entreprises par la suite ont montré que l’espèce était bien installée en amont tout au long de cette vallée sur 12 km de linéaire, ainsi qu’à l’aval jusque dans les gorges du Tarn. Elle est également présente plus à l’aval dans le département voisin de l’Aveyron, jusqu’à Millau, où Christian Bernard l’y a découverte depuis. Son habitat correspond à des ourlets sableux et rocailleux de bas de versants qui marquent le niveau supérieur de crue des cours d’eau.
Allium oporinanthum Brullo, Pavone & Salmeri
- Causses : Saint-Pierre-des-Tripiers, dans les gorges de la Jonte près, sur les pentes du Causse Méjean, aux environs du Truel (M. Chambouleyron, 09/09/2007).
Espèce méditerranéenne à floraison tardive qui a probablement dû échapper aux botanistes. Il conviendrait de la rechercher en fin d’été dans les Causses.
Cyperaceae
Carex cespitosa L.
- Aubrac : Recoules-d’Aubrac, au niveau de la tourbière de Las Roustiéros (J. Molina, Ph. Jauzein, F. Kessler, J.-C. Arnoux & J. Gourvil, 27/06/2016).
Cette espèce eurosibérienne possède une répartition morcelée en France, entre le Jura, les principaux massifs d’Auvergne et les Pyrénées orientales. La station découverte en Lozère se situe dans le prolongement de celles connues sur l’Aubrac cantalien.
Carex laevigata Sm.
- Cévennes : Pont-de-Montvert-Sud-Mont-Lozère, dans la vallée du Tarn en amont du village de Pont-de-Montvert, sur les versants entre le mont Lozère et le massif du Bougès, au Merlet (M. Klesczewski, 23/07/2014), au Mazel (É. Sulmont, 09/06/2020), entre Villeneuve et Gasbiel (S. Michel & É. Sulmont, 15/09/2020) et dans le ravin de Cougnet sur le Bougès (É. Sulmont, 08/06/2020).
Espèce des milieux humides à tourbeux de l’ouest de l’Europe, présente dans les principaux massifs siliceux de l’ouest de la France, Bretagne, les Landes ainsi que les Ardennes. Dans le Massif central elle est fréquente dans tout le Limousin et la chaîne des Puys, et forme des isolats sur les massifs du Morvan, du Forez et de la Montagne Noire. La population récemment découverte en Lozère constitue un isolat supplémentaire au sud-est du Massif central.
Carex olbiensis Jord.
- Cévennes, vallée du Gardon de Saint-Martin-de-Lansuscle: Saint-Germain-de-Calberte, près du hameau de Gavernens (É. Sulmont, en 2001) ; Saint- Étienne-Vallée-Française, en amont du pont de Négasse (F. Andrieu & C. Gritti, 24/05/2022).
En France, en dehors de l’ensemble provençal constitué par le massif des Maures, le massif de l’Estérel et les premiers contreforts dominant la côte d’Azur où elle est fréquente, cette espèce des sous-bois frais et siliceux de l’ouest de la Méditerranée reste rare et disséminée en Corse, en Languedoc et en Ardèche où il a été retrouvé récemment (Collectif, 2007). Les vallées cévenoles et plus particulières celles mises en évidence en Lozère marquent la limite nord de son aire.
Carex paniculata subsp. paniculata L.
- Aubrac : Nasbinals, au lac de Souveyrols (F. Andrieu, J.-P. Roux & V. Noble, 27/07/2005).
- Margeride, sur sa dorsale : Saint-Sauveur-de-Ginestoux, au Grand Bois (H. Michaud, J.-M. Tison, J.-P. Roux, É. Sulmont & M. Pires, 17/07/2013).
- Avant-Causses : Allenc, bordure du Causse de Montbel dans le Valat des Combes (F. Andrieu, É. Sulmont & C. Hostein, 28/05/2011) et dans le Valat du Rey (F. Andrieu, Ch. Bernard, D. Dickenson &
A. Bouchet, 18/06/2017).
Bien que régulière dans les roselières et magnocariçaies humides à tourbeuses de France, cette espèce n’avait pas encore été citée de Lozère. Cette carence est maintenant corrigée avec des observations dans trois régions écologiques de la moitié nord du département.
Iridaceae
Iris foetidissima L.
- Cévennes : Florac-Trois-Rivières, à l’entrée de la vallée de la Mimente près de la Salle-Prunet (D. Dickenson, 11/06/2020).
- Causses : Gorges du Tarn Causses, au fond des gorges du Tarn à l’amont de Sainte- Énimie (D. Dickenson, 19/09/2024).
Commune dans une grande partie de la France, plus particulièrement dans les vallées et les plaines, cette espèce est en revanche rare, voire absente des montagnes. Par rapport à la Lozère, les stations connues les plus proches se trouvent plus au sud dans les causses en fond de gorges. C’est dans une situation similaire, dans et en bordure des Causses que l’espèce a été trouvée près de Florac. À rechercher à l’aval le long du Tarnon et du Tarn.
Orchidaceae
Dactylorhiza elata (Poir.) Soó
– Causses : Massegros Causses Gorges, au-dessus des Vignes, dans la montée sur le Causse Méjean au niveau d’un petit suintement à droite de la route (Ch. Bernard, 07/06/2014).
Cette orchidée possède une aire de répartition atlantico-méditerranéenne. Elle affectionne les végétations mésophiles à hygrophiles basiphiles. Dans les Grands Causses, elle est présente dans les Avants-Causses de l’Aveyron et le Causse du Larzac. La station découverte, inédite pour la Lozère, est peu éloignée des stations aveyronnaises, situées à une douzaine de kilomètres à l’ouest.
Epipactis rhodanensis Gévaudan & Robatsch
- Avant-Causses : Allenc, dans le vallon du ruisseau de la Valette sous le Villaret (A. Gévaudan, 13/08/2008) ; Banassac-Canilhac, dans la vallée du Lot au niveau de la zone artisanale de la Plaine (G. Canar, 24/06/2017) ; Saint-Germain-du-Teil, dans la vallée du Lot, au Paupouget (F. Legendre, 06/07/2017).
- Causses : Meyrueis, dans les gorges de la Jonte en amont des Sourguettes (F. Bonnet, 14/07/2007).
Taxon décrit récemment, en 1994, à distribution sud-ouest européenne, et inféodé aux systèmes alluviaux en milieux plutôt eutrophes. En Lozère il n’a été identifié à ce jour que dans les vallées des Avant-Causses et des Causses qui se rapportent le mieux à ses exigences écologiques.
Gymnadenia nigra subsp. austriaca (Teppner & E. Klein) Teppner & E. Klein
- Aubrac : Nasbinals, dans les pelouses aux abords du lac de Souveyrols (E. Juan, 30/06/2013).
Cette espèce des montagnes d’Europe est rare dans le Massif central. Elle y est limitée aux plus hauts massifs du Sancy, du Plomb du Cantal et du Haut-Vivarais. Le plateau aubracois est à ajouter dorénavant aux massifs qui l’accueillent. À rechercher, car l’espèce peut passer facilement inaperçue dans les vastes étendues pâturées de l’Aubrac.
Himantoglossum robertianum (Loisel.) P. Delforge
- Causse Méjean : dans les gorges du Tarn sur la commune Gorges du Tarn Causses, dans la combe de Combelaïro (B. Descaves, 24/05/2019), et en contrebas du village de Montbrun (P. Fouet, 21/03/2021).
- Avant-Causses : dans la vallée du Lot au pied du Causse de Sauveterre, à Balsièges au-dessus du hameau du Villaret (H. Carrière, 23/03/2021), et à Barjac, entre le village et le hameau des Recoulettes (Anonyme, 2023).
- Cévennes : Florac-Trois-Rivières, au pied du Causse Méjean le long de la D 907 au sud du Pont Neuf (V. Giorgi, 17/05/2010) et vers la source captée du Pêcher (P. Feldmann, 06/06/2017) ; Rousses, dans le village, sur le flanc ouest de la Can de l’Hospitalet (V. Giorgi, 17/05/2010) ; Ventalon-en-Cévennes, à Sambuget sur le bord aval de la route à l’ouest du hameau ( Gineste, É. Sulmont &t M. Descombes, 2021); Saint-André-Capcèze, dans la vallée de la Cèze à Vielvic (É. Sulmont, 23/03/2023).
Cette orchidée très commune dans la plaine méditerranéenne connaît en France une extension de son aire vers le nord. Elle est ainsi notée depuis peu dans les vallées cévenoles lozériennes en continuité des stations gardoises et plus au nord en marge des Cévennes au pied du Causse Méjean à Florac et sur le flanc de la Can de l’Hospitalet.
Neotinea maculata (Desf.) Stearn
- Cévennes : Saint-Hilaire-de-Lavit, dans la vallée du Gardon d’Alès au Condoulier (É. Sulmont, 26/05/2004) ; Saint-Privat-de-Vallongue, dans la vallée du Gardon d’Alès en contrebas de Malablachère (É. Sulmont, 03/05/2012).
- Avant-Causses, dans la vallée du Lot : Saint-Pierre-de-Nogaret, au nord-ouest de Malvezy (F. Legendre, 23/05/2018).
Espèce méditerranéo-atlantique rare dans la plaine méditerranéenne du Languedoc, mais plus fréquente sur son pourtour (Corbières, Montagne Noire et Cévennes). La population cévenole mise en évidence en Lozère est en continuité avec celles du Gard. Celle découverte en vallée du Lot au pied de l’Aubrac est isolée et mériterait d’être accompagnée de recherche pour préciser la distribution de l’espèce.
Neottia cordata (L.) Rich. (= Listera cordata (L.) R. Br.)
- Margeride : Monts-de-Randon, entre la montagne de Sasses et Saguejadous (M. Tessier, 08/06/2017), entre la montagne de Sasses et Puech David (J.-M. Bergeron, 11/07/2017) et au nord-ouest du col de la Croix de Bor (C. Hugo, 20/06/2017).
- Cévennes : Altier, au col du Peyrou entre la haute vallée du Lot et la vallée de l’Altier (D. Hennebaut, 15/06/2018) ; Mont-Lozère-et-Goulet, sur le versant sud de la montagne du Goulet, en tête de bassin du ruisseau de Vallescure (C. Hostein, mai 2011) ; Pont-de-Montvert-Sud-Mont-Lozère, sur le flanc sud du mont Lozère, dans le vallon du ruisseau de Fontfroide sous le Chamadou (É. Sulmont & M. Jamier, 28/09/2017), au milieu de la tourbière des Grandes Nasses, au sud-est du col de Finiels, 1 495 m (D. Hennebaut, 12/06/2024), et en plusieurs petites stations à l’extrémité sud-est de cette même tourbière, 1 495 m (É. Sulmont, 23/07/2024) et enfin à 100 m au sud-sud-ouest de la baraque du col de Finiels au pied d’une butte de sphaignes au sein d’une pessière, 1 550 m (É. Sulmont, 26/07/2024).
- Causse Méjean : Gatuzières, dans une pinède de Pin sylvestris sur le Puech de Mielgues (B. Descaves, 29/05/2010).
- Avant-Causses : La Canourgue, dans une pinède de la colline de Las Bastiolos (J.-A. Burkhart, 31/05/2023) ; Mende, sur le flanc nord du Causse de Mende près de l’ermitage de Saint-Privat (D. Dickenson, J.-C. Saint-Léger & C. Portier, 24/06/2018).
Cette orchidée à large répartition circumboréale est dispersée en France dans les zones de montagne, Alpes, Pyrénées et principaux massifs d’Auvergne. Sa présence en Lozère est confirmée sur des massifs d’altitude (monts de Margeride, montagne du Goulet et mont Lozère), ainsi que dans le secteur des Causses à plus basse altitude. Petite et discrète, elle passe facilement inaperçue et est à rechercher plus largement en Margeride et le nord des Cévennes (entre les montagnes du Bougès et du Goulet), ainsi que sur le versant lozérien de l’Aigoual où sa présence n’est pas à exclure, l’espèce étant connue du versant gardois. Sa découverte récente en Lozère pourrait être interprétée comme un indicateur de « maturation » des forêts, y compris des plantations monospécifiques d’épicéas ou de pins. La présence de sphaignes ou d’un tapis continu et épais de mousses en forêt de résineux au-dessus de 800 m d’altitude doit inciter à rechercher les petites feuilles de cette orchidée visibles jusqu’en septembre.
Ophrys aveyronensis subsp. aveyronensis (J.J. Wood) P. Delforge
- Causse Méjean : Fraissinet-de-Fourques, sur la Serre Pointue (M. Bethmont, 27/05/2019) ; Massegros Causses Gorges, près du hameau du Bruel (D. Dickenson, 2013).
Cette sous-espèce de l’Ophrys de l’Aveyron est endémique des Causses. Elle s’oppose à son vicariant, la sous-espèce vitorica (Kreutz) Paulus, endémique du nord de l’Espagne (Burgos, Vizcaya, Alava et La Rioja). Sa découverte en deux localités situées en marge du plateau du Causse Méjean incite à poursuivre les recherches de ce taxon.
Ophrys funerea Viv. (= Ophrys sulcata Devillers & Devillers-Tersch.)
- Cévennes : Cans-et-Cévennes, dans les pelouses du flanc est de la Can de Tardonnenche (A. Rémond, 19/05/2009) ; Barres-des-Cévennes, au pied de la Can de l’Hospitalet au niveau des pelouses du Pesquier (M. Klesczewski, 13/06/2018).
- Causse de Sauveterre : La Canourgue, pelouses du versant de la vallée de l’Urugne, entre les hameaux de Boulay et Coustous (F. Legendre, 01/06/2008).
- Causse Méjean : Cans-et-Cévennes, à mi-versant du flanc oriental du Causse Méjean, au droit de la ferme de Chabassude, dans les pelouses développées sur les affleurements marneux du Lias (É. Sulmont, 18/05/2022).
- Avant-Causses : Barjac, dans les pelouses au pied du petit causse du Chastel Viel à côté du hameau de Cénaret (M. Loisel, 12/05/2016) ; Les Salelles, en bas de versants sud du Redondel et de la pointe sud-ouest de la Cham de Palherets (F. Sané, respectivement 24/05/2014 et 19/05/2015).
Suite à sa découverte dans la partie lozérienne des Causses, cette espèce méditerranéenne est désormais connue de toutes les unités de la région des Causses.
Orchis pallens L.
- Causse Méjean : Mas-Saint-Chély, entre Chambon et Chaldas, près de la Serre de France (H. Sarran, 22/05/2013).
Espèce des montagnes d’Europe, essentiellement présente en France dans les Alpes et les Pyrénées. Très rare dans le Massif central où elle est ponctuellement connue du Plomb du Cantal, du Haut-Vivarais, de la Montagne Noire et de l’Albigeois. Sa découverte sur le Causse Méjean ajoute une contrée supplémentaire pour cette orchidée.
Serapias vomeracea (Burm. f.) Briq.
- Cévennes : Florac-Trois-Rivières, à Montvaillant près de la Salle-Prunet (É. Sulmont & D. Dickenson, 21/05/2007) ; Barre-des-Cévennes, au sud du col de l’Oumenet (V. Quillard & G. Demange, 18/06/2018).
De répartition nord-méditerranéenne, ce sérapias s’observe en France préférentiellement dans la plaine méditerranéenne et dans le bassin de la Garonne. Il a été mis en évidence en Lozère dans deux stations des Cévennes situées non loin des contreforts des Causses et distantes d’une trentaine de kilomètres des populations les plus proches situées dans les Cévennes gardoises. Dans cette zone intermédiaire, la présence de l’espèce est à rechercher au niveau des milieux ouverts.
Poaceae
Agrostis gigantea Roth
- Margeride, plateau oriental : Naussac-Fontanes, au sud du hameau de Sinzelles (J.-M. Tison, H. Michaud, J.-P. Roux, J. Gourvil & B. Huynh-Tan, 18/07/2013).
Espèce assez commune hors zone méditerranéenne, probablement méconnue et sous-observée en Lozère.
Aira elegantissima Schur
- Cévennes : vallée du Gardon de Sainte-Croix, à Moissac-Vallée-Française en amont du Camp de l’Elze (J. Molina & H. Michaud, 04/06/2002), et au Pompidou près de Masbonnet (É. Sulmont, 16/06/2009) ; Collet-de-Dèze, en contrebas du hameau du Castanet dans la vallée du Dourdon (É. Sulmont, 09/05/2005) ; Saint-Germain-de-Calberte, en amont du Bernadou dans la vallée du Gardon de Saint-Martin-de-Lansuscle (É. Sulmont, 31/05/2006) et la Clède dans la vallée du Gardon de Saint-Germain (É. Sulmont, 31/05/2023) ; Saint-Michel-de-Dèze, dans la vallée du Gardon d’Alès à Limarès (É. Sulmont, 16/05/2007) et à Bressonet (É. Sulmont, 13/06/2007) ; Prévenchères, à la Garde Guérin, sur le plateau entre les gorges du Chassezac et le lac de barrage de Villefort (S. Michel, 18/06/2018) ; Pourcharesses, sur la crête sud-est descendant du Molière dans la vallée du ruisseau de Paillère (S. Michel, 03/07/2018) ; Cans-et-Cévennes, sur le petit causse de la Can de Balazuègues (L. Merlin, 15/06/2021) ; Altier, près de la Maison Blanche dans la vallée de l’Altier (C. Gritti, J. Ugo, K. Faure & L. Sirvent, 22/06/2022).
Petite annuelle discrète des pelouses sèches et siliceuses à répartition méditerranéenne. Des mentions historiques l’indiquaient dans la partie gardoise des Cévennes seulement, aux environs du Vigan (Braun-Blanquet, 1933). Depuis, de nombreuses observations récentes ont confirmé et précisé sa présence dans l’ensemble des vallées cévenoles, aussi bien côté Gard que Lozère.
Alopecurus aequalis Sobol.
- Aubrac : La Fage-Saint-Julien, vers la Roche Aigude (C. Hostein, 09/2012).
Cette graminée est présente dans la moitié nord de la France et devient rare à très rare dans le Sud-Ouest et le Midi. Dans le Massif central, l’essentiel de ses populations s’observe en Auvergne, dans le Limousin et le Morvan. La localité découverte en Aubrac à la limite du département est située en continuité avec les populations aubracoises du Cantal et de l’extrême nord-est de l’Aveyron.
Apera spica-venti (L.) P. Beauv.
- Margeride, sur le plateau oriental : Rocles, au lieu-dit Paillières (F. Andrieu, O. Argagnon & J. Gourvil, 15/07/2013), Saint-Bonnet-Laval, à Montgros et au Causse (H. Michaud, J.-M. Tison, J.-P. Roux, F. Hopkins & J. Gourvil, 16/07/2013).
Cette espèce eurosibérienne, plutôt commune dans une grande partie nord et est de la France, est absente de la plaine méditerranéenne et dans l’Ouest. Elle a été observée en Lozère dans des champs de céréales, à proximité de la limite est du département et non loin des populations connues de Haute-Loire.
Briza minor L.
- Cévennes : Saint-Martin-de-Boubaux, dans le vallon du ruisseau de l’Abrit (É. Sulmont & É. Brès, 18/04/2003) ; Collet-de-Dèze, à Castanet (É. Sulmont, 01/05/2005) ; Saint- Étienne-Vallée-Française, dans la vallée du Gardon de Saint-Martin à Tarascon (É. Sulmont, 01/05/2006) et dans la vallée du Gardon de Mialet à Fabrègue (É. Sulmont, 29/06/2010) ; Pont-de-Montvert-Sud-Mont-Lozère, près du village de Pont-de-Montvert (É. Sulmont, 11/06/2006) ; Saint-Michel-de-Dèze, à Limarès (É. Sulmont, 01/05/2007) ; Barre-des-Cévennes, à la Cure (É. Sulmont, 09/06/2008) ; Saint-Hilaire-de-Lavit, dans la vallée du Gardon d’Alès à Grouillac et Le Moulin (É. Sulmont, 17/06/2010).
- Causse de Sauveterre : Le Cros, entre les hameaux du Cros et Mas de Donat (G. Canar, 31/10/2014).
Dispersée dans les plaines de l’ouest et du sud de la France, cette petite graminée annuelle est rare dans le Massif central et absente d’un grand quart nord-est, des Alpes et des Pyrénées. En Lozère, la majorité des stations a été détectée dans le sud-est du département, dans le prolongement des stations des Cévennes gardoises.
Corynephorus canescens (L.) P. Beauv.
- Cévennes : Le Collet-de-Dèze, au niveau du Pont Roupt sur des terrasses sableuses le long du Gardon d’Alès (É. Sulmont & M. Klesczewki, 23/06/2010) ; Saint- Étienne-Vallée-Française, dans des végétations ouvertes sur des terrasses sableuses en bordure du Gardon de Mialet, près de Perret (O. Argagnon & L. Capon, 29/05/2013).
Silicicole et psammophile par excellence, cette graminée a été découverte au sud-est du département, dans les vallées cévenoles en continuité des populations du Gard.
Gastridium ventricosum (Gouan) Schinz & Thell.
- Cévennes : Rousses, au-dessus de Carnac dans la vallée du Tarnon (É. Sulmont, 30/06/2016).
Graminée méditerranéo-atlantique, assez commune en Méditerranée, l’ouest et le sud-ouest de la France, et rare ailleurs, notamment dans le Massif central. La localité mise en évidence en Lozère est assez éloignée de celles des vallées cévenoles gardoises. À rechercher dans les vallées de la partie lozérienne.
Oloptum miliaceum (L.) Röser & Hamasha
- Cévennes : Bédouès-Cocurès, fond de la vallée du Tarn au droit du bois de Miral (J. Givord, 19/07/2013).
Espèce très commune de la plaine méditerranéenne qui remonte peu à l’intérieure des terres. Elle est rare dans les Cévennes et les Causses. Sa présence en Lozère dans la vallée du Tarn, non loin de Florac, est inédite et constitue une localité isolée des premières stations plus au sud.
Poa compressiformis (Rouy) Prain (= P. anceps (Gaudin) Hegetschw. & Heer)
- Aubrac : Les Salces, au bord du lac de Bonnecombe (J. Molina, F. Andrieu & H. Michaud, 30/07/2005) ; Prinsuéjols-Malbouzon, à Magazone (J. Molina, Ph. Jauzein, J. Gourvil, J.-C. Arnoux & F. Kessler, 27/06/2016) ; Recoules-d’Aubrac, dans la tourbière des Roustières (J. Molina, Ph. Jauzein, J. Gourvil, J.-C. Arnoux & F. Kessler, 27/06/2016) ; Nasbinals, prairies humides entre Les Frachibes et Fontenilles (F. Andrieu, 17/08/2023) ; Saint-Laurent-de-Muret, prairies humides longeant le ruisseau du Piou au niveau de la Terrasse (F. Andrieu, 18/08/2023).
- Margeride : Saint-Paul-le-Froid, à Bertalès, le long du ruisseau du même nom (J. Molina, 30/06/2016) ; La Panouse, dans la tourbière de Prat du Baury (F. Andrieu, F. Kessler, J.-C. Saint-Léger, D. Dickenson & P. Gatignol, 13/06/2018) ; Laubert, dans une prairie tourbeuse en contrebas du col de la Pierre Plantée (F. Andrieu, F. Kessler, É. Sulmont, Ch. Bernard & C. Hostein, 12/06/2018).
- Cévennes, sur le massif de l’Aigoual : Meyrueis, haute vallée de la Brèze près de Tribe (J. Molina, H. Michaud, M. Debussche, J.-C. Arnoux & J. Mathez, 18/06/2016) ; Bassurels, les Fons (J. Molina, H. Michaud, M. & G. Debussche, 16/06/2018) ; Gatuzières, haute vallée de la Jonte dans plusieurs stations, au droit de Cabrillac (J. Molina, H. Michaud, M. Debussche, J.-C. Arnoux & J. Mathez, 16/06/2016), Serre Ploumat (J. Molina, H. Michaud, M. Debussche & J.-C. Arnoux, 25/06/2017), sous la Serre de Devès et sous le Plo du Four (J. Molina, H. Michaud, M. Debussche, F. Andrieu & F. Hopkins, 23/06/2017).
Espèce du centre et de l’ouest de l’Europe, rare et probablement méconnue en France, citée en montagne dans le Jura, les Alpes, les Pyrénées et le Massif central. En Lozère, elle est surtout observée dans des prairies humides, voire des tourbières.
Poa palustris L.
- Margeride, dans la vallée du Chapeauroux : Auroux, au niveau du village près du pont sur le Chapeauroux (H. Michaud, J.-M. Tison, J.-P. Roux & F. Hopkins, 16/08/2013).
Cette graminée est distribuée dans les zones tempérées et froides de l’hémisphère nord. Elle est très certainement sous-observée en Lozère et est à rechercher sur l’ensemble de la vallée du Chapeauroux pour préciser sa distribution dans le département.
Polypogon monspeliensis (L.) Desf.
- Cévennes : Florac-Trois-Rivières, vallée de la Mimente entre la Salle-Prunet et Aubuisson, au niveau du tracé de l’ancienne voie ferrée qui reliait Florac et Alès (D. Dickenson, 30/05/2023).
En dehors des plaines littorales de l’Atlantique et de la Méditerranée, l’espèce est plus rare à l’intérieur des terres. Sa découverte dans la vallée de la Mimente, loin des premières stations situées à l’aval d’Alès le long du Gardon, suggère une introduction accidentelle.
Rostraria cristata (L.) Tzvelev
- Cévennes : Pied-de-Borne, au bord de la D 51 en contrebas du Vignau dans les gorges de l’Altier (F. Andrieu, 24/06/2014).
- Causse de Sauveterre : Chanac, à l’ouest du hameau du Sabatier (J.-A. Burkhart, 30/05/2023).
Espèce très fréquente en Méditerranée, elle remonte vers le nord dans les Cévennes et les Causses. Elle atteint la Lozère dans ces deux entités régionales en continuité des populations voisines du Gard et de l’Aveyron.
Sclerochloa dura (L.) P. Beauv.
- Causse de Sauveterre : Balsièges, à l’ouest de la ferme fortifiée du Choizal (F. Kessler, 09/06/2018).
En France, cette espèce est fréquente seulement dans le sud des Alpes et rare ailleurs (plaine du Languedoc, Causses, Limagnes et Bourgogne). Sa découverte sur le Causse de Sauveterre vient compléter sa répartition dans les Causses où elle n’était connue jusque-là que de l’Aveyron. À rechercher dans les zones agricoles généralement dénudées et piétinées, à l’entrée des parcelles, aux abords des lavognes…
Potamogetonaceae
Potamogeton crispus L.
- Causse de Sauveterre : La Canourgue, canal dans le village (G. Canar, 21/07/2014).
La localité découverte de cette espèce est située au pied du Causse de Sauveterre et se trouve en continuité des stations connues à l’aval, dans le cours du Lot côté aveyronnais. L’espèce est probablement mieux représentée dans le département. Elle est à rechercher côté lozérien dans le Lot et ses principaux affluents.
Stuckenia pectinata (L.) Börner
- Avant-Causses : vallée du Lot à Saint-Germain-du-Teil, au niveau du plan d’eau de Booz (G. Canar, 20/08/2024).
Cette espèce est commune dans la moitié nord de la France et la zone littorale méditerranéenne. Elle est par contre très rare, sinon absente d’une grande partie du Massif central. Sa découverte dans la vallée du Lot, au niveau d’un plan d’eau de barrage, constitue une acquisition intéressante, d’autant que l’espèce n’est pour le moment pas connue à l’aval dans l’Aveyron.
Smilacaceae
Smilax aspera L.
- Cévennes : Saint-Martin-de-Boubaux, à la Clède du Pas (É. Sulmont, 18/02/2004), aux Crémades dans le vallon du ruisseau de Salandre (É. Sulmont & É. Brès, 25/05/2006) et aux Mazels (É. Sulmont & É. Brès, 24/05/2005) ; Saint- Étienne-Vallée-Française, dans le vallon du ruisseau de la Traverse à l’ouest des Casals (É. Sulmont, 29/03/2007) et dans le vallon du ruisseau de Grimoulou (É. Sulmont, 29/06/2010) ; Cans-et-Cévennes, dans le vallon du ruisseau de la Fontaine, en contrebas du hameau du Bougès (F. Hopkins, 12/07/2012) ; Saint-Germain-de-Calberte, à Canatier (É. Sulmont & M. Lionet, 30/05/2023) ; Moissac-Vallée-Française, dans le vallon du ruisseau de la Salt (F. Andrieu, O. Argagnon & É. Sulmont (23/03/2009).
Espèce fréquente en Méditerranée. Elle remonte vers le nord dans les vallées cévenoles pour atteindre leurs parties lozériennes en amont.
Bibliographie
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Tison J.-M. & de Foucault B. (coords), 2014. Flora Gallica, Flore de France. Biotope, Mèze, xx + 1 196 p.
Remerciements
– aux botanistes amateurs locaux, et tout particulièrement au groupe lozérien des Barmys Botanists animé par David et Jean-Claude qui mène des inventaires sur tout le département, mais aussi aux botanistes de passage qui apportent leur pierre à cet édifice de la connaissance de la flore ;
– aux agents du Parc national des Cévennes qui quadrillent le territoire du parc ;
– aux nombreux contributeurs de cet article, qu’ils soient amateurs ou intervenants dans une structure, qu’ils soient du département, de la région ou de passage :
Olivier Argagnon, Jean-Claude Arnoux (†), Flavie Barreda, Isabelle Bassi, Jean-Marie Bergeron, Henri Besançon, Marc Bethmont, Nathalie Blondel-Baur, Benoît Bock, Francis Bonnet, Nicolas Borel, Michel-Ange Bouchet, Pauline Bravet, Émilie Brès, Julie-Anne Burkhart, Maxime Burst, Cécile Cailhol, Guillaume Canar, Luc Capon, Henri Carrière, Mathieu Chambouleyron, Anne Colin, Geneviève Debussche, Max Debussche, Benoît Deffrennes, Guillaume Demange, Bruno Descaves, Matthieu Descombes, Katia Diadéma, Karine Faure, Philippe Feldmann, Paul Fouet, Patrick Gatignol, Alain Gévaudan, Léo Giardi, Benoît Gineste, Véronique Giorgi, Marion Girardier, Julien Givord, Johan Gourvil, Clara Gritti, David Hennebaut, Isabelle Henry, Frantz Hopkins, Colin Hostein, Carillo Hugo, Bernadette Huynh-Tan, Myriam Jamier, Juliette Jarry, Philippe Jauzein, Philippe Jestin, Edgard Juan, Francis Kessler, Mario Klesczewski, Maurice Labbé (†), Aurélien Labroche, Christine Lacoste, Béatrice Lamarche, Manon Laqueuille, François Legendre, Romain Lejeune, Maxime Lionet, Marion Loisel, Isabelle Malafosse, Joël Mathez (†), Jean-Claude Melet, Paul Merlet, Lise Merlin, Henri Michaud, Sylvain Michel, James Molina, Virgile Noble, Benoît Offerhaus, Jean-Claude Paulet, Mathias Pires, Claude Portier, Valérie Quillard, Anne Rémond, Sofia Rossi, Jean-Pierre Roux, Arne Saatkamp, Fabien Sané, Hervé Sarran, Philippe Schwab, Céline Serres, Sarah Silvéréano, Laure Sirvent, Marc Tessier, Jean-Marc Tison, Sébastien Traclet, Julien Ugo, Alain Vanderpoorten.